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Ces femmes qui ont fait l’histoire

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  • Ces femmes qui ont fait l’histoire

    On signale que le combat que cette femme exemplaire a dû mener pour mener à bien la volonté de son père fut non seulement d'ordre religieux mais aussi et surtout politique. Elle avait eu, avant de prendre la direction de la zaouia créée par son père, affronter tout autant le Conseil des sages, ses propres cousins mais aussi l'administration coloniale qui voyait d'un mauvais œil cette «révolution», elle, habituée à ne traiter qu'avec les hommes.

    Née vers 1852, Lalla Zineb, la Mourabita, comme il fut d’usage de la nommer dans sa région natale, Bou Saâda, est la fille unique de Sidi M’hamed Ben Belgacem, le fondateur de la zaouiya rahmania de la ville. Le cheikh avait installé cette zaouiya à El Hamel, qui n’est autre que son village natal situé à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Bou Saâda. Alors que le fief de la rahmania est plutôt centré sur la Kabylie, on sait que son installation première dans le sud algérien se fit à Ouled Djellal par le cheikh Sidi Ben Azzouz, venu précisément de Kabylie.

    C’est parce que, à la mort du maître, il lui fut refusé par le Conseil des sages de prendre le commandement de la zaouia, qu’il retourna dans sa région natale, El Hamel, pour y fonder sa propre zaouia en 1863. Barkahoum Ferhati, chercheur au CNRPAH, nous explique que Jacques Berque lui-même a écrit qu’il en fit «un des plus grands centres religieux de son temps.»

    C’est donc au cœur de ces conflits récurrents avec l’administration coloniale, période marquée par de nombreuses révoltes, notamment localisées dans le sud et le sud-ouest algérien, que Lalla Zineb va être élevée. Le père savait que sa fille allait lui succéder et qu’il allait falloir affronter nombre de critiques et de refus de la part de pairs formés à la rude école classique interdisant aux femmes de devenir moqaddem, ou moqaddima puisque c’est à partir de Lalla Zineb que cette fonction connut sa première application féminine. Sur ordre de son père, l’un des moqaddems de la zaouia assura son éducation coranique, lui apprit les rudiments de l’écriture et l’initia aux principes de la zaouia.

    Le père, Sidi M’hamed Ben Belgacem, meurt en 1897, et aucun autre choix ne se présenta à elle hors celui qui consistait à honorer la volonté du défunt et à se préparer, au milieu de l’hostilité masculine, à prendre en charge la direction de la zaouia. Même l’administration coloniale, déjà habituée à ne traiter qu’avec les hommes, s’opposa fermement à un inédit d’une telle taille au sein de l’islam confrérique algérien.

    Toujours Ferhati nous signale que «le pouvoir spirituel dont elle hérita était tel que l’on compta, en 1897, 64 moqaddems ayant créé à travers le pays vingt-neuf nouvelles zaouias affiliées à El Hamel où enseignaient par ailleurs pas moins de 168 talebs pour un total d’environ deux mille élèves. Ce sont 43 000 personnes qui, à la même époque, se déclaraient ouvertement adeptes de l’ordre.

    Ne cédant pas aux pressions familiales qui insistaient toutes pour lui faire épouser un de ses cousins, stratégie qui lui aurait permis d’exercer ses fonctions sans s’attirer les foudres de guerre et des traditionalistes et de l’administration coloniale, elle fit tout ce qu’elle put pour respecter le vœu de son père. Dans un rêve prémonitoire, le père aurait dit à sa fille : «Je te le dis ma fille : après moi ce sera toi et après toi ce sera ton cousin.» Cette grande dame à la forte personnalité qui eut une certaine Isabelle Eberhardt pour amie lui confia un jour, rapporté par Ferhati : «Ma fille…j’ai tout donné toute ma vie pour faire le bien dans la voie de Dieu… Et les hommes ne reconnaissent pas le bien que je leur fais. Beaucoup me haïssent et m’envient.

    Et pourtant, j’ai renoncé à tout : je ne me suis jamais mariée, je n’ai pas de famille, pas de joie…» (Isabelle Eberhardt, Notes de route, Paris, Fasquelle, 1908).

    Par Malik Bellil

  • #2
    bonjour
    ayant lu le titre j'ai eut faim..mais en consommant

    "Cette grande dame "???

    merci comme même pour l'invitation
    « Puis-je rendre ma vie
    Semblable à une flûte de roseau
    Simple et droite
    Et toute remplie de musique »

    Commentaire


    • #3
      On parle de zaouia, de marabout, d'isabelle eberhart, j'avoue n'avoir rien compris.

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