Après plusieurs années de tergiversations
L’Algérie adhère enfin au projet Desertec
En visite officielle en Allemagne, le président Abdelaziz Bouteflika a mis fin aux tergiversations quant à l’adhésion de l’Algérie au mégaprojet Desertec visant à capter l’énergie solaire et éolienne en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, pour la distribuer dans de nombreux pays d’Europe sous forme d’électricité.
Le gouvernement algérien n’avait à l’évidence maintenir aucune raison de rester à l’écart de ce gigantesque projet derrière lequel se cachent de puissants industriels et banquiers allemands (nombreuses firmes de la Bavière, Deutsche Bank), espagnol (Abengoa Solar) et algériens (Sonatrach, Cévital) qui n’ont pas l’habitude d’échouer lorsqu’ils décident de livrer de tels challenges.
C’est pourquoi d’aucuns parmi les observateurs de la scène économique mondiale ont vite perçu le projet Desertec comme un pari ayant de très bonnes chances d’être gagné, quand bien même le parcours serait encore long et difficile. Cinq ou six années seraient, estime-t-on, nécessaires pour régler les nombreux prérequis juridico-politiques qui entravent aujourd’hui la mise en œuvre de ce gigantesque chantier qui empiètera, faut-il le rappeler, sur de nombreux territoires, mobilisera d’énormes capitaux internationaux (400 milliards d’euros) et devra en conséquence s’adapter aux diverses législations et réglementations locales.
Tout est à faire, à titre d’exemple avec l’Algérie, où il est prévu de réaliser en partenariat avec des firmes étrangères des panneaux et des centrales thermosolaires couvrant des milliers de kilomètres carrés ainsi que des câbles sous-marins de transport d’électricité. La législation en vigueur est pour l’instant incomplète et, parfois même contradictoire (cas de la loi de finances complémentaire pour l’année 2009 qui fait obligation au partenaire algérien de détenir plus de 50% du capital du projet), d’où la nécessité de convaincre les autorités algériennes aujourd’hui récalcitrantes, à effectuer les ajustements juridiques susceptibles de rendre possibles l’ancrage d’une partie non négligeable du projet Desertec en Algérie.
La visite du président Abdelaziz Bouteflika en Allemagne a, sans doute, permis de lever bon nombre de ces obstacles et, mieux encore, de jeter les bases d’un environnement des affaires beaucoup plus favorable au partenariat industriel algéro-allemand. Les promoteurs du projet Desertec devront également convaincre le gouvernement français de les autoriser à installer les câbles de transport d’électricité dirigés vers l’Allemagne en passant par le territoire français.
Il faudrait pour ce faire une nouvelle législation dont la procédure requiert beaucoup de temps. Autant de questions, et elles ne sont certainement pas les seules, à résoudre dans le courant des cinq prochaines années pour donner un contenu concret à ce projet, pour lequel il est vrai, toutes les parties prenantes ont beaucoup à gagner.
A commencer par l’Europe qui pourra tirer de cette réalisation pharaonique, pas moins de 15% de l’énergie qu’elle consomme à l’horizon 2025, nonobstant les effets stimulants des budgets colossaux (environ 100 milliards d’euros par an durant 40 ans) qui y seront investis. Même si elle a fait la fine bouche, sans doute pour pouvoir négocier en position de force avec l’Allemagne, l’Algérie a, quant à elle, de bons motifs de bien accueillir ce projet, qui arrive à point nommé pour renflouer sa production d’énergie qui risque de décliner fortement à l’horizon 2025 s’il n’y a pas, comme le redoutent les experts de nouvelles et importantes découvertes de gaz et de pétrole.
Il est vrai, que si de nouvelles sources d’hydrocarbures ne sont pas mises en service d’ici là, il est tout à fait improbable que nos réserves actuelles suffisent à honorer, à la fois, nos engagements commerciaux internationaux et la demande locale en très forte évolution. L’apport énergétique du projet Desertec pourrait ainsi contribuer à rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande d’énergie qui a de bonnes chances de se rompre à cette échéance. Autre avantage, et non des moindres, le projet Desertec pousserait l’Algérie à entrer de plain-pied dans l’ère des énergies renouvelables.
Un pas gigantesque qu’elle n’aurait, sans doute, jamais eu l’audace de faire seule, confortée qu’elle a toujours été d’être assise sur une intarissable rente d’hydrocarbures. Sur un autre registre, Desertec offrirait, dès sa mise en chantier, l’avantage inestimable de booster nos exportations hors hydrocarbures, notamment, à la faveur d’un développement sans précédent de l’industrie des composants de panneaux solaires portée par la filière verre plat (float glass) du groupe algérien Cévital qui se prépare, d’ores et déjà, à ce challenge.
