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Doctrines chrétiennes - Le Monophysisme

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  • Doctrines chrétiennes - Le Monophysisme

    Comme convenu avec TCHAKH, j'essaierai de poster une série de textes à propos des anciennes doctrines chrétiennes.A noter qu'il s'agit d'articles que j'ai moi-même rédigé et compilé, essentiellement dans le but de les insérer dans une sorte d'encyclopédie sur le Christianisme en afrique du N.

    Certaines parties ne sont donc encore que des ébauches, et les articles entiers n'ont jamais été achevés, et ce pourquoi je ne lesposetraispas dans l'ordre chronologique de leursujet, mais selon ce qui est possible de poster, au fure à mesur.
    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

  • #2
    On va être indulgent avec toi Harachi....Poste les bark!!!

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    • #3
      Ce sera donc une sorte de WikiLeaks sur le Christianisme
      J'espère que le Pape ne nous en voudra pas.

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      • #4
        Partie I

        Monophysisme
        (du gr. monos physis, i.e « [une] seule nature »)

        A la fin du IVe s., une fois la question trinitaire réglée par le triomphe des thèses du concile de Nicée (328) sur l’*Arianisme, de nouveaux problèmes théologiques surgissent en continuation et divisent presque immédiatement un parti nicéen qui, en réalité, ne fut jamais vraiment un bloc monolithe. L’idée d’une absolue égalité entre le Père et le Fils au sein de la Trinité qui se dégagea de Nicée allait ainsi engendrer autant de problèmes théologiques qu’on la crut en résoudre avec : Puisque que le Christ est vraiment « Dieu », comment est-ce qu’il fallait concevoir l’humanité (évidente et tout aussi bien reconnue) du Jésus historique ? Quel était le rapport exact entre cette nature humaine et la nature divine au sein du Christ-Dieu ? Sur ces questions et ce qui en découle, deux écoles et deux traditions théologiques, que Nicée avait réuni à un moment, vont à nouveau s’affronter : Antioche de Syrie et Alexandrie d’Egypte.


        Origines du problème (v. 360 - 444)
        Les prémices d’une christologie de type « monophysite » apparaissent en Orient dès la fin du IVe s., avec l’évêque Apollinaris de Laodicea (Lattaquié, Syrie) qui passe pour avoir été le premier parmi les théologiens nicéens à avoir insisté sur l’idée d’« unité » dans la personne du Christ, et cela en réaction aux opinions de certains de ses collègues –généralement issus de l’école d’Antioche- qui insistaient plutôt sur la nécessaire « distinction » entre la nature humaine et la nature divine du Christ, portés en cela par l’élan de la lutte contre l’*Arianisme qui ne voyait de véritable Dieu qu’en la personne du Père. Ainsi, d’après Apollinaris, le Christ de la Trinité nicéenne ne devait avoir qu’une seule et unique nature (en gr. monos physis), celle de sa divinité, car l’humanité qui a été assumée par le Verbe de Dieu (Logos) lors de l’Incarnation n’avait pas d’âme propre, et n’avait donc aucune valeur de « nature concrète » ou de « source d’activité » dans la personne du Christ. Apollinaris en conclut qu’il n’était pas séant pour un chrétien de parler de « deux natures » (dios physis) concernant le Fils de Dieu.

        Cependant, de son vivant, Apollinarios n’avait jamais réussi à convaincre grand monde par son opinion, et son enseignement fut rejeté par le commun des théologiens nicéens qui y voyaient un penchant un peu trop marqué vers les thèses, certes contraires de l’*Arianisme mais qu’ils avaient combattu tout autant, c’est-a-dire vers l’opinion des sabelliens qui ne voulaient voir que la divinité dans le Christ et rien d’humain : l’Apollinarisme fut condamné dans un concile réuni à Alexandrie en 362, puis surtout à celui de Constantinople I (381), peu avant la mort de son chef.


