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Le Liban en crise

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  • Le Liban en crise

    Le Liban se trouve confronté à deux crises. Une politique entre son chef de l'Etat ( "l'ombre de Damas" ) et le premier ministre issu de la majorité anti-syrienne qui en viennent à s'invectiver en public de façon tout à fait ridicule et stupide et à une crise économique grave, le pays étant lourdement endetté et les deux crises se cumulent pour former un ensemble percutant et dévastateur pour le pays qui s'enlise un peu plus chaque jour.

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    Liban, confronté à une crise au sommet entre le chef de l'Etat, proche de Damas, et le Premier ministre issu de la majorité antisyrienne, et à une crise économique, ressemble de plus en plus à un bateau ivre sans projet d'avenir.

    En l'espace de deux jours, les dirigeants libanais se sont donnés en spectacle en s'invectivant. Une première fois mardi devant leurs pairs arabes au sommet de Khartoum et la seconde fois jeudi devant leurs compatriotes médusés à Beyrouth où ils se sont livrés à une foire d'empoigne en direct devant les caméras.

    Le président libanais Emile Lahoud parle aux journalistes après un conseil des ministres à Beyrouth le 30 mars 2006
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    "La mascarade", titrait vendredi sur toute la page et en grands caractères le journal prosyrien al-Diyar tandis que le quotidien al-Balad soulignait que les dirigeants libanais ont "montré leurs parties honteuses à la télévision du réel".

    Les dirigeants ont étalé leurs profondes divergences politiques, effaçant les quelques résultats positifs du dialogue qu'ils ont engagé début mars pour tenter de sortir le pays de la crise où il se trouve depuis le retrait de l'armée syrienne en avril 2005, deux mois après l'assassinat de l'ancien ministre Rafic Hariri.

    Motif apparent: les divergences entre le président Emile Lahoud et le Premier ministre Fouad Siniora sur le rôle du Hezbollah, dont les combattants sont déployés à la frontière israélienne pour "libérer" le secteur des Fermes de Chebaa, occupée par Israël depuis 1967.

    A Khartoum, le président Lahoud a rendu hommage au rôle joué par la Syrie au Liban, et à la résistance du Hezbollah "face aux agressions israéliennes".

    M. Siniora avait souhaité en vain une modification du texte final du sommet pour que soit stipulé que la résistance relève "de l'Etat et du peuple libanais", et non d'une organisation particulière, en référence au Hezbollah, seul mouvement encore armé depuis la fin de la guerre du Liban (1975-90).

    De retour à Beyrouth, M. Siniora, a été accusé par le président du Parlement, Nabih Berri, d'avoir commis une "faute grave" au sommet arabe.

    Un peu plus tard, en Conseil des ministres, des insultes et des invectives ont fusé entre le M. Lahoud et des ministres qui ont fini par claquer la porte de la réunion, après avoir tenté d'exprimer leur solidarité avec le chef du gouvernement.

    Emile Lahoud bénéficie du soutien des mouvements chiites, Hezbollah et Amal, représentés par cinq ministres. A l'étranger, il est soutenu par Damas et Téhéran. Fouad Siniora a lui l'appui de la majorité du cabinet, ainsi que le soutien affiché des occidentaux et celui plutôt embarrassé de certains pays arabes qui craignent pourtant une déstabilisation de la Syrie.

    Dans ces conditions, analystes et responsables politiques restent sceptiques sur la suite de la conférence de dialogue national qui réunit depuis début mars les chefs des principaux partis du pays.

    Mais la persistance des malentendus, "l'ombre de Damas" --comme le dit la majorité--, ou la "tutelle occidentale", comme le crie le Hezbollah - alimentent la crise qui ne cesse d'enfler.

    "Le dialogue évolue dans un cercle vicieux (...) et je crains l'axe irano-syrien qui veut instrumentaliser le Liban", a affirmé jeudi soir le chef druze et ténor de la majorité Walid Joumblatt.

    Pour sa part, le député Samir Frangié met en garde contre les risques d'un conflit pouvant devenir confessionnel et conduire "au confédéralisme".

    Pour l'homme de la rue, la situation est catastrophique.

    "Ce que font les dirigeants est infantile. Ils prennent le pays en otage avec leurs disputes alors que les gens peinent à travailler et que les commerces sont vides", confie Soha Bassoul, une employée.

    De fait, l'économie tourne au ralenti et la tenue d'une conférence d'aide internationale est incertaine.

    "Les politiciens ignorent les soucis des gens (...) alors que le seul service de l'endettement public (38,5 milliards de dollars, soit 180% du PIB) coûte près de 10 M USD par jour, un montant insupportable", estime l'économiste Marwan Iskandar.

    Par AFP
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