Les américains se préparent dèja !
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Succession à Bouteflika
«Ouyahia le mieux placé»
El-Watan
07/12/2010
Fayçal Métaoui
Ouyahia est la personne la mieux placée pour remplacer Bouteflika», a écrit Robert Ford, l’ex-ambassadeur américain à Alger, dans un rapport daté de février 2008 destiné à David Welch, sous-secrétaire d’Etat en charge des Affaires du Moyen-Orient,révélé par WikiLeaks.
Robert Ford – actuel ambassadeur des Etats-Unis en Syrie – est revenu sur «la polémique» qui était engagée avant l’élection présidentielle de 2009 sur la possibilité de nommer un vice-président à Abdelaziz Bouteflika, qui a succédé à lui-même après le scrutin.
«L’état de santé de Bouteflika peut l’empêcher de continuer son troisième mandat», a relevé le diplomate américain. Il était donc évident que les Etats-Unis étaient déjà convaincus, en février 2008, quatorze mois avant la consultation électorale, que Bouteflika allait rester au pouvoir.
Dans un autre câble daté de février 2008 également et classé «secret», il est relevé que les actions d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) nuisent à la réconciliation nationale décidée par Bouteflika depuis 2005. «Cela l’affaiblit probablement dans les débats internes face aux tenants de la ligne dure à l’intérieur de la direction des forces de sécurité. Cela nuit également à la crédibilité des forces de sécurité algériennes face à l’opinion publique et face à la communauté occidentale», est-il souligné. Il est noté que la réponse «véhémente» du gouvernement algérien à la demande de l’ONU d’engager une enquête sur l’attentat-suicide qui a ciblé, le 7 décembre le siège du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) à Alger, a suscité la nervosité au sein des entreprises occidentales et des ambassades. «Cette attaque a profondément embarrassé le gouvernement algérien», est-il écrit. Les autorités algériennes sont considérées comme «hypersensibles». «Alors que la menace AQMI augmente, nous avons intensifié notre collaboration avec les services de renseignement militaires algériens», est-il noté. Mais ce travail est qualifié de difficile.
Il est révélé qu’Américains et Algériens ont travaillé ensemble pour infiltrer les réseaux qui ont envoyé des djihadistes algériens en Irak. «Notre travail collectif n’est pas parfait, mais le nombre d’Algériens en Irak aurait probablement été beaucoup plus élevé si nous n’avions pas travaillé en étroite collaboration», est-il souligné. On apprend aussi que les Américains ont aidé les services de sécurité algériens à infiltrer les réseaux d’AQMI qui préparaient des attentats en Algérie.
«Les autorités algériennes ne veulent pas reconnaître notre coopération contre AQMI publiquement. Au lieu de cela, elles se limitent, à dire qu’elles coopèrent avec les Etats-Unis et les autres nations contre les réseaux terroristes internationaux», est-il noté dans le câble.
L’ouverture d’un bureau du FBI à Alger est perçue comme une volonté des Etats-Unis pour mettre en place des programmes de collaboration avec le ministère de l’Intérieur. «Mais les Algériens ne se précipitent pas pour coopérer. Contrairement à nos programmes avec d’autres pays, les services de renseignements algériens effacent toute trace de nos activités bilatérales militaires», est-il relevé. Il est remarqué que les Algériens veulent éviter la dépendance dans leurs relations militaires «de sorte à éviter que des informations sur leurs activités se propagent parmi les partenaires étrangers». «Ils ont des capacités administratives limitées et les agents qui travaillent sur les activités bilatérales avec la France, l’Allemagne ou la Russie sont les mêmes qui travaillent avec nous.
Ils sont incompétents lorsqu’il s’agit de tâches polyvalentes. Pour cacher leur méfiance et leur paranoïa, ils utilisent des astuces bureaucratiques».
