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Comparer le Q.I. des Européens, "de la poudre aux yeux"

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  • Comparer le Q.I. des Européens, "de la poudre aux yeux"

    Récemment, on avait lu que les allemands étaient les plus intelligents en Europe, Généticien et psychologue, Michel Duyme est directeur de recherche au CNRS en sciences de la vie conteste et explique !

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    Une récente étude britannique a comparé le quotient intellectuel des Européens. Une démarche contestable par un chercheur contesté, explique à LCI.FR Michel Duyme, directeur de recherche au CNRS.


    Généticien et psychologue, Michel Duyme est directeur de recherche au CNRS en sciences de la vie. Il revient pour LCI.FR sur une étude comparée du quotient intellectuel (Q. I.) des Européens, réalisée par le chercheur britannique Richard Lynn (lire l'article : "Les Allemands les plus intelligents d'Europe").
    Les médias français, dont LCI.FR, ont présenté lundi dernier les résultats d'une étude de l'Université d'Ulster sur le Q.I. des Européens. Or, son auteur, Richard Lynn, est un scientifique à la réputation controversée...

    Michel Duyme : C'est un eugéniste(1), qui depuis le début travaille sur les différences entre les races et les groupes sexués. En novembre dernier, il avait fait une étude montrant que le Q.I. des femmes était inférieur de 5 points à celui des hommes. Pour Lynn, ces différences peuvent être expliquées en partie seulement par des différences d'environnement — alimentaire, sanitaire, économique... — mais, selon lui, une grande partie de ces différences est génétiquement déterminée. Richard Lynn, et d'autres chercheurs comme Jansen ou Rushton, insistent toujours sur le fait qu'ils ne font aucune proposition en matière de politique sociale.

    Richard Lynn est-il un charlatan ?

    M. D. : Non car ses travaux sont publiés dans des revues scientifiques sérieuses et ils amènent à réfléchir et à améliorer les propres outils et le raisonnement de la communauté scientifique. Comme toute étude scientifique, ses travaux sont contestés : il y a surtout critique et non-acceptation des glissements idéologiques. Par ailleurs, sa méthode laisse à désirer : il utilise le test de Q.I. sur des bases non scientifiques. Pour essayer d'être simple, disons que les tests de Q.I. doivent être réétalonnés pour chaque pays, c'est-à-dire qu'ils doivent être adaptés aux usages culturels propres à chaque pays, la moyenne se situant toujours à 100 points. Or, Lynn n'a pas fait de réétalonnage. Un exemple : pour un QI moyen de 100, selon les travaux de Lynn, le Q.I. pour le Ghana est de 62. En France, quand on a 62 de Q.I., on se trouve dans la zone du retard mental léger ! La majorité des Ghanéens serait donc atteinte de retard mental léger ! Les travaux de Lynn font parler d'eux mais c'est de la poudre aux yeux !

    Peut-on, comme le fait Richard Lynn, comparer le Q.I. d'un peuple à celui d'un autre ?

    M. D. : En France, avec une moyenne du Q.I. à 100, lorsqu'on est en dessous de 70, il y a un retard mental. Dire cela afin d'apporter une solution, un traitement médico-psychologique, cela veut dire quelque chose. Mais comparer des résultats de Q.I d'un pays à l'autre et sans les rééchelonner, cela ne veut rien dire. Même à l'intérieur d'un pays, le Q.I. est relatif : tous les dix ans, le Q.I. augmente de 3 ou 4 points, du fait d'une meilleure éducation, de l'alimentation, etc., comme l'a démontré le chercheur James Flynn. D'où la nécessité de réétalonner régulièrement les tests. La moyenne est donc toujours de 100 et la part de la population à 70 de Q.I. est toujours de 3% et celle à 130, toujours de 3% aussi.

    Le test de Q.I. n'a pas été construit pour comparer les intelligences des peuples mais pour examiner les différences individuelles à l'intérieur d'une même culture. Il existe d'autres outils pour connaître le niveau des connaissances en Europe, par exemple l'ISI [Institute for scientific information] qui offre une base de données sur les publications scientifiques. Dans ce cadre-là, la France est mal classée. Nous avons un gros problème de formation des chercheurs.

    Lorsqu'un individu passe un test de Q.I., qu'est-ce que sa note peut lui apprendre sur lui-même ?

    M. D. : S'il n'a que la note, il n'apprendra pas grand-chose. En revanche, avec l'aide du psychologue qui lui a fait passer le test, il apprendra des choses sur son type de fonctionnement, sur sa façon de fonctionner pour arriver à faire quelque chose. Mais le Q.I. n'est absolument prédictif de la réussite sociale.

    (1) Les eugénistes cherchent à améliorer l'espèce humaine, en favorisant l'apparition de certaines caractéristiques ou en en éliminant d'autres. Une approche qui a surtout conduit à de graves dérapages racistes, notamment au XIXe siècle puis au XXe siècle lorsque les Nazis s'en sont inspirés dans leur politique.

    Tf1.fr
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