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Dr messaoud djennas:rehabiliter la verite historique

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  • Dr messaoud djennas:rehabiliter la verite historique

    Rappelons qu’il est l’auteur d’un premier livre paru en 2006 aux éditions Casbah sous l’intitulé «Vivre, c’est croire-Mémoires(1925-1991)» et de «Algérie, Résistance et Epopée-Dialogues à travers le temps (1827-2000) toujours dans les mêmes éditions en 2009.
    Nous avons rencontré cet éminent professeur agrégé en 1967 qui longtemps dirigé le service d’ophtalmologie du CHU Issaad Hassani. Dans cet entretien, il nous explique comment est née sa passion pour l’histoire de l’Algérie.
    Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
    : Je suis natif de la région d’El-Aouana dans la wilaya de Jijel en 1925. Mes parents sont venus très jeunes à Alger alors que j’avais 5 ans. J’ai fait mes études primaires à l’école Oliviers de Belcourt,mes études secondaires d’abord au collège de Médéa puis dans l’actuel lycée Emir Abdelkader, par la suite mes études supérieures en France .Lorsqu’il ya eu la grève des étudiants le 19 Mai 1956, je suis rentré en Algérie et là j’ai pris des contacts à Alger avec des responsables qui m’ont intégré dans la section sanitaire du FLN. J’ai vécu de l’intérieur la bataille d’Alger et j’ai été arrêté comme tous mes frères et fait les camps de concentration.
    D’où vous vient cet intérêt pour l’histoire ?
    Quand j’étais jeune étudiant en Médecine, j’étais militant du PPA, un parti indépendantiste clandestin. J’ai été politisé très jeune à partir de 1943 d’où cet intérêt pour tout ce qui trait à l’histoire de l’Algérie. J’avais déjà cette prédisposition à travers mon militantisme, ensuite je me disais qu’après mes études, une fois à Alger je préparerai une licence en sciences politiques et une licence en Histoire je me disait à l’époque que fatalement je serais concerné par une activité politique. Mais avec la précipitation des événements, la guerre d’Algérie, mon projet est tombé à l’eau. Toutefois mon intérêt pour l’histoire n’avait pas diminué puisque je porte toujours un regard critique sur l’évolution politique de mon pays, alors même que je formais des promotions nouvelles en ophtalmologie.
    Mais pourquoi précisément maintenant ce regard sur l’histoire ?
    J’ai d’abord écrit un premier livre qui est une autobiographie qui va de l’enfance jusqu’à mon départ à la retraite, ce livre est un témoignage sur l’histoire de l’Algérie. Grâce à mon militantisme j’ai pu faire la connaissance de nombreux responsables connus ou inconnus en tout cas du grand public que j’ai eus l’occasion après l’indépendance de retrouver et je me suis automatiquement dit qu’ils méritent que l’Algérie leur rendent hommage. Mon premier livre est donc le témoignage d’une génération. Le second est une représentation un peu particulière de l’histoire où j’ai voulu individualisé une quinzaine de séquences historiques puis au terme de chaque séquence, j’ai fait dialoguer des protagonistes du moment c.à.d. l’Emir Abdelkader avec le général Lamoricière, Messali Hadj avec Ferhat Abbas et Ben Badis etc. Ce sont des dialogues qui représentent pour moi la vérité historique et la personnalité des protagonistes. Dans le troisième livre j’analyse l’histoire de l’Algérie dans l’antiquité. Et j’ai écrit cet ouvrage parce que j’ai constaté que notre jeunesse ignore non seulement l’histoire contemporaine mais aussi et surtout celle de l’antiquité. Comme j’aime beaucoup l’histoire, j’ai eu l’idée d’écrire cet ouvrage de vulgarisation sur cette période mais il faut dire que je ne suis pas à proprement parler un historien. Cet ouvrage n’est pas une recherche faite sur la base d’archives historiques.
    Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire sur cette période ?
    L’histoire de la Numidie, je ne dis pas que c’est un phénomène exceptionnel dans l’histoire des peuples mais quand même assez singulier. Voilà une nation qui est née dans des conditions extrêmement difficiles et qui n’a duré qu’une cinquantaine d’années. Est-ce que les chefs numides n’étaient pas à la hauteur ? Pas du tout : C’étaient au contraire de grands hommes qui se trouvaient coincés entre deux puissances : Rome et Carthage. C’est cette situation qui a déterminé le destin de la Numidie. Il faut savoir que les deux grands chefs Massinissa et Syphax étaient riveaux. L’un et l’autre étant l’allié d’une des puissances et chacun d’eux ambitionnait de réaliser la grande Numidie, un état puissant et solide.
    Carthage qui était une puissance maritime de plus d’un siècle et Rome une puissance montante et militaire qui voulait occuper toute l’Afrique du Nord se sont entendues puis un beau jour il y eu le choc de l’affrontement, c’étaient les fameuses guerres puniques. Comme ces deux puissances cherchaient des alliés et les ambitions des rois berbères n’ont alors pas suivi la même direction : Chacun des chefs numides fut l’allié d’une puissance .
    Quelles sont vos impression sur la réception de vos ouvrages ?
    Depuis quelques années les gens écrivent des témoignages, il y a ceux des survivants de la guerre de libération, ceux qui ont écrits des thèses de recherche sur l’histoire. Par les échos que je reçois, je constate que les jeunes commencent à s’intéresser à l’histoire mais il faudrait enseigner une histoire vraie, ni politicienne, ni intéressée, qui doit être conçue dans des manuels par des historiens objectifs.

    Entretien réalisé par Lynda Graba .
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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