        Néanmoins, les disciples d’Apollinaris réussirent à faire passer l’essentiel de sa formulation théologique (« une seule nature du Dieu Logos incarnée ») comme étant un lègue du patriarche Athanasius d’Alexandrie, et à la revêtir ainsi de l’autorité d’un des pères fondateurs du parti anti-arien et principal théoricien de la doctrine de Nicée. Deux générations plus tard, vers le milieu du Ve s., un autre théologien nicéen, Nestorius de Constantinople († v. 451) allait développer le raisonnement inverse, avec pour base les conceptions traditionnelles de l’école théologique d’Antioche : puisque le Christ est Dieu et homme à la fois, sa nature humaine et sa nature divine devaient absolument être distinguées l’une de l’autre (dios physis) et, à ce titre, seule le Christ humain pouvait être engendré par Marie, et non pas Dieu. Mais, entre temps, au sein de l’école d’Alexandrie, la vieille formule monophysite d’Apollinaris était réellement attribuée à Athanasius, et c’est bien en tant qu’héritage patristique qu’elle fut reprise par le patriarche Cyrillos d’Alexandrie († 444), car les alexandrins avaient presque immédiatement pris la tête de l’opposition à Nestorius, dont les thèses diphysites s’opposaient ouvertement aux conceptions monophysites devenues norme théologique dans leur école : reprenant le terme « nature » (en gr. physis) dans le sens précis de « nature individuelle en sa subsistance concrète » -soit une définition qui renvoyait plutôt vers le terme grec d’hypostâsis (« personne ») dans le jargon des nicéens- Cyrillos argua contre Nestorius que, si en théorie il était concevable pour un chrétien que deux natures –une humaine et une divine- puissent avoir un jour existé de manière indépendante avant l’Incarnation du Verbe de Dieu en Jésus, l’union de ces deux natures après l’Incarnation ne pouvait laisser apparaître qu’une seule et unique « subsistance », possédant certes tous les caractères propres d’une nature humaine, mais étaient désormais unis (même si non confondus précise-t-il) avec les caractères propres de la nature divine du Christ.


        En bref, tout en reprenant et en développant l’ancienne formule d’Appollinaris de Laodicea (faussement attribuée à Athanasius d’Alexandrie), Cyrillos affirmait que le Christ était totalement homme et totalement Dieu, en même temps et en un seul sujet, sans aucune distinction -et encore mois séparation- entre ces deux natures. Il écrivit dans ce sens aux autres évêques et notamment au patriarche d’Occident qui lui accorda son soutient. En 431, l’Empereur Theodosius II (408-450) convoque un concile à Ephèse pour trancher définitivement cette dispute, et Nestorius fut finalement condamné, déposé de son siège et sa doctrine déclarée hérétique.

        Cyrillos d’Alexandrie jouit de son triomphe jusqu’à sa mort en 444, et laissa alors le siège patriarcal de la métropole égyptienne à son neveu, Dioscore.

        ... /...
        Dernière modification par Harrachi78, 24 décembre 2010, 17h07.
        "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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        • #5
          Partie II

          Le Monophysisme Eutychien (v. 444 - 451)
          Mais, la disgrâce de Nestorius n’éffaça pas pour autant son œuvre. Ses thèses condamnées à Ephèse I ont gardé des adeptes en Orient et, malgré son exil, son enseignement continuait à susciter des réactions chez ses adversaires.

          C’est dans ce contexte que, le vieux Eutyhès, abbé d’un important monastère de Constantinople sortit de sa retraite (v. 445) et se mit à enseigner une doctrine de type monophysite, basée sur la formulation cyrilienne, mais dans une forme bien plus simple et accessible au commun des fidèles, en affirmant par exemple que, après l’Incarnation du Verbe de Dieu, la nature humaine du Christ avait été absorbée dans sa nature divine « comme une goutte d'eau l'est par la mer », et donc que seule la nature divine demeurait en lui. La simplicité de la formulation eutychienne ne manqua pas de lui susciter un succès enthousiaste dans les milieux populaires de la capitale ; mais il se trouve que l’effort de simplification entrepris par le moine Eutychès se fit au dépend de certaines précautions de langage que Cyrillos d’Alexandrie avait toujours pris la peine de garder, car elles seules lui permettaient de ne pas briser le minimum de consensus établi parmi les deux tendances nicéennes en matière de christologie, et d’avoir gain de cause à Ephèse I. En abandonnant toute prudence dans son langage théologique, Eutychès se retrouva vite suspect de *Sabellianisme aux yeux de certains théologiens de l’école d’Antioche, exactement comme le fut Apollinaris de Laodicea au siècle précédent, et c’est là que le conflit va vraiment éclater.

          Donc, c’est avec Eutychès que le Monophysisme devient un problème officiel au sein de l’Eglise.


