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Israël déterminé à défendre les champs gaziers en Méditerranée

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  • Israël déterminé à défendre les champs gaziers en Méditerranée

    JERUSALEM - Israël est déterminé à défendre avec "toute la force nécessaire", face au Liban ou à tout autre pays, les champs gaziers très prometteurs découverts en Méditerranée qui pourraient assurer son indépendance énergétique pour la première fois de son histoire.

    L'enjeu porte sur deux gisements offshore découverts récemment, Tamar et Léviathan.

    Les réserves de Tamar sont estimées à 8 milliards de m3 de gaz naturel et celles de Léviathan "pourraient atteindre le double et assurer la consommation d'Israël pour 25 ans", a déclaré à l'AFP le ministre des Infrastructures nationales, Uzi Landau.

    Selon lui, les résultats des tests pour Léviathan devraient être annoncés dans les prochaines semaines.

    "Israël pourrait devenir un exportateur de gaz vers l'Europe. Nous sommes d'ailleurs prêts à collaborer à un tel projet avec des investisseurs étrangers, mais aussi avec la Grèce et Chypre", prévoit le ministre.

    Mais ces richesses se trouvent dans des zones maritimes contestées. Les frontières maritimes avec le Liban ne sont pas délimitées alors que les deux pays sont techniquement en état de guerre. En outre, la Turquie, un ancien allié d'Israël, estime avoir son mot à dire.

    "Toutes les revendications du Liban sont sans aucun fondement juridique, économique et cartographique. Israël saura défendre ses intérêts avec toute la force nécessaire face à toutes les menaces", selon M. Landau.

    Ankara a pour sa part protesté contre un accord de délimitation des zones économiques exclusives conclu le 17 décembre entre Israël et Chypre. Cet accord doit permettre la poursuite des recherches sous-marines d'hydrocarbures sans crainte de conflits d'exploitation.

    Selon Uzi Landau, l'accord avec Chypre "trace la limite de la frontière maritime nord d'Israël et fixe de fait la frontière avec le Liban".

    A propos de la Turquie, le ministre met davantage les formes en soulignant que "l'accord avec Chypre définit clairement nos droits en Méditerranée".

    En Israël même, le filon gazier a aussi déclenché une vive polémique. Jusqu'aux découvertes de Tamar et Léviathan, Israël maintenait des taux de royalties et d'impôts très faibles afin d'encourager des compagnies locales et étrangères à prospecter.

    La perspective d'énormes profits a incité le gouvernement à créer une commission chargée de définir de nouvelles règles du jeu. Dans ses pré-conclusions, cette commission préconise un quasi doublement de la charge fiscale, qui pourrait être imposée rétroactivement.

    Aussitôt, les entreprises visées sont montées au créneau en lançant une intense campagne de lobbying à l'aide d'encarts dans les journaux et au Parlement pour faire échec à ce projet.

    Parmi les protagonistes, figure le groupe américain Noble Energy, qui détient notamment 39,6% des droits pour Léviathan. Selon les médias, l'entreprise basée au Texas a fait intervenir l'ambassade des Etats-Unis "au plus haut niveau" pour assurer la défense de ses intérêts.

    Concrètement, les pressions se sont traduites par des retards dans le raccordement de Tamar au continent.

    Au sein même du gouvernement israélien, deux clans s'opposent. Youval Steinitz, le ministre des Finances, souhaite augmenter les impôts. En revanche, Uzi Landau veut "mettre fin à l'incertitude actuelle qui a poussé les banques impliquées dans les projets gaziers à geler le versement de 3,5 milliards de dollars de crédits".

    "Mieux vaut aller de l'avant, on parlera ensuite fiscalité car le temps presse", plaide M. Landau en faisant allusion à Yam Tethys, seul champ gazier en activité, qui sera épuisé d'ici trois ans. Yam Tethys assure actuellement 70% des besoins d'Israël.

    Autre argument: le retard pris pour Tamar a incité des groupes israéliens à conclure ce mois-ci des accords d'importation de gaz égyptien d'un montant évalué entre 5 et 10 milliards de dollars.

    "Cette opération va nous coûter 1,5 milliard de dollars de manque à gagner fiscal", déplore Uzi Landau.

    (©AFP / 22 décembre 2010 11h40)
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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