El Watan
L’Algérie adhère enfin au projet Desertec
En visite officielle en Allemagne, le président Abdelaziz Bouteflika a mis fin aux tergiversations quant à l’adhésion de l’Algérie au mégaprojet Desertec visant à capter l’énergie solaire et éolienne en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, pour la distribuer dans de nombreux pays d’Europe sous forme d’électricité.
Le gouvernement algérien n’avait à l’évidence maintenir aucune raison de rester à l’écart de ce gigantesque projet derrière lequel se cachent de puissants industriels et banquiers allemands (nombreuses firmes de la Bavière, Deutsche Bank), espagnol (Abengoa Solar) et algériens (Sonatrach, Cévital) qui n’ont pas l’habitude d’échouer lorsqu’ils décident de livrer de tels challenges.
C’est pourquoi d’aucuns parmi les observateurs de la scène économique mondiale ont vite perçu le projet Desertec comme un pari ayant de très bonnes chances d’être gagné, quand bien même le parcours serait encore long et difficile. Cinq ou six années seraient, estime-t-on, nécessaires pour régler les nombreux prérequis juridico-politiques qui entravent aujourd’hui la mise en œuvre de ce gigantesque chantier qui empiètera, faut-il le rappeler, sur de nombreux territoires, mobilisera d’énormes capitaux internationaux (400 milliards d’euros) et devra en conséquence s’adapter aux diverses législations et réglementations locales.
Tout est à faire, à titre d’exemple avec l’Algérie, où il est prévu de réaliser en partenariat avec des firmes étrangères des panneaux et des centrales thermosolaires couvrant des milliers de kilomètres carrés ainsi que des câbles sous-marins de transport d’électricité. La législation en vigueur est pour l’instant incomplète et, parfois même contradictoire (cas de la loi de finances complémentaire pour l’année 2009 qui fait obligation au partenaire algérien de détenir plus de 50% du capital du projet), d’où la nécessité de convaincre les autorités algériennes aujourd’hui récalcitrantes, à effectuer les ajustements juridiques susceptibles de rendre possibles l’ancrage d’une partie non négligeable du projet Desertec en Algérie.
La visite du président Abdelaziz Bouteflika en Allemagne a, sans doute, permis de lever bon nombre de ces obstacles et, mieux encore, de jeter les bases d’un environnement des affaires beaucoup plus favorable au partenariat industriel algéro-allemand. Les promoteurs du projet Desertec devront également convaincre le gouvernement français de les autoriser à installer les câbles de transport d’électricité dirigés vers l’Allemagne en passant par le territoire français.
Il faudrait pour ce faire une nouvelle législation dont la procédure requiert beaucoup de temps. Autant de questions, et elles ne sont certainement pas les seules, à résoudre dans le courant des cinq prochaines années pour donner un contenu concret à ce projet, pour lequel il est vrai, toutes les parties prenantes ont beaucoup à gagner.
A commencer par l’Europe qui pourra tirer de cette réalisation pharaonique, pas moins de 15% de l’énergie qu’elle consomme à l’horizon 2025, nonobstant les effets stimulants des budgets colossaux (environ 100 milliards d’euros par an durant 40 ans) qui y seront investis. Même si elle a fait la fine bouche, sans doute pour pouvoir négocier en position de force avec l’Allemagne, l’Algérie a, quant à elle, de bons motifs de bien accueillir ce projet, qui arrive à point nommé pour renflouer sa production d’énergie qui risque de décliner fortement à l’horizon 2025 s’il n’y a pas, comme le redoutent les experts de nouvelles et importantes découvertes de gaz et de pétrole.
Il est vrai, que si de nouvelles sources d’hydrocarbures ne sont pas mises en service d’ici là, il est tout à fait improbable que nos réserves actuelles suffisent à honorer, à la fois, nos engagements commerciaux internationaux et la demande locale en très forte évolution. L’apport énergétique du projet Desertec pourrait ainsi contribuer à rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande d’énergie qui a de bonnes chances de se rompre à cette échéance. Autre avantage, et non des moindres, le projet Desertec pousserait l’Algérie à entrer de plain-pied dans l’ère des énergies renouvelables.
Un pas gigantesque qu’elle n’aurait, sans doute, jamais eu l’audace de faire seule, confortée qu’elle a toujours été d’être assise sur une intarissable rente d’hydrocarbures. Sur un autre registre, Desertec offrirait, dès sa mise en chantier, l’avantage inestimable de booster nos exportations hors hydrocarbures, notamment, à la faveur d’un développement sans précédent de l’industrie des composants de panneaux solaires portée par la filière verre plat (float glass) du groupe algérien Cévital qui se prépare, d’ores et déjà, à ce challenge.
El Watan
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