          La première réaction des antiochiens serait venue de Theodoretos de Cyrrus qui, dès 447, réfuta l’enseignement d’Euthychès dans un ouvrage, reprochant ouvertement au moine de vouloir trop dévaluer l’humanité du Christ au profit de sa seule divinité. En 448, Eusebios de Dorylæum reprend le même thème et, dès Novembre de cette année, le patriarche Flavianos de Constantinople convoque le vieux moine devant un synode pour qu’il explique ses opinions sur la question : Eutychès entame son exposé par rejeter l’accusation de refus de croire en l’humanité du Christ ; et de toute compromission avec l’enseignement d’Apollinaris de Laodicea. Il précise ensuite que, selon lui, si le Christ était bien « consubstantiel » (homoosios) à Dieu le Père comme le stipulait la foi des Pères de Nicée, celle-ci ne stipulait nullement que le Christ était aussi « consusbstantiel » aux humains, et il considérait donc légitime de dire et de croire que les deux natures qui ont pu exister dans le Christ avant l’Incarnation soient devenues une seule et unique nature après l’union du Verbe avec Jésus, et qu’il n’y avait donc plus que la nature divine dans le Fils de Dieu après son Incarnation. Une telle formulation allait naturellement trop loin sur le chemin du *Sabellianisme aux yeux d’un antiochien, et les membres du synode condamnèrent l’enseignement d’Eutychès pour refus de reconnaître une réelle humanité dans le Christ.

          Mais nul n’ignorait qu’Eutychès avait bâti sa doctrine sur la formulation laissée par Cyrillos d’Alexandrie, qui lui n’avait jamais été condamné par quiconque et qui se référait à son tour au nom –toujours prestigieux- d’Athanasius d’Alexandrie. De ce fait, Dioscore –à qui le moine avait fait appel avec *Leo Ier de Rome- ne pouvait accepter cette condamnation car elle équivaudrait à une condamnation posthume de ses prédécesseurs alexandrins, ainsi que des opinions christologiques de sa propre école. Une contre-offensive monophysite s’enclencha donc, et il se trouve que Dioscore pouvait compter sur un allié de choix en la personne de l’empereur Theodosius II : dès le début 449, celui-ci ordonne un réexamen par les autorités des actes du synode qui avait condamné Eutychès, et on déclara qu’ils furent falsifiés. Sur cette base, l’Empereur convoqua immédiatement un nouveau concile général à Ephèse afin de juger une seconde fois la doctrine d’Eutychès. Dioscore d’Alexandrie futdésigné à la présidence du concile et, prêt à tout pour inverser la tendance, lepatriarche ne manqua pas d’user de tous les moyens –y compris la violence- pour exclure du débat les théologiens les plus influents du parti adverse. Les alexandrins eurent la main haute sur les travaux d’Ephèse II et dictèrent ses dicisiosn : Eutychès fut solennellement réhabilité et le credo monophysite pseudo-athanasien du « Une seule nature du Dieu Logos incarné » fut consacré comme symbole de foi de l’orthodoxie chrétienne. En contre-partie, Theodoretos de Cyrrus, Eusebios de Dorylæum, Ibas d’Edessa, omnus d’Antioche et Flavianos de Constantinople furent tous condamnés comme hérétiques et déposés de leurs sièges ; Flavianos serait même mort trois jours après la fin du concile, des suites des mauvais traitements qu’il subit de la part des partisans de Dioscore, ce qui n’empêcha en rien ce dernier d’envoyer des lettres synodales à touts les évêques et patriarcats, les informant des résolutions prises lors du concile et leur demandant de signer ses décisions.

          Le concile d'Ephèse II fut un véritable coup de force de la part de Dioscore, et ce n’est pas sans raison que son collègue *Leo Ier de Rome l'à qualifié de « brigandage ». Cependant, la position des alexandrins n’était prédominante que par la grâce de l’Empereur, ce qui fait que la mort soudaine de Theodosius II, en Juillet 450, hypothéquait d’office leurs acquis de l’année précédente, surtout que l’opposition au monophysisme était plus qu’exacerbée en Occident après que le patriarche de Rome, qui refusa officiellement la nouvelle doctrine et qui accueillait les évêques orientaux exilés, eut été excommunié par Dioscore.


