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Centrale thermique de Safi: Le détail du projet

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  • Centrale thermique de Safi: Le détail du projet

    · Un investissement de près de 20 milliards de DH

    · 42 mois pour réaliser les travaux


    · Le transport du charbon risque de provoquer une nouvelle polémique


    C’EST un nouveau et juteux marché que le tandem Nareva-International Power (IP) a récemment remporté! Juste après la construction du parc éolien de Tarfaya, le consortium a été désigné adjudicataire du projet de la centrale thermique de Safi fin octobre dernier. Un investissement de plus de 3 milliards de dollars (environ 20 milliards de DH)…
    Au terme d’un long processus, Nareva-IP a raflé le deal face au consortium formé par le groupe français EDF et l’entreprise chinoise Datang. L’appel d’offres portait sur la construction et l’exploitation de la nouvelle centrale. Il s’agit, en fait, d’une centrale électrique constituée de deux nouvelles unités de production fonctionnant au charbon, d’une puissance de plus de 1.320 MW. Côté production, les prévisions tablent sur 10 milliards de KWh par an, une fois le rythme de croisière atteint. Ce qui représente 27% de la demande globale du pays.
    Pour le timing, la durée des travaux devrait être d’environ 42 mois. La station devrait donc entrer en service à fin 2014. Par ailleurs, cette mégastructure sera située à Jorf Lihoudi, à 2 km au sud de la ville de Safi et non loin des installations de l’Office chérifien des phosphates (OCP). Elle sera desservie par un nouveau port minéralier, qui répondra à ses besoins en termes d’importation de charbon, mais qui sera aussi une nouvelle plateforme à l’export pour l’OCP. Une bonne idée donc, pour optimiser les coûts des deux offices, mais aussi pour concentrer la pollution visuelle qu’occasionnent ces deux structures en un seul endroit.
    Rappelons qu’au départ, un autre site avait été retenu pour la construction de la centrale thermique. Elle devait être située à Bir Al Har, à une dizaine de km de Souiria Laqdima. Non loin donc du site convoité par la société espagnole Urbagolf, qui comptait y implanter une nouvelle station balnéaire. Mais il y a deux ans, les élus de la ville se sont massivement mobilisés contre le projet de la centrale thermique, arguant que la station balnéaire allait créer des milliers d’emplois, contre seulement 150 pour la centrale. Si aujourd’hui le projet d’Urbagolf est en stand-by, les élus avaient, à l’époque, obtenu gain de cause. Le lieu de la station avait donc été modifié, malgré que l’ONE ait déjà acquis le terrain. Actuellement, même si le nouveau site de Jorf Lihoudi a été validé, il faut encore apurer sa situation juridique.
    Soulignons également qu’une autre polémique risque de surgir autour de ce projet. Les élus sont maintenant d’accord pour que la station soit située à Jorf Lihoudi, mais ils ont une dernière revendication. Celle-ci touche à la coordination entre l’ouverture de la station et du nouveau port. «Nous souhaitons que la station soit mise en service après le port», indique un élu. En effet, les autorités municipales veulent à tout prix éviter que le charbon soit transporté entre le port actuel, situé dans la ville de Safi, et la station. «Les études de l’ONE montrent qu’il s’agit de charbon propre, mais nous voulons éviter toute pollution visuelle. Le port minier doit donc d’abord être délocalisé», précise la même source. En effet, si la ville de Safi s’est engagée depuis quelques années dans des grands projets structurants, c’est précisément pour ouvrir la ville sur l’océan. Il serait donc paradoxal que le transport de charbon dresse une nouvelle barrière entre ces deux entités…



    «Charbon propre»



    L’UN des volets stratégiques de la nouvelle station thermique est l’utilisation de «charbon propre. Il ne s’agit pas, ici, de neutraliser totalement les effets nocifs du charbon, mais plus modestement de les réduire au maximum. L’utilisation de plusieurs technologies est prévue. Côté rejets, le projet prévoit une désulfuration des gaz de combustion et l’utilisation d’une combustion multi-étagée permettant de réduire les émissions nocives.
    En ce qui concerne les poussières, leur élimination au rendement minimum de 99,6% est à l’ordre du jour. Quant aux rejets liquides, ils seront séparés et traités conformément aux normes européennes et celles de la Banque mondiale. De plus, des moyens d’insonorisation seront mis en place pour réduire les nuisances sonores. Pour les cendres, le projet prévoit un dispositif de récupération et un stockage de la partie non valorisée dans des carrières appropriées. Le tout est d’éviter leur évacuation vers l’océan par voie humide.

    Marie-Noëlle RASSON
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