WikiLeaks : le mandat de M. Sarkozy débute par un "affront" au roi du Maroc
En juillet 2007, Abdelaziz Bouteflika recevait Nicolas Sarkozy à Alger
Nicolas Sarkozy tout juste élu président de la République, il réserve au Maghreb son premier déplacement hors d'Europe, comme avant lui Jacques Chirac. Mais l'ordre de visite est inversé. Cette fois, le premier pays visité ne sera pas le Maroc. L'Algérie passera avant le royaume chérifien.
Pourquoi ce changement ? Paris a beau expliquer à ses interlocuteurs marocains que le roi Mohammed VI a tout à gagner à ce que la visite se termine à Rabat, et qu'ainsi il aura "le dernier mot". Rien n'y fait. Les Marocains s'estiment trahis et annulent la visite à Rabat du président français en avançant des "considérations d'agenda, un prétexte vide à la mesure de l'affront subi", peut-on lire dans un télégramme du département d'Etat américain obtenu par WikiLeaks et révélé par Le Monde.
"MALADROIT"
Pour ajouter à l'insulte, l'annonce de l'annulation de la visite est faite par le secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, Fassi Fihri, directement à l'Elysée, et non au Quai d'Orsay, comme le voudrait l'usage. Qui plus est, Fassi Fihri a attendu d'avoir quitté Paris où il se trouvait et d'être rentré à Rabat pour informer les autorités françaises de la décision.
Le geste marocain est "maladroit", confie un diplomate français à un collègue américain. Il pourrait "affecter les relations normalement paisibles et très proches entre la France et le Maroc, alors que la politique française vis-à-vis du Maroc, y compris au Sahara [occidental], n'a pas changé avec Sarkozy". Pour réparer les dommages, poursuit le diplomate français, il faut que la visite du président français au Maroc, finalement annoncée pour le mois d'octobre, ait bien lieu. Ce sera le cas.
Dans son commentaire, le diplomate américain rappelle "la grande surprise" qu'a constituée pour les Etats-Unis le mauvais coup "fait à la France, un ami proche du Maroc".
Jean-Pierre Tuquoi , le Monde
En juillet 2007, Abdelaziz Bouteflika recevait Nicolas Sarkozy à Alger
Nicolas Sarkozy tout juste élu président de la République, il réserve au Maghreb son premier déplacement hors d'Europe, comme avant lui Jacques Chirac. Mais l'ordre de visite est inversé. Cette fois, le premier pays visité ne sera pas le Maroc. L'Algérie passera avant le royaume chérifien.
Pourquoi ce changement ? Paris a beau expliquer à ses interlocuteurs marocains que le roi Mohammed VI a tout à gagner à ce que la visite se termine à Rabat, et qu'ainsi il aura "le dernier mot". Rien n'y fait. Les Marocains s'estiment trahis et annulent la visite à Rabat du président français en avançant des "considérations d'agenda, un prétexte vide à la mesure de l'affront subi", peut-on lire dans un télégramme du département d'Etat américain obtenu par WikiLeaks et révélé par Le Monde.
"MALADROIT"
Pour ajouter à l'insulte, l'annonce de l'annulation de la visite est faite par le secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, Fassi Fihri, directement à l'Elysée, et non au Quai d'Orsay, comme le voudrait l'usage. Qui plus est, Fassi Fihri a attendu d'avoir quitté Paris où il se trouvait et d'être rentré à Rabat pour informer les autorités françaises de la décision.
Le geste marocain est "maladroit", confie un diplomate français à un collègue américain. Il pourrait "affecter les relations normalement paisibles et très proches entre la France et le Maroc, alors que la politique française vis-à-vis du Maroc, y compris au Sahara [occidental], n'a pas changé avec Sarkozy". Pour réparer les dommages, poursuit le diplomate français, il faut que la visite du président français au Maroc, finalement annoncée pour le mois d'octobre, ait bien lieu. Ce sera le cas.
Dans son commentaire, le diplomate américain rappelle "la grande surprise" qu'a constituée pour les Etats-Unis le mauvais coup "fait à la France, un ami proche du Maroc".
Jean-Pierre Tuquoi , le Monde
Commentaire