Pour les diplomates américains en poste à Alger, l'Algérie est un « pays malheureux », avec des dirigeants en panne d’imagination. C'est ce qui ressort de nouveaux câbles diplomatiques publiés, lundi 6 décembre dans la soirée, par le site WikiLeaks.
Dans un mémo datant de février 2008, l'ambassadeur américain dresse un triste portrait du pays et de ses problèmes sociaux et politiques en prévision de la visite de David Welch, alors Secrétaire d'Etat adjoint. La classe politique algérienne est plus intéressée par les débats sur « la réforme de la Constitution, le troisième mandat et le problème de la succession » que par la façon de résoudre « l'aliénation politique qui dure depuis longtemps et le mécontentement social ». «Il manque de logement, le chômage et le sous-emploi sont endémiques (au moins 50% parmi les jeunes (…) Beaucoup de jeunes essayent de fuir le pays, par barques si nécessaire. L'âge moyen auquel les Algériens se marient est désormais supérieur à 30 ans, un indicateur qui montre à quel point les vingtenaires sont malheureux ». La description continue sur les « attaques contre les bâtiments officiels » par les citoyens dans tout le pays et la « plus faible participation jamais enregistrée avant » aux élections législatives de 2007.
Les diplomates américains observent que le gouvernement algérien « n'a comme seule approche pour développer l'économie que les dizaines de milliards de dollars dans les infrastructures et les grands projets qui créent des emplois et permettent à Bouteflika de se construire un héritage ». « La paperasserie, des règlementations onéreuses et la centralisation ralentissent la mise en œuvre des projets et empêchent le nouvel investissement privé », commentent-ils, pointant « le manque de vision au sommet de l'Etat » et l'incapacité du gouvernement de résoudre ces problèmes systémiques ».
Les derniers mémos publiés par WikiLeaks évoquent également les luttes d'influence au sein du pouvoir algérien, notamment autour de la politique de réconciliation nationale, surtout après les attentats de décembre 2007. Si officiellement, ces évènements ne remettent pas en cause la politique de réconciliation nationale entamée par Abdelaziz Bouteflika, « derrière les portes fermées cependant, certains dans les services de sécurité veulent y mettre fin et avoir une poigne de fer » contre les islamistes armés.
Dans ces circonstances, Abdelaziz Bouteflika est apparu «secoué et incertain sur la façon de riposter » selon un diplomate portugais qui l'a rencontré cité dans le même mémo du 20 décembre 2007. Le président ne s'est d'ailleurs pas exprimé immédiatement après les attentats de 2007, ce que des contacts algériens des diplomates américains interprètent comme « son embarras sur le fait que les deux kamikazes étaient connus des services de sécurité et avaient bénéficié de la politique de réconciliation nationale ».
TSA
Yazid Slimani
Dans un mémo datant de février 2008, l'ambassadeur américain dresse un triste portrait du pays et de ses problèmes sociaux et politiques en prévision de la visite de David Welch, alors Secrétaire d'Etat adjoint. La classe politique algérienne est plus intéressée par les débats sur « la réforme de la Constitution, le troisième mandat et le problème de la succession » que par la façon de résoudre « l'aliénation politique qui dure depuis longtemps et le mécontentement social ». «Il manque de logement, le chômage et le sous-emploi sont endémiques (au moins 50% parmi les jeunes (…) Beaucoup de jeunes essayent de fuir le pays, par barques si nécessaire. L'âge moyen auquel les Algériens se marient est désormais supérieur à 30 ans, un indicateur qui montre à quel point les vingtenaires sont malheureux ». La description continue sur les « attaques contre les bâtiments officiels » par les citoyens dans tout le pays et la « plus faible participation jamais enregistrée avant » aux élections législatives de 2007.
Les diplomates américains observent que le gouvernement algérien « n'a comme seule approche pour développer l'économie que les dizaines de milliards de dollars dans les infrastructures et les grands projets qui créent des emplois et permettent à Bouteflika de se construire un héritage ». « La paperasserie, des règlementations onéreuses et la centralisation ralentissent la mise en œuvre des projets et empêchent le nouvel investissement privé », commentent-ils, pointant « le manque de vision au sommet de l'Etat » et l'incapacité du gouvernement de résoudre ces problèmes systémiques ».
Les derniers mémos publiés par WikiLeaks évoquent également les luttes d'influence au sein du pouvoir algérien, notamment autour de la politique de réconciliation nationale, surtout après les attentats de décembre 2007. Si officiellement, ces évènements ne remettent pas en cause la politique de réconciliation nationale entamée par Abdelaziz Bouteflika, « derrière les portes fermées cependant, certains dans les services de sécurité veulent y mettre fin et avoir une poigne de fer » contre les islamistes armés.
Dans ces circonstances, Abdelaziz Bouteflika est apparu «secoué et incertain sur la façon de riposter » selon un diplomate portugais qui l'a rencontré cité dans le même mémo du 20 décembre 2007. Le président ne s'est d'ailleurs pas exprimé immédiatement après les attentats de 2007, ce que des contacts algériens des diplomates américains interprètent comme « son embarras sur le fait que les deux kamikazes étaient connus des services de sécurité et avaient bénéficié de la politique de réconciliation nationale ».
TSA
Yazid Slimani
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