Deux articles extraits du Monde, édition du jour:
Les Etats-Unis renoncent à obtenir un gel de la colonisation en Cisjordanie
Les Etats-Unis ont annoncé officiellement, mardi 7 décembre, la cessation de leurs efforts pour obtenir d'Israël un nouveau moratoire de 90 jours de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés. Ce renoncement apparaît comme un sérieux échec pour Barack Obama, qui avait fait de la résolution du conflit israélo-palestinien l'un des grands projets de son mandat et avait fixé l'objectif de parvenir à une solution à deux Etats dans un délai d'un an. Les responsables américains ont tenu à souligner que des négociateurs israélien et palestinien se retrouveraient quand même la semaine prochaine, à Washington. Mais après la décision américaine, le " processus de paix " semble plus que jamais dans une impasse.
La médiation de Washington échoue sur la question de la colonisation israélienne
Le revers américain condamne les négociations directes israélo-palestiniennes
Jérusalem Correspondant
Les Etats-Unis ont annoncé officiellement, mardi 7 décembre, la fin de leurs efforts pour obtenir d'Israël un nouveau moratoire sur la construction dans les territoires occupés palestiniens. L'administration américaine a tenté d'habiller ce qui se révèle être un sérieux revers pour le président Barack Obama comme un possible " changement de tactique " et non un " changement de stratégie ", selon la litote utilisée par le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley.
" Après des efforts considérables, nous sommes parvenus à la conclusion que cela - un nouveau moratoire - ne crée pas de fondation solide pour parvenir à l'objectif commun d'un accord-cadre ", a-t-il ajouté. La décision américaine laisse le " processus de paix " dans une impasse. Contrairement au précédent moratoire de dix mois arrivé à échéance fin septembre, qui ne concernait que la Cisjordanie, l'Autorité palestinienne avait accepté le principe d'une reprise des négociations directes à condition que le nouveau gel de la construction s'applique également à Jérusalem-Est.
Bien que cette condition ait été rejetée avec constance par le premier ministre israélien, Washington s'est efforcé ces dernières semaines de faire fléchir Benyamin Nétanyahou en offrant à Israël un ensemble de mesures incitatives, incluant la livraison de vingt chasseurs furtifs F-35, et l'engagement d'opposer son veto à toute résolution considérée comme anti-israélienne aux Nations unies. Méfiants, les responsables israéliens ont exigé que cela fasse l'objet d'une proposition écrite stipulant que le nouveau moratoire ne s'appliquerait pas à Jérusalem-Est.
Débloquer les pourparlers
L'administration américaine s'y est refusée, et la proposition de Washington n'a jamais été officiellement transmise aux autorités israéliennes. En réalité, l'instauration d'un nouveau gel de la colonisation de trois mois permettant la reprise de négociations directes avait toutes les chances d'être aussi stérile que le précédent : aucun expert n'imaginait qu'un tel délai serait suffisant pour aboutir à un accord, d'autant que les Palestiniens demandaient que le premier sujet évoqué soit celui du tracé des frontières de leur futur Etat, ce qu'Israël refusait.
Et maintenant ? Les responsables américains ont souligné que les négociateurs israéliens et palestiniens se retrouveraient la semaine prochaine à Washington pour envisager, avec l'administration américaine, la possibilité de débloquer les pourparlers, au cours de " cette deuxième phase " des négociations. En tout état de cause, il ne s'agira pas de négociations directes, tout au plus de " discussions de proximité ", lesquelles n'ont permis aucune avancée dans le passé.
Ce nouvel échec de la diplomatie américaine ouvre une période d'incertitude, que les Palestiniens comptent utiliser pour faire progresser, sur le plan international, leur objectif de faire reconnaître un Etat palestinien dans les frontières de 1967. L'Autorité palestinienne a exprimé sa " grande satisfaction " mardi, après l'annonce par l'Argentine et le Brésil de leur reconnaissance d'un tel Etat. Outre l'Uruguay, plusieurs pays d'Amérique latine devraient faire de même au cours des prochaines semaines.
