La Chine ne cédera pas aux pressions extérieures à l'occasion de la remise du prix Nobel de la paix à l'opposant emprisonné Liu Xiaobo, a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères à la veille de la cérémonie.
Le président du comité Nobel à Oslo a déclaré que cette récompense était un signal adressé à la Chine pour qu'elle conjugue développement économique et réformes politiques, et ne constituait pas une tentative pour lui imposer des valeurs "occidentales", comme le pensent les médias officiels chinois.
La Chambre américaine des représentants a quant à elle réclamé mercredi la libération de Liu, condamné à onze ans de prison pour activités subversives, et de son épouse Liu Xia, qui a été placée en résidence surveillée depuis l'annonce de la décision du comité le 8 octobre.
Le ministère chinois des Affaires étrangères s'en est offusqué lors de son point de presse hebdomadaire. Sa porte-parole, Jiang Yu, a mis en garde contre toutes les pressions visant à "détourner la Chine de son développement".
"La Chine exhorte les parlementaires américains concernés à cesser de parler et d'agir de manière erronée sur le cas Liu Xiaobo et à modifier leur attitude arrogante et grossière", a déclaré Jiang. "Ils doivent faire preuve de respect à l'égard du peuple chinois et de la souveraineté nationale chinoise."
"La soi-disant résolution du Congrès américain déforme la vérité et constitue une vaste ingérence dans les affaires intérieures chinoises", a-t-elle ajouté.
19 PAYS BOYCOTTERONT LA CÉRÉMONIE
Liu Xiaobo a été condamné à onze ans de prison le jour de Noël 2009 pour avoir participé à la rédaction de la Charte 08, manifeste d'intellectuels et de militants préconisant des réformes démocratiques dans le pays.
"Liu Xiaobo n'a pas été condamné en raison de ses propos", a déclaré Jiang Yu. "Liu a écrit et publié des articles incendiaires sur internet, organisant et persuadant d'autres de le signer, afin de provoquer des troubles et de renverser l'autorité politique et le système social."
"Le problème de Liu est qu'il est allé au-delà des critiques générales. C'est un agissement qui mettait la société en péril."
Fort de sa nouvelle puissance économique, Pékin a orchestré une campagne diplomatique et de lobbying sans précédent pour saboter la participation des représentants des pays à la cérémonie, a indiqué à la mi-novembre le secrétaire du comité Nobel, Geir Lundestad.
Le président du comité norvégien, Thorbjörn Jagland, a précisé jeudi que 19 pays dont la Chine n'assisteraient pas à la remise du prix. La plupart, comme l'Iran, Cuba, la Russie, l'Arabie saoudite, l'Afghanistan, ont des relations économiques fortes avec Pékin ou partagent son hostilité aux pressions occidentales sur la question des droits de l'homme.
Pékin a affirmé qu'une "grande majorité" de pays n'assisterait pas à la cérémonie, mais le comité Nobel assure que les deux tiers des pays invités seront représentés.
Signe des tensions qui persistent entre la Chine et la Norvège, pays qui abrite le comité Nobel mais n'interfère pas dans ses décisions, la délégation chinoise à la conférence de Cancun sur le climat a refusé de rencontrer la délégation norvégienne conduite par le Premier ministre Jens Stoltenberg.
PÉKIN INVENTE UN "PRIX CONFUCIUS"
Alors que les autorités ont brièvement interrompu les reportages de la BCC ou de CNN consacrés à Liu Xiaobo ces derniers jours, et bloqué en outre les sites internet des deux médias, la presse officielle chinoise accuse l'Occident d'avoir profité du Nobel pour lancer une "nouvelle campagne de dénigrement" à l'encontre de la Chine.
"Liu a fait tout ce qu'il pouvait pour subvertir le gouvernement chinois, ce qui correspond à la stratégie de certains individus et organisations en Occident", écrit l'agence Chine nouvelle dans une dépêche en anglais diffusée mercredi. "C'est pour cette raison que certains individus en Occident ont immédiatement embrassé la décision du comité Nobel."
Le tabloïd Global Times, géré par le Quotidien du peuple, estime que le Nobel a créé "de la confusion et des divisions" à travers le monde. "Tous les applaudissements sont venus de l'Occident et les citoyens des pays du tiers monde sont désormais tous des alliés de la Chine", dit-il dans un éditorial.
A l'initiative du Global Times, un "prix Confucius de la paix", distinction inédite, a été remis jeudi à un ancien vice-président taïwanais, Lien Chan. Mais ce dernier n'était pas au courant et ne s'est pas présenté à la cérémonie.
