JOHANNESBURG (AFRIQUE DU SUD), CORRESPONDANT RÉGIONAL - Ce n'était qu'un cargo parmi d'autres sur l'océan Indien, naviguant vers Mombasa, au Kenya. Mais lorsque le Faina, battant pavillon du Belize, est capturé par des pirates au large de la Somalie, le 25 septembre 2008, ces derniers découvrent dans ses soutes une cargaison inhabituelle. D'importants stocks d'armes et de munitions, et des chars T-72.
Lorsque la nouvelle est connue, les Etats-Unis prennent le dossier très au sérieux. Il faut tout faire pour éviter que ces chars reviennent à l'insurrection islamiste en Somalie, dont certains groupes armés se réclament d'Al-Qaida.
Après de longues tractations et le paiement d'une rançon de 3,2 millions de dollars (2,4 millions d'euros), le Faina est relâché, avec sa cargaison intacte. Il reprend alors son chemin vers sa destination. La saga des T-72 du Faina est loin d'être terminée.
Les chars sont officiellement destinés à l'armée kenyane, les documents encadrant l'exportation en témoignaient. Mais, comme le note un télégramme américain obtenu par WikiLeaks et révélé par Le Monde, ils doivent en réalité parvenir au Sud-Soudan et à son Armée de libération (SPLA), l'ex-rébellion sudiste.
"LA COLÈRE DE SALVA KIIR"
Les Etats-Unis s'opposent discrètement à leur transfert. Des responsables kényans, dont le premier ministre, Raila Odinga, tentent de les convaincre de fermer les yeux. Les autorités de l'entité semi-autonome du Soudan sud voient approcher la date du référendum d'autodétermination qui peut permettre au Sud d'accéder à l'indépendance, au risque d'une reprise de la guerre, interrompue en 2004, avec le Nord. L'ambassadeur américain essaye de convaincre le premier ministre kenyan, qui propose de transférer les chars via l'Ouganda voisin, d'abandonner ce projet.
Une réunion est convoquée entre un militaire américain et des officiers supérieurs kényans. Un responsable des services de renseignements militaires kényans insiste sur "les pressions" du gouvernement sud-soudanais pour obtenir les chars, et précise que "le président [Mwai] Kibaki est personnellement très en colère à cause de ce problème".
Il ajoute aussi que les responsables kényans sont "troublés" par la position américaine, ajoutant que dans des cas précédents de livraisons d'armes au Soudan sud, il n'y a pas eu d'obstruction, dans la mesure où ce transfert, selon eux, s'inscrit dans l'application de l'accord de paix.
Puis le responsable des renseignements militaires insiste : annuler la livraison va "coûter extrêmement cher" et de plus, "Salva Kiir va se mettre en colère".
Lorsque la nouvelle est connue, les Etats-Unis prennent le dossier très au sérieux. Il faut tout faire pour éviter que ces chars reviennent à l'insurrection islamiste en Somalie, dont certains groupes armés se réclament d'Al-Qaida.
Après de longues tractations et le paiement d'une rançon de 3,2 millions de dollars (2,4 millions d'euros), le Faina est relâché, avec sa cargaison intacte. Il reprend alors son chemin vers sa destination. La saga des T-72 du Faina est loin d'être terminée.
Les chars sont officiellement destinés à l'armée kenyane, les documents encadrant l'exportation en témoignaient. Mais, comme le note un télégramme américain obtenu par WikiLeaks et révélé par Le Monde, ils doivent en réalité parvenir au Sud-Soudan et à son Armée de libération (SPLA), l'ex-rébellion sudiste.
"LA COLÈRE DE SALVA KIIR"
Les Etats-Unis s'opposent discrètement à leur transfert. Des responsables kényans, dont le premier ministre, Raila Odinga, tentent de les convaincre de fermer les yeux. Les autorités de l'entité semi-autonome du Soudan sud voient approcher la date du référendum d'autodétermination qui peut permettre au Sud d'accéder à l'indépendance, au risque d'une reprise de la guerre, interrompue en 2004, avec le Nord. L'ambassadeur américain essaye de convaincre le premier ministre kenyan, qui propose de transférer les chars via l'Ouganda voisin, d'abandonner ce projet.
Une réunion est convoquée entre un militaire américain et des officiers supérieurs kényans. Un responsable des services de renseignements militaires kényans insiste sur "les pressions" du gouvernement sud-soudanais pour obtenir les chars, et précise que "le président [Mwai] Kibaki est personnellement très en colère à cause de ce problème".
Il ajoute aussi que les responsables kényans sont "troublés" par la position américaine, ajoutant que dans des cas précédents de livraisons d'armes au Soudan sud, il n'y a pas eu d'obstruction, dans la mesure où ce transfert, selon eux, s'inscrit dans l'application de l'accord de paix.
Puis le responsable des renseignements militaires insiste : annuler la livraison va "coûter extrêmement cher" et de plus, "Salva Kiir va se mettre en colère".
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