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Moody's envisage une nouvelle dégradation de la note de l'Espagne

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  • Moody's envisage une nouvelle dégradation de la note de l'Espagne

    Malgré ses efforts pour rassurer les marchés sur ses capacités de redressement, l'Espagne reste dans le collimateur des opérateurs économiques. L'agence de notation Moody's a annoncé mercredi 15 décembre envisager d'abaisser de nouveau la note AA1 de l'Espagne, en raison de ses "besoins élevés de refinancement en 2011" et de ses difficultés pour emprunter sur les marchés.

    L'agence avait retiré fin septembre sa note maximale, AAA, à l'Espagne, à l'issue d'un examen entamé fin juin. "Moody's ne pense pas que la solvabilité de l'Espagne soit menacée […] et qu'elle devra avoir recours au Fonds européen de stabilité financière. Cependant, les besoins importants de financement du gouvernement espagnol, non seulement de l'Etat mais aussi des régions et des banques, rend le pays susceptible de connaître de nouveaux épisodes de tension pour se financer sur les marchés", explique l'analyste Kathrin Muehlbronner, spécialiste de l'Espagne chez Moody's.

    Après le vent de panique au printemps autour du plan de sauvetage grec, qui avait fortement renchéri les émissions obligataires de l'Espagne, la situation s'était apaisée cet été. Les autres agences, Standard & Poor's et Fitch, ont également retiré la note maximale à l'Espagne, qui reste toutefois bien notée.

    REBOND DES TAUX
    Des tensions sont réapparues ces dernières semaines, les marchés continuant de douter de la solidité financière de l'Espagne, cette fois à la faveur du plan de sauvetage irlandais, et les taux des émissions espagnoles sont à nouveau repartis à la hausse.
    Mardi, l'Espagne a en effet vu ces derniers bondir lors d'une émission obligataire, et ce malgré une forte demande. Le pays a émis un peu plus de 2,5 milliards d'euros de titres d'Etat à douze et dix-huit mois. L'émission à un an a été sursouscrite 2,2 fois mais son taux moyen est passé de 2,36 % à 3,45 %. L'émission à dix-huit mois a, quant à elle, recensé une demande 4,5 fois plus importante que l'offre avec un taux d'intérêt moyen de 3,72 %, contre 2,66 % lors de l'émission de fin novembre.

    Les fondamentaux espagnols ne sont pas totalement mauvais, notamment du côté du secteur privé, rassurent les analystes d'UBS dans une note diffusée mardi, mais "la nécessité d'opérer de larges coupes budgétaires", "la nervosité des marchés financiers", ainsi que "l'incertitude politique" pèsent lourd sur les capacités de redressement du pays. La défiance envers l'Espagne est paradoxale, estime UBS : "même si le pays affiche un niveau d'endettement relativement sain, (...) la dette souveraine espagnole concentre désormais toutes les inquiétudes".

    La situation économique du pays est appréhendée avec gravité par les autorités européennes, qui craignent de devoir envisager un plan de sauvetage, à l'instar de ceux proposés à la Grèce et l'Irlande. Or le coût d'un éventuel sauvetage de l'Espagne, considérée comme un pays "too big to fail" ("trop gros pour faire faillite"), serait largement supérieur à celui des deux plans précédents.

    Mardi, José Maria Aznar, ancien premier ministre conservateur du pays, a mis les déconvenues de l'Espagne sur le compte de la crise politique et de la défiance qui minent le gouvernement actuel, dans une tribune publiée par le Wall Street Journal.

    Le Monde
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