          Le concile de Chalcédoine I (451)
          Dans un premier temps, le trône impérial échut à la sœur de Theodosius II, Pulcheria (450-453), qui était une catholique dévote et fermement opposée aux thèses monophysites, bientôt rejointe par son époux, Marcianus (450-457) : le 8 Octobre 451, le couple impérial convoque un concile général à Chalcédoine (Kadiköy, Turquie), avec la participation de quelques trois-cent quarante évêques dont quatre seulement venaient d’Occident. Cette fois, Dioscore y comparassait carrément en accusé, et c’est finalement la formule qui fut jadis envoyée par *Leo Ier de Rome au défunt Flavianos de Constantinople qui servit de base au symbole de foi du concile. Eutychès fut donc à nouveau condamné, au même titre que Dioscore d’Alexandrie qui fut déposé de son siège.

          Sur le plan de la théologique, il fut décidé que la doctrine chrétienne juste était de croire que deux natures, une humaine et une divine, coexistaient à part entière et en même temps dans la personne unique du Christ, sans confusion ni altération pour l’une ou pour l’autre d’entre elles. Notons à ce propos que l’approche adoptée par les Pères de Chalcédoine était différente de celle de Cyrillos d’Alexandrie, car si lui avait conçu les deux natures du Christ de manière concrète et individuelle (d’où son insistance sur l’Unité cu Christ), les chalcédoniens traitèrent ces deux natures en tant que telles, sans référence du sujet dans lequel elles trouvent consistance et qui est le Christ. Le crédo de Chalcédoine fut donc d’une sorte de formule de compromis entre le « diphysisme » des antiochiens et le « monophysisme » des alexandrins.


          Mais si la nouvelle formulation a pu contenter les diphysites, les partisans monophysites de Dioscore et d’Eutychès la rejetèrent en bloc, et c’est cette rupture qui marque la véritable naissance du schisme monophysite, car désormais c’est toute une partie de la chrétienté d’Orient qui va entrer en dissidence, à la fois contre l’ordre écclesiastique officiel qui fut consacré en 451, mais aussi contre le pouvoir impérial qui en fut le promoteur et qui s’en porta garant : la fidélité ou l’opposition au concile Chalcédoine deviendra désormais la pierre angulaire de la constitution des deux partis, dont la dispute ne va plus jamais s’éteindre tout au long des siècles suivants.

          ... / ...
          Dernière modification par Harrachi78, 24 décembre 2010, 17h22.
          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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          • #6
            Partie III

            Le Schisme monophysite (451 - 544)
            En 454, Dioscore d’Alexandrie meurt dans son exil en Asie-Mineure, et Eutychès de Constantinople à une date plus ou moins proche. Néanmoins, les monophysites d’Alexandrie n’avaient jamais cessé de considérer le premier comme étant leur patriarche légitime, et c’est comme un saint qu’il fut célébré par eux après sa mort. Proterius, qui fut imposé par le pouvoir impérial en remplacement de Dioscore, fut donc supporté un moment par les alexandrins puis, en 457, il se fit massacrer par la foule déchaînée qui le remplaça aussitôt par le monophysite Timotheus Aelure, un disciple du défunt Dioscore : bravant ouvertement les injonctions de la cour, Timotheus parvint à se maintenir sur son siège jusqu’à sa mort en 477, et c’est toute une série de patriarches monophysites qui se sont succédés à sa suite sur le siège d’Alexandrie, et qui se suivent encore jusqu’à nos jours à la tête de l’Eglise copte. C’est donc une grande Eglise schismatique qui à vu le jour en réaction à Chalcédoine, et qui ne se limita pas à l’Egypte seulement puisque la Syrie fut aussi un foyer actif pour le parti anti-chalcédonien : v. 488, le monophysite Petrus le Foulon parvint même à s’imposer –difficilement certes- sur le siège patriarcal d’Antioche, centre symbolique de la doctrine du parti adverse. Aussi, tout comme ce fut le cas aux débuts avec l’abbé Eutychès à Constantinople, l’un des facteurs qui ont permis au Monophysisme de se propager et de se maintenir en Orient est que son mouvement était essentiellement mené par les cercles monastiques, avec leurs légions de dévots, cénobites ou anachorètes, généralement peu doctes et peu sensibles aux subtilités du langage théologique, mais à la piété chrétienne reconnue et à la popularité indiscutable.

