L’étrange histoire du quota algérien de thon
Par : Mustapha Hammouche
Lu
Finalement, pourquoi l’Algérie n’a-t-elle pas assisté à la réunion de dispatching des quotas de pêche de thon rouge en Méditerranée ? Ce ne serait pas sérieux de se séparer sur une polémique autour d’une histoire de visas non accordés ou non demandés quand l’enjeu est de 680 tonnes de poisson.
Au demeurant, la France, qui abritait la réunion de la Cicta, a réagi au niveau de son ministère des Affaires étrangères, maintenant que ses services consulaires n’ont pas reçu de demande de visa pour une délégation devant assister à la répartition des quotas de thon pour 2011.
Alors, le visa, excuse scolaire ? Cela en a tout l’air ; et comme pour le confirmer, notre ministre a émis une seconde explication : il a minimisé l’importance du rendez-vous et de ses retombées sur l’économie du pays. “Ce ne sont pas des millions d’euros que nous perdons. Tout ce que l’on perd, ce sont les taxes que les armateurs paient au Trésor public et dont la valeur n’atteint même pas 7 milliards de centimes pour un quota de 616 tonnes. On en a fait un problème pour rien.
” Alors, si l’Algérie a estimé ne pas devoir se déranger pour un montant de taxes de sept milliards de centimes, pourquoi ne pas l’exprimer officiellement avec l’autorité qui doit caractériser une décision d’état ?
Au lieu de cela, le ministère se plaint du fait que le quota attribué au pays pour 2011 ne sera que de 138 tonnes, soit cinq fois moins qu’en 2010 quand il disposait d’un plafond de 680 tonnes. Mieux, poursuivant l’escalade d’une protestation, étrangement initiée après la réunion de Paris, le ministre brandit la menace de “mesures extrêmes”, qu’il explicitera comme décision de retrait de la Cicta, si l’Algérie n’est pas remise dans ses droits ! Alors, encore une fois, c’est important ou pas de nous approprier notre quota de thon ?
À l’issue de la réunion, l’Algérie n’a eu droit qu’à 138 tonnes,
le reste (478 tonnes) a été réparti entre quatre pays, pour l’essentiel vers la Turquie, une vieille connaissance de notre quota de thon (100 tonnes) et la… Libye (400 tonnes, c’est-à-dire trois fois
plus que ce qui nous est alloué !). On aurait pu le leur vendre
au moins !
La commission internationale a-t-elle, d’autorité et de son propre chef, transféré notre quota, dans ces proportions par pays, ou bien l’Algérie est-elle pour quelque chose dans la formule de réaffectation ? Dans une de ses interventions, Abdallah Khenafou justifie le renoncement national à notre part de thon atlantique (pêché en Méditerranée, comme son appellation ne l’indique pas) par l’absence de moyens et par le fait que les rares armateurs nationaux ont maille à partir avec la justice. A-t-on vérifié la virginité judiciaire de leurs remplaçants turcs et libyens ?
Et, toujours selon le ministre, “certains ont acheté ces bateaux mais n’ont pas acquis les équipements nécessaires pour participer à la pêche du thon”. Des thoniers financés par l’état - et probablement construits en Turquie - qui ne sont pas équipés pour pêcher le thon ! Est-ce le cas de ce gros navire qui mouille à Zemmouri et dont les marins de l’ancienne Calla Nova disent qu’il appartient à un certain Soltani ?
C’est vrai que le secteur de la pêche, depuis longtemps sacrifié sur l’autel de l’arrangement réconciliateur, a échappé à ses professionnels pour devenir un butin de guerre politique.
Liberté
Par : Mustapha Hammouche
Lu
Finalement, pourquoi l’Algérie n’a-t-elle pas assisté à la réunion de dispatching des quotas de pêche de thon rouge en Méditerranée ? Ce ne serait pas sérieux de se séparer sur une polémique autour d’une histoire de visas non accordés ou non demandés quand l’enjeu est de 680 tonnes de poisson.
Au demeurant, la France, qui abritait la réunion de la Cicta, a réagi au niveau de son ministère des Affaires étrangères, maintenant que ses services consulaires n’ont pas reçu de demande de visa pour une délégation devant assister à la répartition des quotas de thon pour 2011.
Alors, le visa, excuse scolaire ? Cela en a tout l’air ; et comme pour le confirmer, notre ministre a émis une seconde explication : il a minimisé l’importance du rendez-vous et de ses retombées sur l’économie du pays. “Ce ne sont pas des millions d’euros que nous perdons. Tout ce que l’on perd, ce sont les taxes que les armateurs paient au Trésor public et dont la valeur n’atteint même pas 7 milliards de centimes pour un quota de 616 tonnes. On en a fait un problème pour rien.
” Alors, si l’Algérie a estimé ne pas devoir se déranger pour un montant de taxes de sept milliards de centimes, pourquoi ne pas l’exprimer officiellement avec l’autorité qui doit caractériser une décision d’état ?
Au lieu de cela, le ministère se plaint du fait que le quota attribué au pays pour 2011 ne sera que de 138 tonnes, soit cinq fois moins qu’en 2010 quand il disposait d’un plafond de 680 tonnes. Mieux, poursuivant l’escalade d’une protestation, étrangement initiée après la réunion de Paris, le ministre brandit la menace de “mesures extrêmes”, qu’il explicitera comme décision de retrait de la Cicta, si l’Algérie n’est pas remise dans ses droits ! Alors, encore une fois, c’est important ou pas de nous approprier notre quota de thon ?
À l’issue de la réunion, l’Algérie n’a eu droit qu’à 138 tonnes,
le reste (478 tonnes) a été réparti entre quatre pays, pour l’essentiel vers la Turquie, une vieille connaissance de notre quota de thon (100 tonnes) et la… Libye (400 tonnes, c’est-à-dire trois fois
plus que ce qui nous est alloué !). On aurait pu le leur vendre
au moins !
La commission internationale a-t-elle, d’autorité et de son propre chef, transféré notre quota, dans ces proportions par pays, ou bien l’Algérie est-elle pour quelque chose dans la formule de réaffectation ? Dans une de ses interventions, Abdallah Khenafou justifie le renoncement national à notre part de thon atlantique (pêché en Méditerranée, comme son appellation ne l’indique pas) par l’absence de moyens et par le fait que les rares armateurs nationaux ont maille à partir avec la justice. A-t-on vérifié la virginité judiciaire de leurs remplaçants turcs et libyens ?
Et, toujours selon le ministre, “certains ont acheté ces bateaux mais n’ont pas acquis les équipements nécessaires pour participer à la pêche du thon”. Des thoniers financés par l’état - et probablement construits en Turquie - qui ne sont pas équipés pour pêcher le thon ! Est-ce le cas de ce gros navire qui mouille à Zemmouri et dont les marins de l’ancienne Calla Nova disent qu’il appartient à un certain Soltani ?
C’est vrai que le secteur de la pêche, depuis longtemps sacrifié sur l’autel de l’arrangement réconciliateur, a échappé à ses professionnels pour devenir un butin de guerre politique.
Liberté
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