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détails sur le saroual et le haïk (hayèk)

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  • détails sur le saroual et le haïk (hayèk)

    salut,
    pourriez vous m'indiquer les origines de ces mots arabes? Le saroual est porté plutôt par les algériens ou les tunisiens ? Et le haik est il porté que par les musulmanes ? je vous remercie pour vos réponses

  • #2
    Je crois que le Haik est turque, on ne le porte que dans les villes, pas à la campagne.

    La femme de mon oncle porte le Haik à Alger mais pas en Kabylie (elle porte pas de foulard), truc bizarre. Elle a 60 ans maintenant et c'est toujours pareil.

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    • #3
      Première ouverture sur le haik

      A la différence de la femme rurale, surtout berbère du haut et moyen-atlas et de la femme saharienne, qui ne se voile pas le visage, la citadine marocaine, elle, ne pouvait pas sortir dans la rue, au début des années 50 du moins, sans être drapée du "haïk", grande pièce de laine ou de coton d'environ cinq mètres sur un mètre soixante, qui dissimule les formes du corps et voile les traits du visage."

      http://www.mincom.gov.ma/french/gene...mes/beaute.htm

      Une lectrice algérienne de Montréal, avec qui je discutais du voile, m'a envoyé le texte ci-dessus publié sur un site marocain. Les femmes marocaines et tlemceniennes ont peu à peu remplacé le haïk par la djellaba. Algérois moi même, qu'il me soit permis de chanter le haïk de la femme algéroise.

      Pourquoi parlerai-je seulement des Algéroises ? Haïk blanc de Tunis, d’Alger, d’Oran ou de Ghardaïa, m'leya noire de Constantine et de Bône, haïk des pauvres et haïk des riches, haïk qui garde les secrets que la femme lui confie.

      Comment faites vous, femmes d’Algérie, pour que votre haïk ne glisse pas de votre tête sur vos épaules et de vos épaules à vos pieds ? A Constantine et à Bône, vous enfilez votre m'leya noire comme une gandoura, et vous l’ajustez par une épingle ou une fibule. Mais ailleurs ? A Alger, à Oran, à Tunis, à Ghardaïa ? Le Créateur (Loué soit Son nom) vous a-t-Il faites avec une troisième main dont vous seules connaissez l’existence et l’utilité ?

      Comment faites vous lorsqu’il y a du vent, ou qu’il pleut, quel est votre secret, ce secret que les femmes passent à leurs filles en riant entre elles de l’ignorance des hommes ?

      Peu à peu, j’ai découvert vos trucs, les trucs que vos mères vous ont appris lorsque vous avez eu l’âge de votre premier haïk, comme d’autres ont l’âge de leurs premières chaussures à talon.

      Oui, je sais, j’ai si souvent vu mes femmes de ménage se draper dans la pièce d’étoffe libre, puis en passer les bords dans la ceinture du sarouel ou de la jupe, je sais comment ça marche. Mais quand même, le haïk contient un mystère que j’espère ne jamais percer, habb’ rabbi.

      Plier le voile vers l’intérieur sur les tempes, le retenir d’un côté sous l’aisselle en serrant le bras, et certainement d’autres moyens encore dont je ne me souviens pas ou que je n’ai pas surpris ; et à Oran et Tunis, votre bouche étant libre de la voilette des Algéroises que vous ne portez pas, je vous ai vues tenir les pans du voile dans votre bouche.

      Lorsque votre haïk est en laine, comme je vous en ai vu dans les Aurès, vous avez l’avantage que le tissu s’accroche et ne glisse pas sur vos cheveux ou votre foulard de tête. Mais lorsque en ville vous portez un haïk de nylon, il faudrait que vous enfonciez une épingle à chapeau dans le voile et dans vos cheveux, comme ma grand-mère faisait pour que son chapeau de paille ne s’envole pas dans les courants d’air de l’été.

      Votre haïk tient sur votre tête et vos épaules parce que vous l’avez appris de votre mère, qui l’a appris de sa mère, qui l’avait appris de sa mère, et ainsi depuis que les femmes du Maghreb s’habillent de blanc pour sortir.

      Lorsque j’étais à la Fac’ de Droit en 1969, je m’asseyais à côté d’une copine, étudiante originaire de Bou Saâda ; lorsque le cours nous ennuyait un peu, nous discutions de tout et de rien, de rien qui puisse nous engager. Un jour, au retour d’un week end au bled, je la félicitai pour les paumes de ses mains rouges de henné (il faudra que j’écrive aussi sur le henné) ; elle avait assisté à un mariage, elle avait dû porter un haïk, elle s’était pris les pieds dedans, et ses genoux aussi étaient rouges, de mercurochrome ! Nous avons bien ri ; et c’est ma première histoire de haïk.