            En somme, à partir des années 460, le schisme monophysite ne cessa de grandir jusqu’à ce que la querelle divise presque tout l’Orient, provoquant parfois de graves troubles à l’ordre public et, à plus long terme, affaiblir la cohésion interne de l’Empire en le divisant sur le plan religieux. L’Etat ne pouvait alors que réagir, parfois en tentant d’imposer la lignée de Chalcédoine dans comme on l’a vu sous Marcianus, ou alors en essayant de trouver des compromis lorsqu’il s’avéra impossible d’envisager une élimination pure et simple du Monophysisme. La première tentative de ce genre se fit en 482, sous le règne de Zeno (4??- 491) qui, conseillé par le patriarche Acacios de Constantinople, publie un Edit (l’Hénotikôn) où il réaffirme l’orthodoxie catholique du symbole de foi défini aux conciles de Nicée (321), Constantinople I (381) et Ephèse I (431). Aussi, dans un geste d’apaisement envers les Monophysites, l’Empereur approuve dans ce même document les « Douze anathèmes » de Cyrille d’Alexandrie (jusque’là rejetés par les diphysistes antiochiens), et met en place une nouvelle formule qui évitait astucieusement tout référence du terme « nature » et où on se contenta d’affirmer une « consubstantialité du Fils par rapport au Père selon la divinité, et a nous selon l’humanité ». Nestorius et Eutychès –dont les positions extrêmes n’étaient pas celles de tous les monophysites de l’époque- furent certes mis dos à dos et condamnés à titre égal, mais surtout, le document condamne les décisions du concile de Chalcédoine (451) car c’est bien le point qui faisait unanimité chez les monophysites. Pour mettre fin au conflit, l’Empereur exigea la souscription de tous les évêques et patriarches au texte de l’Hénotikôn, mais comme celui-ci avait plus l’air d’une suite de concessions faites aux monohysites qu’autre chose, seuls les chefs schismatiques -comme Monge d’Alexandrie, Petrus le Foulon d’Antioche ou Martyrios de Jérusalem- s’y rallièrent, et encore que les plus radicaux d’entre eux, acéphales et eutuchiens, refusaient tout compromis. De leur côté, les catholiques orientaux s’accrochèrent fermement à Chalcedoine, au même titre que l’épiscopat d’Occident avec à sa tête le patriarche Felix III de Rome. En 489, l’Hénotikôn est officiellement condamné par l’Eglise de Rome ce qui provoqua, par l’occasion, une rupture avec le siège patriarcal de Constantinople (schisme accacien) et un échange d’excomunications entre Felix et Accacios. L’initiative de l’empereur Zeno n’a donc rien réglé de la question monophysite, et elle a même compliqué le problème par un nouveau conflit qui sépare désormais l’Eglise d’Occident du patriarcat de Constantinople : l’union ne sera finalement rétablie qu’en 519, sous le règne Justinus Ier (518-527), avec la réhabilitation officielle du concile de Chalcedoine par l’Empereur et le rétablissement de la communion entre les deux patriarcats par Hormisdas de Rome. Notons que, jusque’là, les évêques d’Occident de manière générale ne paraissent pas directement mêlés aux disputes christologiques, hormis pour les patriarches de Rome comme on l’a vu ou par des interventions épisodiques aux suites de tel ou tel synode. Par ailleurs, de 430 à 533, l’Afrique était aux mains du royaume Vandale et son épiscopat catholique se voyait être décimé par l’oppression des rois ariens, ce qui signifiait encore moins de chances de voir les africains briller dans les controverses religieuses de l’Empire. Mais l’avènement de *Justinianus Ier (527-56?) allait changer la donne car, dès 533, les provinces africaines étaient de nouveaux aux mains de l’Empire, et l’Eglise catholique y reprenait progressivement sa place et son influence.

