Les révélations de WikiLeaks sur les pays du Maghreb se poursuivent. Après l’Algérie, la Libye et le Maroc, le quotidien Le Monde publie, mardi 7 décembre, les câbles américains consacrés à la Tunisie.
Dans un câble daté de juin 2008, l’ambassade américaine à Tunis décrit la corruption organisée autour de la famille du président Ben Ali, qualifiée de « quasi-mafia ». Le mémo américain est titré : « ce qui est à vous est à moi ». Comprendre : la famille Ben Ali est associée à la quasi-totalité des affaires en Tunisie.
Plus d’une dizaine d’exemples de corruption de la famille du président sont cités dans les mémos américains, selon Le Monde. Exemple : l'épouse du président qui obtient gratuitement un terrain de l’Etat, qui sera viabilisé tout aussi gratuitement, pour construire un établissement scolaire privé, revendu depuis.
Les gendres du président sont aussi bien servis. Un premier récupère « un immense manoir tape-à-l'œil » construit sur un terrain exproprié par l'Etat, officiellement pour les besoins de l'Agence de l'eau. Un autre gendre du président qui acquiert 17% de la Banque du Sud à la veille de sa privatisation, et qui revendra ses actions « avec un confortable bénéfice » à un consortium bancaire hispano-marocain, lui assurant ainsi le contrôle majoritaire qu'elle souhaitait…
Les câbles des diplomates américains ne se contentent pas de recenser les frasques de la famille et de l’entourage du président. Les diplomates US s’inquiètent aussi pour l’avenir de ce pays, souvent cité comme un exemple de stabilité au Maghreb.
A l'été 2009, un mémo de l’ambassade américaine recense les « gros problèmes » du pays.
« Le président Ben Ali prend de l'âge, son régime est sclérosé, et il n'y a pas de successeur avéré. Beaucoup de Tunisiens sont frustrés par le manque de liberté politique et en colère contre la corruption de la famille de la première dame, le taux de chômage élevé et les disparités régionales. L'extrémisme reste une menace. Confronté à ces problèmes, le gouvernement n'accepte ni critique ni conseil, qu'il vienne de l'intérieur ou de l'extérieur. A l'inverse, il ne cherche qu'à imposer un contrôle plus strict, souvent en s'appuyant sur la police. Résultat : la Tunisie est à la peine et notre relation [avec elle] également », écrit l’ambassade américaine.
Autre révélation : travailler en Tunisie est devenu très difficile pour les diplômâtes. Les contrôles, « mis en place par le ministre des affaires étrangères », les contraignent à avoir une permission écrite avant tout contact avec un officiel. Une demande de réunion doit être accompagnée d'une note diplomatique. « Beaucoup restent sans réponse », précise un mémo, selon Le Monde.
Pourtant, au printemps 2008, lors d’une rencontre entre Zine El-Abidine Ben Ali et le sous-secrétaire d'Etat américain chargé des affaires du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord, David Welch, le président tunisien avait estimé que son pays était irréprochable en matière de droits de l’homme. Malheureusement, « certaines ambassades », à Tunis, et « des organisations de défense des droits de l'homme »ont pris prétexte de la lutte antiterroriste menée par le gouvernement pour multiplier les critiques, avait expliqué le président Ben Ali. Le télégramme américain qui résume la rencontre ne dit rien de la réponse du diplomate US.
TSA
Dans un câble daté de juin 2008, l’ambassade américaine à Tunis décrit la corruption organisée autour de la famille du président Ben Ali, qualifiée de « quasi-mafia ». Le mémo américain est titré : « ce qui est à vous est à moi ». Comprendre : la famille Ben Ali est associée à la quasi-totalité des affaires en Tunisie.
Plus d’une dizaine d’exemples de corruption de la famille du président sont cités dans les mémos américains, selon Le Monde. Exemple : l'épouse du président qui obtient gratuitement un terrain de l’Etat, qui sera viabilisé tout aussi gratuitement, pour construire un établissement scolaire privé, revendu depuis.
Les gendres du président sont aussi bien servis. Un premier récupère « un immense manoir tape-à-l'œil » construit sur un terrain exproprié par l'Etat, officiellement pour les besoins de l'Agence de l'eau. Un autre gendre du président qui acquiert 17% de la Banque du Sud à la veille de sa privatisation, et qui revendra ses actions « avec un confortable bénéfice » à un consortium bancaire hispano-marocain, lui assurant ainsi le contrôle majoritaire qu'elle souhaitait…
Les câbles des diplomates américains ne se contentent pas de recenser les frasques de la famille et de l’entourage du président. Les diplomates US s’inquiètent aussi pour l’avenir de ce pays, souvent cité comme un exemple de stabilité au Maghreb.
A l'été 2009, un mémo de l’ambassade américaine recense les « gros problèmes » du pays.
« Le président Ben Ali prend de l'âge, son régime est sclérosé, et il n'y a pas de successeur avéré. Beaucoup de Tunisiens sont frustrés par le manque de liberté politique et en colère contre la corruption de la famille de la première dame, le taux de chômage élevé et les disparités régionales. L'extrémisme reste une menace. Confronté à ces problèmes, le gouvernement n'accepte ni critique ni conseil, qu'il vienne de l'intérieur ou de l'extérieur. A l'inverse, il ne cherche qu'à imposer un contrôle plus strict, souvent en s'appuyant sur la police. Résultat : la Tunisie est à la peine et notre relation [avec elle] également », écrit l’ambassade américaine.
Autre révélation : travailler en Tunisie est devenu très difficile pour les diplômâtes. Les contrôles, « mis en place par le ministre des affaires étrangères », les contraignent à avoir une permission écrite avant tout contact avec un officiel. Une demande de réunion doit être accompagnée d'une note diplomatique. « Beaucoup restent sans réponse », précise un mémo, selon Le Monde.
Pourtant, au printemps 2008, lors d’une rencontre entre Zine El-Abidine Ben Ali et le sous-secrétaire d'Etat américain chargé des affaires du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord, David Welch, le président tunisien avait estimé que son pays était irréprochable en matière de droits de l’homme. Malheureusement, « certaines ambassades », à Tunis, et « des organisations de défense des droits de l'homme »ont pris prétexte de la lutte antiterroriste menée par le gouvernement pour multiplier les critiques, avait expliqué le président Ben Ali. Le télégramme américain qui résume la rencontre ne dit rien de la réponse du diplomate US.
TSA
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