      Je ne sais pas si ma copine de la Fac’ de Droit, qui se prenait les pieds dans son haïk de soie à Bou Saâda, savait le faire tenir sur sa tête ; elle ne m’avait pas invité à ce mariage, et elle ne mettait pas de haïk pour venir aux cours ; dommage, elle aurait certainement été plus belle encore avec que sans.

      Quelques temps après, ou l’année suivante, j’avais acheté chez mon bijoutier favori du Trou des Facs une énorme bague dont le chaton d’ambre tenait par des griffes d’argent très rustiques ; ma fille Aurélie la met encore, vous lui demanderez. Un jour, en sortant de l’amphithéâtre, je croisai une dame drapée dans un splendide haïk de soie et de franges, et nous nous sommes attrapés tous les deux, elle par la frange et moi par la bague ! Heureusement, cette dame, certainement très belle mais j’étais trop ému et ennuyé pour y faire très attention, avait de l’humour, elle a défait sa frange de ma bague, m’a dit que ce n’était rien, et nous nous sommes séparés. Cela m’a évité un stage au commissariat central ! C’est ma deuxième histoire de haïk.

      Haïk, habit de modestie qui rend la riche semblable à la pauvre et la pauvre égale à la riche. Peu importe ce que vous portez sous votre haïk, sarouel de coton ou de velours, chemise de nylon ou de soie et brocards, bijoux de pacotille ou lourds colliers de sequins et de thalers. Passée la porte de la maison, vous paraissez devant les hommes dans la rue comme vous êtes au regard de Dieu, toutes égales dans votre humilité.

      Et il faut sans doute être, comme je l’ai été, un jeune lycéen ou étudiant curieux de découvertes, pour tenter de vous apercevoir, de percer votre secret, de deviner la courbe de votre visage et la couleur de vos cheveux sous le voile et la voilette ; seuls vos yeux de khôl paraissent et regardent, et je sais à leur sourire qu’ils ont compris mes intentions.

      Mon allié dans ce jeu innocent (j'espère que vous pensez la même chose que moi), c’était le soleil et les courants d’air. Combien de fois dans l’autobus qui m’emmenait au lycée ou me ramenait à la maison ai-je guetté cet instant où vous passeriez exactement entre lui, ech chems, et moi, non pas pour le masquer comme la lune lors d’une éclipse, mais au contraire pour que lui vous éclaire et rende votre voilette plus diaphane. Alors, dans un instant fugitif comme celui du rayon vert lorsque ech chems rejoint el bahar au crépuscule d’un soir sans brume, il m’arrivait de vous apercevoir toute entière. Si le soleil ne se prêtait pas au jeu, après tout il pleut certains jours à Alger, rih el bahar ou le courant d’air descendant par la rue Joinville pouvait avoir raison de votre voilette, juste le temps d’en soulever les dentelles. A moins que quelque gourmandise ne vous oblige à soulever la voilette et découvrir vos dents mordant dans une datte ou un loukoum ! Alors je pouvais enfermer ce secret de la journée dans ma main, comme on fait du fruit des pissenlits qui part avec le vent. C'est ma troisième histoire de haïk.

      Lorsque je suis rentré à Alger en septembre 1963 après deux ans en France sans prévenir, j’ai su que j’étais de retour à la maison à l’odeur du soleil sur la route moutonnière et à la lumière de vos hyak. Lumière du soleil jaune accrochée par le blanc du voile, lumière du ciel bleu et des palmes vertes des dattiers jouant sur les bandes d’un haïk en soie, lumière du blanc sur la paume de votre main rouge de henné.

      Le haïk, c’est comme le moucharabieh, il protège la femme de l’extérieur ; sous son haïk, ma copine de fac’ voyait tout, et on ne la voyait pas, on ne pouvait que la deviner.
      © Alexandre Faulx-Briole, 30 mai 2003

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      • #4
        le saroual

        C'est une sorte de pantalon ample et confortable qui constitue une autre pièce fondamentale du costume traditionnel algérois. Il y a par ailleurs différents modèles de Serouel ou Seroual : Seroual long et volumineux, pour la vie de tous les jours Seroual de cérémonie harar (en pure soie) Serouel court et souple pour l'intérieur (qui aura subi bien des transformations au cours de ses pérégrinations méditerranéennes). Vêtement souple et confortable, "le seroual, au grand étonnement des voyageurs européens, permet aux Algéroises de se déplacer de terrasse en terrasse avec aisance et agilité sans manquer à la décence". (cf. Algéroises - Histoire d'un costume Méditerranéen, Leïla Belkaïd).
        Dernière modification par Absente5, 05 avril 2006, 19h04.

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