«Tris-repetita»
On a eu, dans notre Algérie indépendante de sa volonté, une vaste opération nationale d'acquisition de logements «biens vacants». Tous les nôtres, locataires d'habitations propriété de l'Office national de la promotion et de la gestion immobilière, OPGI, pouvaient, grâce à cette décision, acheter ce qu'ils occupaient. Liesse ! Yes, grande joie. Pour une bouchée de pain, on pouvait payer notre maison ou notre magasin et par facilités. Ghaya de chez ghaya. Mais, au fait, qui occupait les grandes villas et grandes surfaces commerciales. La plèbe ? Oh que non ! Cette opération avantageait des initiés. Une poignée, kemcha, qui a accaparé le patrimoine de luxe quand deux pièces, trois ou quatre pièces comblaient de bonheur les «plébards». Au fait, c'était une grande opération de partage des richesses qui a permis la naissance des premiers millionnaires, milliardaires actuellement.
Bis repetita. Des années après, c'est le programme anti-pénurie qui pointe son nez. Il fallait inonder le marché de denrées alimentaires et autres produits aussi futiles les uns et utiles pour quelques autres. Des bateaux nous arrivaient. Il fallait effacer le socialisme algéro-spécifique qui dérangeait les tubes digestifs. Pistaches, bananes, fromages de toutes marques, tout et tout. Même qu'on pouvait acheter de la pièce détachée et de l'électroménager contre remboursement. Lubrifiés, les tubes digestifs ne comprenaient pas. Des initiés, encore eux, s'étaient installés à l'étranger pour nous envoyer ce qu'il fallait. Que de devises, que d'argent ont été transférés pour rendre le sourire à nos fessiers qui pétaient un plomb.
Tris-repetita. On a créé des formules d'aide pour encourager les jeunes à monter leurs propres entreprises afin de résorber le chômage. Les initiés ont accaparé tous les créneaux porteurs et les autres, les jeunes mal nés, retournent penauds. Il ne leur reste que les activités non rentables.
Il serait judicieux de voir comment et à qui on a activé les dossiers et à qui on les a fait traîner la famille, la famille. Les proches, la tribu, et j'en passe
par El-Guellil
Le Quotidien d'Oran
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