            Catholique à la base, *Justinianus Ier ne pouvait que constater que le compromis religieux proposé par l’Hénotikôn profitait plus aux monophysites qu’à un autre parti, et sans pour autant avoir réussi à ramener cette paix religieuse tant désirée par l’Etat. Le nouvel Empereur s’attela donc, dans un premier temps, à rétablir la foi catholique de Chalcédoine dans sa plénitude, et annula tout ce qui a avit été consenti aux monophysites par ces prédécesseurs. Néanmoins, l’Empereur restait apparemment convaincu qu’une entente avec les monophysites était possible, et acceptait donc l’idée d’un perfectionnement de la formule chalcédonienne dans un sens anti-nestorien plus marqué, ce qui devait selon lui satisfaire les exigences des monophysites en matière de christologie. C’est dans cet esprit qu’il requit l’aide d’un groupe de théologiens orientaux, afin d’élaborer une doctrine « néo-chalcédonienne » devant réunir la doctrine arrêtée à Chalcédoine avec les douze anathèmes cyrilliens des monophysites. Il en ressorti avec une formule simple : unus Trinitate crucifixus (« Un seul de la Trinité a été crucifie ») qu’il pensait être satisfaisante pour tous. Mais, jusqu’en 535, tous les efforts fournis dans ce sens s’avérèrent vains, et les monophysites se semblaient nullement enclins a réagir favorablement aux appels de l’Empereur, ce qui le conduit -à partir de 536- à adopte une politique plus représsive à leur égard : les évêques monophysites sont partout expulsés de leurs sièges et exilés, tandis que des prélats chalcédoniens les remplaçaient avec l’aide des autorités et de la forcfe publique. Il s’en suivit alors, pour le parti, une période difficile où son clergé persécuté allait se réorganiser dans la clandestinité, façonnant par l’occasion l’image du Christianisme oriental lorsque va surgir l’Islam au siècle suivant : un clergé monophysite avec une grande assise populaire en Egypte (Eglise copte) et en Syrie-Palestine (Eglise jacobite) face à une Eglise catholique (chalcédonienne) à la solde de l’Etat romain et de l’Empereur (Eglise melkite). Ainsi, vingt-ans plus tard, *Justinianus Ier était mis devant le fait de l’échec cuisant de sa politique dans l’élimination du schisme, et il se résigna à revenir vers une politique de conciliation, ce qui devait passer nécessairement par un nouveau compromis doctrinal.

            Querelle des « Trois Chapitres » (544-565)
            Vers la fin 543, *Justinianus Ier promulgue un édit condamnant les œuvres de trois théologiens diphysistes, dont deux comptaient parmi les pèrs du concile de Chalcédoine, à savoir Theodoros de Mopsueste († 428), son élève Theodoretos de Cyrrus († v. 466) et Ibas d’Edessa († 457) : ce sont les « Trois Chapitres » (Capitula tria) qui furent jadis rédigés contre les formulations de Cyrillus d’Alexandrie. L’idée de l’Empereur était assez simple, ces trois hommes étaient les théologiens antiochiens les plus haïs par les monophysites car ils les considéraient respectivement comme étant respectivement le précurseur, l’inspirateur et le défenseur de Nestorius et de sa doctrine sur les deux natures du Christ. En bref, *Justinianus Ier ésperait se concilier les monophysites –ou du moins la majorité d’entre eux- par la condamnation posthume des œuvres chalcédoniennes les plus hostiles à Cyrillus et Dioscore d’Alexandrie, mais sans pour autant s’engager dans une remise en cause radicale des décisions du concile de Chalcédoine.

            [Article incomplet]
            Dernière modification par Harrachi78, 19 décembre 2010, 18h31.
            "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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            • #7
              Partie IV (non disponible)

              La dernière partie reste encore trop en friche à mon gout,et je ne pense pas qu'elle puisse être utile en l'état.

              Je la posterais peut-être un autre jour, lorsque j'aurais eu le temps de corriger et terminer le texte.
              "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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              • #8
                Honnetement, j'admire ta patience ainsi que la patience ainsi que celle des theologiques "christologues". Parce que pour ma part, concernant la trinite, je m'en tiens a la citation de Thomas Jefferson: "Ridicule is the only weapon which can be used against unintelligible propositions. Ideas must be distinct before reason can act upon them; and no man ever had a distinct idea of the trinity. It is the mere Abracadabra of the mountebanks calling themselves the priests of Jesus."

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                • #9
                  Merci Harrachi pour ce partage et j'espère que tu auras le courage et la perseverance nécessaires pour mener à bien cette rude épreuve lol

                  Je partage l'avis de AAnis, et de Jefferson. Je suis impressionnée par ton attention aux détails des conflits entre les différentes écoles théologiques chrétiennes!

                  J'avoue que de ma part, je m'intéresse au sujet à vue d'oiseau lol Je m'explique, après la lecture des deux premiers extraits, j'ai les questions suivantes:

                  1- Quels problèmes ont été résolus par le nouveau concept de la Trinité? Je pense que deux ou trois lignes sur cet aspect permettront le lecteur de mieux comprendre la progression générale, d'autant plus que ton texte fait allusion aux problèmes que la Trinité a résolu mais ne parle explicitement que de ceux qu'elle a engendré par la suite. La plupart ont du mal à comprendre pourquoi il était nécessaire de diviniser Jesus alors que les Juifs le considéraient tout simplement comme un Rabbi.