Laurent Zecchini
Les Etats-Unis renoncent à obtenir un gel de la colonisation en Cisjordanie
Les Etats-Unis ont annoncé officiellement, mardi 7 décembre, la cessation de leurs efforts pour obtenir d'Israël un nouveau moratoire de 90 jours de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés. Ce renoncement apparaît comme un sérieux échec pour Barack Obama, qui avait fait de la résolution du conflit israélo-palestinien l'un des grands projets de son mandat et avait fixé l'objectif de parvenir à une solution à deux Etats dans un délai d'un an. Les responsables américains ont tenu à souligner que des négociateurs israélien et palestinien se retrouveraient quand même la semaine prochaine, à Washington. Mais après la décision américaine, le " processus de paix " semble plus que jamais dans une impasse.
La médiation de Washington échoue sur la question de la colonisation israélienne
Le revers américain condamne les négociations directes israélo-palestiniennes
Jérusalem Correspondant
Les Etats-Unis ont annoncé officiellement, mardi 7 décembre, la fin de leurs efforts pour obtenir d'Israël un nouveau moratoire sur la construction dans les territoires occupés palestiniens. L'administration américaine a tenté d'habiller ce qui se révèle être un sérieux revers pour le président Barack Obama comme un possible " changement de tactique " et non un " changement de stratégie ", selon la litote utilisée par le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley.
" Après des efforts considérables, nous sommes parvenus à la conclusion que cela - un nouveau moratoire - ne crée pas de fondation solide pour parvenir à l'objectif commun d'un accord-cadre ", a-t-il ajouté. La décision américaine laisse le " processus de paix " dans une impasse. Contrairement au précédent moratoire de dix mois arrivé à échéance fin septembre, qui ne concernait que la Cisjordanie, l'Autorité palestinienne avait accepté le principe d'une reprise des négociations directes à condition que le nouveau gel de la construction s'applique également à Jérusalem-Est.
Bien que cette condition ait été rejetée avec constance par le premier ministre israélien, Washington s'est efforcé ces dernières semaines de faire fléchir Benyamin Nétanyahou en offrant à Israël un ensemble de mesures incitatives, incluant la livraison de vingt chasseurs furtifs F-35, et l'engagement d'opposer son veto à toute résolution considérée comme anti-israélienne aux Nations unies. Méfiants, les responsables israéliens ont exigé que cela fasse l'objet d'une proposition écrite stipulant que le nouveau moratoire ne s'appliquerait pas à Jérusalem-Est.
Débloquer les pourparlers
L'administration américaine s'y est refusée, et la proposition de Washington n'a jamais été officiellement transmise aux autorités israéliennes. En réalité, l'instauration d'un nouveau gel de la colonisation de trois mois permettant la reprise de négociations directes avait toutes les chances d'être aussi stérile que le précédent : aucun expert n'imaginait qu'un tel délai serait suffisant pour aboutir à un accord, d'autant que les Palestiniens demandaient que le premier sujet évoqué soit celui du tracé des frontières de leur futur Etat, ce qu'Israël refusait.
Et maintenant ? Les responsables américains ont souligné que les négociateurs israéliens et palestiniens se retrouveraient la semaine prochaine à Washington pour envisager, avec l'administration américaine, la possibilité de débloquer les pourparlers, au cours de " cette deuxième phase " des négociations. En tout état de cause, il ne s'agira pas de négociations directes, tout au plus de " discussions de proximité ", lesquelles n'ont permis aucune avancée dans le passé.
Ce nouvel échec de la diplomatie américaine ouvre une période d'incertitude, que les Palestiniens comptent utiliser pour faire progresser, sur le plan international, leur objectif de faire reconnaître un Etat palestinien dans les frontières de 1967. L'Autorité palestinienne a exprimé sa " grande satisfaction " mardi, après l'annonce par l'Argentine et le Brésil de leur reconnaissance d'un tel Etat. Outre l'Uruguay, plusieurs pays d'Amérique latine devraient faire de même au cours des prochaines semaines.
Laurent Zecchini
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