Les services de renseignement algériens sont soupçonnés de chercher à renforcer leur propre position au sein de la structure du pouvoir algérien «en utilisant le contrôle de la relation de sécurité avec les Etats-Unis». «En outre, les personnes des services de renseignements algériens sont exceptionnellement prudents dans leurs contacts avec les étrangers en raison de leurs préoccupations internes», est-il encore mentionné.
Selon la même source, les Algériens ont perdu une occasion d’avoir des relations militaires de haut niveau avec les Etats-Unis. Le câble a cité une réunion au Pentagone, en avril 2008, qui devait plancher sur les activités militaires : «L’échec vient de leur volonté de ne pas fixer de date (avril) en voulant probablement repousser cette réunion à l’automne, ou même attendre la prochaine Administration. Nous les avons avertis clairement, mais leur propre système était trop sclérosé pour nous répondre.» Il est également souligné que les Algériens ne se précipitent pas pour développer une coopération militaire : «Les Algériens, eux-mêmes, ont proposé des activités conjointes et nous avons entrepris des exercices de formation ici, impliquant la marine et l’aviation.
L’Africom (commandement pour l’Afrique) a offert beaucoup plus, mais les Algériens ont gardé volontairement un pied sur le frein.» Pourtant, plusieurs responsables de l’Africom, y compris le commandant général William Ward, ont effectué des visites à Alger pour souligner «l’excellence» de la relation avec l’Algérie dans le domaine militaire. Le dernier en date est le général-major David R. Hogg, commandant des forces terrestres de l’Africom, qui est à Alger depuis hier où il a évoqué avec des responsables du ministère de la Défense «la coopération militaire et sécuritaire».
Par ailleurs, dans un câble de l’ambassade américaine à Paris datant de 2007, il est relevé que le juge français en charge des dossiers liés au terrorisme, Jean-Louis Bruguière, s’est plaint de l’attitude algérienne concernant la lutte contre le GSPC : «La coopération avec la Tunisie et le Maroc est bonne. Les Algériens, comme d’habitude, soufflent le chaud et le froid», a-t-il dit à un responsable américain.
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Succession à Bouteflika
«Ouyahia le mieux placé»
El-Watan
07/12/2010
Fayçal Métaoui
Ouyahia est la personne la mieux placée pour remplacer Bouteflika», a écrit Robert Ford, l’ex-ambassadeur américain à Alger, dans un rapport daté de février 2008 destiné à David Welch, sous-secrétaire d’Etat en charge des Affaires du Moyen-Orient,révélé par WikiLeaks.
Robert Ford – actuel ambassadeur des Etats-Unis en Syrie – est revenu sur «la polémique» qui était engagée avant l’élection présidentielle de 2009 sur la possibilité de nommer un vice-président à Abdelaziz Bouteflika, qui a succédé à lui-même après le scrutin.
«L’état de santé de Bouteflika peut l’empêcher de continuer son troisième mandat», a relevé le diplomate américain. Il était donc évident que les Etats-Unis étaient déjà convaincus, en février 2008, quatorze mois avant la consultation électorale, que Bouteflika allait rester au pouvoir.
Dans un autre câble daté de février 2008 également et classé «secret», il est relevé que les actions d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) nuisent à la réconciliation nationale décidée par Bouteflika depuis 2005. «Cela l’affaiblit probablement dans les débats internes face aux tenants de la ligne dure à l’intérieur de la direction des forces de sécurité. Cela nuit également à la crédibilité des forces de sécurité algériennes face à l’opinion publique et face à la communauté occidentale», est-il souligné. Il est noté que la réponse «véhémente» du gouvernement algérien à la demande de l’ONU d’engager une enquête sur l’attentat-suicide qui a ciblé, le 7 décembre le siège du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) à Alger, a suscité la nervosité au sein des entreprises occidentales et des ambassades. «Cette attaque a profondément embarrassé le gouvernement algérien», est-il écrit. Les autorités algériennes sont considérées comme «hypersensibles». «Alors que la menace AQMI augmente, nous avons intensifié notre collaboration avec les services de renseignement militaires algériens», est-il noté. Mais ce travail est qualifié de difficile.