                  2- Cette histoire de l'incarnation du 'mot' Logos dans le corps humain du Christ. Ne s'agirait il pas d'une erreur de traduction ou d'interpretation? Je dis ça parce que le Coran appelle Issa (Jesus) كلمة الله (la parole de Dieu) mais ça ne veut pas dire ce que les Chrétiens prétendent.

                  3- Qu'est ce qui détermine les modalités de réunion des conciles? Et sur quelles bases s'appuient les patriarches fondateurs de l'Eglise pour avancer telle ou telle conception de Dieu et défendre sa validité? Des textes sacrés, leur statut dans la société, leur influence politique ou bien autre chose?

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                  • #10
                    Ah bah voilà, ils y ont déjà pensé:

                    Commentaire


                    • #11
                      Je dis ça parce que le Coran appelle Issa (Jesus) كلمة الله (la parole de Dieu) mais ça ne veut pas dire ce que les Chrétiens prétendent.
                      FAUX. Il n'ya nulle part une telle appelation. Le verset en question est celui-la avec l'interpretation de Tabari.



                      القول في تأويل قوله : إِنَّمَا الْمَسِيحُ عِيسَى ابْنُ مَرْيَمَ رَسُولُ اللَّهِ وَكَلِمَتُهُ أَلْقَاهَا إِلَى مَرْيَمَ وَرُوحٌ مِنْهُ


                      قال أبو جعفر: يعني ثناؤه بقوله: " إنما المسيح عيسى ابن مريم "، ما المسيح، أيها الغالون في دينهم من أهل الكتاب، بابن الله، كما تزعمون، ولكنه عيسى ابن مريم، دون غيرها من الخلق، لا نسب له غير ذلك. ثم نعته الله جل ثناؤه بنعته ووصفه بصفته فقال: هو رسول الله أرسله الله بالحق إلى من أرسله إليه من خلقه.
                      * * *
                      وأصل " المسيح "،" الممسوح "، صرف من " مفعول " إلى " فعيل ". وسماه الله بذلك لتطهيره إياه من الذنوب. وقيل: مُسِح من الذنوب والأدناس التي تكون في الآدميين، كما يمسح الشيء من الأذى الذي يكون فيه، فيطهر منه. ولذلك قال مجاهد ومن قال مثل قوله: " المسيح "، الصدّيق.
                      * * *
                      وقد زعم بعض الناس أنّ أصل هذه الكلمة عبرانية أو سريانية " مشيحا "، فعربت فقيل: " المسيح "، كما عرب سائر أسماء الأنبياء التي في القرآن مثل: " إسماعيل " و " إسحاق " و " موسى " و " عيسى ".
                      * * *
                      قال أبو جعفر: وليس ما مثَل به من ذلك لـ" المسيح " بنظير. وذلك أن " إسماعيل " و " إسحاق " وما أشبه ذلك، أسماء لا صفات، و " المسيح " صفة. وغير جائز أن تخاطب العرب، وغيرها من أجناس الخلق، في صفة شيء إلا بمثل ما تفهم عمَّن خاطبها. ولو كان " المسيح " من غير كلام العرب، ولم تكن العرب تعقل معناه، ما خوطبت به. وقد أتينا من البيان عن نظائر ذلك فيما مضى بما فيه الكفاية عن إعادته.

                      وأما " المسيح الدجال "، فإنه أيضًا بمعنى: الممسوح العين، صرف من " مفعول " إلى " فعيل ". فمعنى: " المسيح " في عيسى صلى الله عليه وسلم: الممسوح البدن من الأدناس والآثام= ومعنى: " المسيح " في الدجال: الممسوح العين اليمنى أو اليسرى، كالذي روي عن رسول الله صلى الله عليه وسلم في ذلك.

                      وأما قوله: " وكلمته ألقاها إلى مريم "، فإنه يعني: بـ " الكلمة "، الرسالة التي أمرَ الله ملائكته أن تأتي مريم بها، بشارةً من الله لها، التي ذكر الله جل ثناؤه في قوله: إِذْ قَالَتِ الْمَلائِكَةُ يَا مَرْيَمُ إِنَّ اللَّهَ يُبَشِّرُكِ بِكَلِمَةٍ مِنْهُ [سورة آل عمران: 45]، يعني: برسالة منه، وبشارة من عنده.



                      Pourquoi Dieu va-IL se gener d'appeler Jesus parole de Dieu au lieu de Jesus fils de Marie?


