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L'économie de la Côte d'Ivoire menacée par le blocage politique

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  • L'économie de la Côte d'Ivoire menacée par le blocage politique

    Magasins fermés, impôts en souffrance et absence d'interlocuteurs: l'économie de la Côte d'Ivoire, un moteur pour l'Afrique de l'Ouest, est menacée par le blocage politique actuel.

    Le président sortant Laurent Gbagbo et son rival Alassane Ouattara revendiquent tous deux la victoire à l'élection présidentielle du 28 novembre et ont chacun nommé un Premier ministre et un gouvernement.

    Alassane Ouattara, dont la victoire a été validée par la Commission électorale indépendante, le Conseil de sécurité des Nations unies et les organisations régionales, est reclus dans un hôtel d'Abidjan protégé par l'Onu.

    Laurent Gbagbo et son entourage gardent le contrôle des bâtiments officiels avec le soutien de l'armée ivoirienne.

    "Lequel allons-nous payer ? Ça ne peut pas durer longtemps car on ne va plus payer (les impôts à) personne", explique Jean- Louis Billon, président de la Chambre de commerce de la Côte d'Ivoire.

    "Au bout d'un moment, l'Etat ne pourra plus payer ses fonctionnaires et je ne crois pas que l'armée ou la police accepteront de ne plus être payés", ajoute-t-il. "Ça n'est jamais arrivé dans ce pays auparavant", relève-t-il.

    Le montant des impôts en 2009 a représenté pour l'Etat 3,5 milliards de dollars (environ 2,7 milliards d'euros), soit 15% du PIB de la Côte d'Ivoire, selon la Banque mondiale.

    Le patronat ivoirien prévient que le pays court à la "catastrophe" si la situation n'est pas rapidement débloquée et recommande à ses adhérents d'attendre des instructions sur le paiement des taxes.

    Le pays voit en outre s'éloigner la perspective d'un allègement de dette de trois milliards de dollars car le Fonds monétaire international ne travaille pas avec les gouvernements non reconnus par l'Onu.

    REPRÉSAILLES

    Les conséquences économiques de cette paralysie au sommet de l'Etat sont difficiles à mesurer.

    La perte est importante pour l'industrie du cacao, qui représente plus d'un cinquième de l'économie ivoirienne.

    Les livraisons de cacao aux ports d'embarquement d'Abidjan et San Pédro ont accusé une forte chute. Seules 16.174 tonnes de fèves ont été recensées durant la semaine s'achevant le 28 novembre - jour du second tour -, contre 128.090 tonnes la semaine précédente.

    "Nous sommes inquiets. Nous ne savons pas qui est vraiment légitime dans la situation que nous vivons", dit un exportateur de cacao.

    "On ne sait même plus qui doit signer les papiers d'exportation. Nous sommes préoccupés parce que si nous collaborons avec l'équipe actuelle et que la roue tourne, est-ce que nous ne ferons pas l'objet de représailles après ?", s'interroge-t-il.

    L'organisation patronale CGECI affirme que le processus électoral, censé restaurer la confiance dans le pays et accélérer la réconciliation nationale, a "trompé" les Ivoiriens.

    "Pour de nombreuses entreprises, la situation économique et financière commence à déjà être difficile et elle risque de s'aggraver si la situation politique actuelle perdure au-delà du 15 décembre," dit la CGECI.

    "À cette date, de nombreuses entreprises ne pourront pas honorer leurs engagements fiscaux (...) tandis que d'autres risquent de mettre la clé sous le paillasson", ajoute-t-elle.

    Dans le même temps, l'instabilité et la fermeture des frontières ont fait grimper les prix de produits de première nécessité comme la viande et le riz. Une tomate vaut trois fois plus cher qu'avant l'élection.

    "Certains commerces sont ouverts, d'autres sont fermés, les gens sont tendus", dit un chauffeur de taxi sénégalais rencontré à Abidjan, qui dit gagner près de deux fois moins d'argent depuis le second tour.

    Source : Reuters
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