Source : Reuters
Le président du comité Nobel à Oslo a déclaré que cette récompense était un signal adressé à la Chine pour qu'elle conjugue développement économique et réformes politiques, et ne constituait pas une tentative pour lui imposer des valeurs "occidentales", comme le pensent les médias officiels chinois.
La Chambre américaine des représentants a quant à elle réclamé mercredi la libération de Liu, condamné à onze ans de prison pour activités subversives, et de son épouse Liu Xia, qui a été placée en résidence surveillée depuis l'annonce de la décision du comité le 8 octobre.
Le ministère chinois des Affaires étrangères s'en est offusqué lors de son point de presse hebdomadaire. Sa porte-parole, Jiang Yu, a mis en garde contre toutes les pressions visant à "détourner la Chine de son développement".
"La Chine exhorte les parlementaires américains concernés à cesser de parler et d'agir de manière erronée sur le cas Liu Xiaobo et à modifier leur attitude arrogante et grossière", a déclaré Jiang. "Ils doivent faire preuve de respect à l'égard du peuple chinois et de la souveraineté nationale chinoise."
"La soi-disant résolution du Congrès américain déforme la vérité et constitue une vaste ingérence dans les affaires intérieures chinoises", a-t-elle ajouté.
19 PAYS BOYCOTTERONT LA CÉRÉMONIE
Liu Xiaobo a été condamné à onze ans de prison le jour de Noël 2009 pour avoir participé à la rédaction de la Charte 08, manifeste d'intellectuels et de militants préconisant des réformes démocratiques dans le pays.
"Liu Xiaobo n'a pas été condamné en raison de ses propos", a déclaré Jiang Yu. "Liu a écrit et publié des articles incendiaires sur internet, organisant et persuadant d'autres de le signer, afin de provoquer des troubles et de renverser l'autorité politique et le système social."
"Le problème de Liu est qu'il est allé au-delà des critiques générales. C'est un agissement qui mettait la société en péril."
Fort de sa nouvelle puissance économique, Pékin a orchestré une campagne diplomatique et de lobbying sans précédent pour saboter la participation des représentants des pays à la cérémonie, a indiqué à la mi-novembre le secrétaire du comité Nobel, Geir Lundestad.
Le président du comité norvégien, Thorbjörn Jagland, a précisé jeudi que 19 pays dont la Chine n'assisteraient pas à la remise du prix. La plupart, comme l'Iran, Cuba, la Russie, l'Arabie saoudite, l'Afghanistan, ont des relations économiques fortes avec Pékin ou partagent son hostilité aux pressions occidentales sur la question des droits de l'homme.
Pékin a affirmé qu'une "grande majorité" de pays n'assisterait pas à la cérémonie, mais le comité Nobel assure que les deux tiers des pays invités seront représentés.
Signe des tensions qui persistent entre la Chine et la Norvège, pays qui abrite le comité Nobel mais n'interfère pas dans ses décisions, la délégation chinoise à la conférence de Cancun sur le climat a refusé de rencontrer la délégation norvégienne conduite par le Premier ministre Jens Stoltenberg.
PÉKIN INVENTE UN "PRIX CONFUCIUS"
Alors que les autorités ont brièvement interrompu les reportages de la BCC ou de CNN consacrés à Liu Xiaobo ces derniers jours, et bloqué en outre les sites internet des deux médias, la presse officielle chinoise accuse l'Occident d'avoir profité du Nobel pour lancer une "nouvelle campagne de dénigrement" à l'encontre de la Chine.
"Liu a fait tout ce qu'il pouvait pour subvertir le gouvernement chinois, ce qui correspond à la stratégie de certains individus et organisations en Occident", écrit l'agence Chine nouvelle dans une dépêche en anglais diffusée mercredi. "C'est pour cette raison que certains individus en Occident ont immédiatement embrassé la décision du comité Nobel."
Le tabloïd Global Times, géré par le Quotidien du peuple, estime que le Nobel a créé "de la confusion et des divisions" à travers le monde. "Tous les applaudissements sont venus de l'Occident et les citoyens des pays du tiers monde sont désormais tous des alliés de la Chine", dit-il dans un éditorial.
A l'initiative du Global Times, un "prix Confucius de la paix", distinction inédite, a été remis jeudi à un ancien vice-président taïwanais, Lien Chan. Mais ce dernier n'était pas au courant et ne s'est pas présenté à la cérémonie.
Source : Reuters
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