                      Dernière modification par dzreponse, 21 décembre 2010, 21h10.
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                      • #12
                        dzreponse

                        FAUX. Il n'ya nulle part une telle appelation. Le verset en question est celui-la avec l'interpretation de Tabari.
                        Bah si, il y a deux versets qui utilisent cette appelation par rapport à Issa (Jesus):

                        4:171

                        يَا أَهْلَ الْكِتَابِ لاَ تَغْلُواْ فِي دِينِكُمْ وَلاَ تَقُولُواْ عَلَى اللّهِ إِلاَّ الْحَقِّ إِنَّمَا الْمَسِيحُ عِيسَى ابْنُ مَرْيَمَ رَسُولُ اللّهِ وَكَلِمَتُهُ أَلْقَاهَا إِلَى مَرْيَمَ وَرُوحٌ مِّنْهُ فَآمِنُواْ بِاللّهِ وَرُسُلِهِ وَلاَ تَقُولُواْ ثَلاَثَةٌ انتَهُواْ خَيْرًا لَّكُمْ إِنَّمَا اللّهُ إِلَهٌ وَاحِدٌ سُبْحَانَهُ أَن يَكُونَ لَهُ وَلَدٌ لَّهُ مَا فِي السَّمَاوَات وَمَا فِي الأَرْضِ وَكَفَى بِاللّهِ وَكِيلاً

                        et

                        3:45

                        إِذْ قَالَتِ الْمَلآئِكَةُ يَا مَرْيَمُ إِنَّ اللّهَ يُبَشِّرُكِ بِكَلِمَةٍ مِّنْهُ اسْمُهُ الْمَسِيحُ عِيسَى ابْنُ مَرْيَمَ وَجِيهًا فِي الدُّنْيَا وَالآخِرَةِ وَمِنَ الْمُقَرَّبِينَ

                        Pour l'interprétation, oui ce n'est pas du tout ce que prétendent les Chrétiens. Mais je parle de ces versets pour dire qu'il est possible que ces mêmes expressions ont été utilisées dans la langue originale du nouveau testament et c'est ce qui a amené les 'christologues' à construire toute cette histoire de Saint esprit et Incarnation etc. En fait, je suis surprise de voir sur Internet qu'il y a beaucoup de sites pour 'démentir' cette 'shoub'ha'. Apparemment, il y a des musulmans qui se font avoir.

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                        • #13
                          Ok. Tu n'as pas lu ce que j'ai poste. L'interpretation de Al Tabari.

                          Ce qu'il dit que Dieu a envoye un message a Meriem. Il n'est pas le message.

                          يُبَشِّرُكِ بِكَلِمَةٍ مِّنْهُ

                          et non pas

                          بكلمته

                          Si moi, je t'envoie un message. Tu ne seras pas pour autant Tchektchouka la parole de dzreponse

                          Ils ont un probleme avec la filiation de Jesus. C'est pour ce, qu'ils disent fils de Dieu ou paroles de Dieu. Meme de nos jours, si un enfant ne hors mariage, pesonne ne va appeler kadour fils de Zoulikha, ils vont lui trouver une affliation a son grand pere ou autre, imagine la mentalite 2000 ans avant?
                          Dernière modification par dzreponse, 23 décembre 2010, 01h51.
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                          • #14
                            dzreponse

                            Si si j'ai compris. Pour les Musulmans, la parole de Dieu c'est le Coran. Néanmoins, certaines interprétations renvoient le terme au fait que Issa a été conçu miraculeusement par un mot de Dieu (koun fa yakoun).

                            El mouhim, nous sommes d'accord sur ce que ça ne signifie pas

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                            • #15
                              Pour sa confirmation "Jesus est Dieu d'apres le Coran". C'est de la manipulation. Je n'aime pas ce genre de personnes parce qu'ils trichent, ils manipulent les gens, les prennent pour des cons.

                              Partout dans le Coran, des centaines de versets, disent clairement Jesus n'est pas le fils de Dieu (donc il n'est pas dieu) et Il n'y a qu'un seul et unique Dieu.

                              Pourquoi cacher tous ces versets ?? Pourquoi ne pas etre franc et leur dire exactement ce qu'il y a dans le Coran.

                              De plus un Dieu qui boit et mange ... donc qui fait ses besoins comme tout le monde !!! Un Dieu qui a etait crucified et declare mort !!!
                              Dernière modification par dzreponse, 23 décembre 2010, 01h51.
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