Il est révélé qu’Américains et Algériens ont travaillé ensemble pour infiltrer les réseaux qui ont envoyé des djihadistes algériens en Irak. «Notre travail collectif n’est pas parfait, mais le nombre d’Algériens en Irak aurait probablement été beaucoup plus élevé si nous n’avions pas travaillé en étroite collaboration», est-il souligné. On apprend aussi que les Américains ont aidé les services de sécurité algériens à infiltrer les réseaux d’AQMI qui préparaient des attentats en Algérie.
«Les autorités algériennes ne veulent pas reconnaître notre coopération contre AQMI publiquement. Au lieu de cela, elles se limitent, à dire qu’elles coopèrent avec les Etats-Unis et les autres nations contre les réseaux terroristes internationaux», est-il noté dans le câble.
L’ouverture d’un bureau du FBI à Alger est perçue comme une volonté des Etats-Unis pour mettre en place des programmes de collaboration avec le ministère de l’Intérieur. «Mais les Algériens ne se précipitent pas pour coopérer. Contrairement à nos programmes avec d’autres pays, les services de renseignements algériens effacent toute trace de nos activités bilatérales militaires», est-il relevé. Il est remarqué que les Algériens veulent éviter la dépendance dans leurs relations militaires «de sorte à éviter que des informations sur leurs activités se propagent parmi les partenaires étrangers». «Ils ont des capacités administratives limitées et les agents qui travaillent sur les activités bilatérales avec la France, l’Allemagne ou la Russie sont les mêmes qui travaillent avec nous.
Ils sont incompétents lorsqu’il s’agit de tâches polyvalentes. Pour cacher leur méfiance et leur paranoïa, ils utilisent des astuces bureaucratiques».
Les services de renseignement algériens sont soupçonnés de chercher à renforcer leur propre position au sein de la structure du pouvoir algérien «en utilisant le contrôle de la relation de sécurité avec les Etats-Unis». «En outre, les personnes des services de renseignements algériens sont exceptionnellement prudents dans leurs contacts avec les étrangers en raison de leurs préoccupations internes», est-il encore mentionné.
Selon la même source, les Algériens ont perdu une occasion d’avoir des relations militaires de haut niveau avec les Etats-Unis. Le câble a cité une réunion au Pentagone, en avril 2008, qui devait plancher sur les activités militaires : «L’échec vient de leur volonté de ne pas fixer de date (avril) en voulant probablement repousser cette réunion à l’automne, ou même attendre la prochaine Administration. Nous les avons avertis clairement, mais leur propre système était trop sclérosé pour nous répondre.» Il est également souligné que les Algériens ne se précipitent pas pour développer une coopération militaire : «Les Algériens, eux-mêmes, ont proposé des activités conjointes et nous avons entrepris des exercices de formation ici, impliquant la marine et l’aviation.
L’Africom (commandement pour l’Afrique) a offert beaucoup plus, mais les Algériens ont gardé volontairement un pied sur le frein.» Pourtant, plusieurs responsables de l’Africom, y compris le commandant général William Ward, ont effectué des visites à Alger pour souligner «l’excellence» de la relation avec l’Algérie dans le domaine militaire. Le dernier en date est le général-major David R. Hogg, commandant des forces terrestres de l’Africom, qui est à Alger depuis hier où il a évoqué avec des responsables du ministère de la Défense «la coopération militaire et sécuritaire».
Par ailleurs, dans un câble de l’ambassade américaine à Paris datant de 2007, il est relevé que le juge français en charge des dossiers liés au terrorisme, Jean-Louis Bruguière, s’est plaint de l’attitude algérienne concernant la lutte contre le GSPC : «La coopération avec la Tunisie et le Maroc est bonne. Les Algériens, comme d’habitude, soufflent le chaud et le froid», a-t-il dit à un responsable américain.
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