Sahara Occidental: le président Abdelaziz impute au Maroc la responsabilité d'éventuelles "dérives" dans la région
D.R
Le président sahraoui M. Mohamed Abdelaziz a imputé au Maroc la responsabilité d'éventuelles "dérives" dans la région, l'appelant à des négociations "urgentes et justes", a indiqué hier, l'agence de presse sahraouie (SPS).
"Vous avez sciemment adopté la politique obsolète de fuite en avant et un discours tendancieux qui a contribué et qui contribuera à l'émergence de motifs de nouvelles dérives qui seraient plus catastrophiques pour tous si nous n'assumions pas notre responsabilité devant l'histoire", a écrit le président dans une lettre adressée au roi du Maroc Mohamed VI à la veille du 62e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme.
Il a, dans ce contexte, imputé à certains milieux influents la responsabilité de "l'exacerbation des rancœurs et des sentiments de chauvinisme en prenant pour alliés des civils marocains contre des civils sahraouis et en les incitant à commettre des crimes odieux à leur encontre dans le but d'attiser le feu de la discorde dont chaque expression est apparentée à l'apartheid qui sévissait en Afrique du Sud".
Le président Abdelziz a réitéré sa disponibilité à "des négociations justes", précisant que "l'opportunité vous est encore offerte pour méditer sur la situation qui prévaut et qui risque de sévir si le gouvernement marocain poursuit son désengagement du règlement international sur la base d'un référendum d'autodétermination convenu entre les deux parties au conflit loin de toute forme de pression".
Le président sahraoui a rappelé au roi Mohamed VI les positions du défunt roi Hassan II, attirant son attention sur "les effets pouvant écouler de leur abandon", dont sa réponse à l'ancien envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU M. James Baker en avril 1997 :"je ne veux qu'un référendum d'autodétermination".
Le roi Hassan II, a-t-il ajouté, et à travers sa réponse et sa vision lointaine parlait d'un échec annoncé de toute approche de règlement du conflit hors d'un référendum d'autodétermination". Le président sahraoui a appelé le roi du Maroc à "tirer les leçons des évènements tragiques" et à prendre "la décision qui s'impose" en revenant au "règlement pacifique et juste".
Il lui a, en outre, conseillé de "ne pas encourager certains milieux qui oeuvrent à contre-courant des véritables intérêts du Maroc vers davantage de dérives et une certaine confrontation et escalade dont les conséquences seront néfastes pour tous".
Le président sahraoui a appelé, à ce propos, le roi du Maroc à "assumer ses responsabilités" et à barrer la route au chauvinisme contre les sahraouis.
EL MOUDJ
Commentaire