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Maroc : Investissements: Comment crédibiliser la destination

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    Zenagui au Club de L’Economiste

    Investissements: Comment crédibiliser la destination

    · Un fonds associant Etat, capitaux souverains et privé

    · Tirer profit de l’Investment Grade

    · A terme, une cagnotte de 100 milliards de DH à mobiliser


    FMDT. Le Fonds marocain de développement touristique est sans conteste la colonne vertébrale de la nouvelle stratégie du tourisme. Il est le résultat «d’un travail d’ingénierie financière sur la base de projections et schémas précis pour chaque région, année par année», insiste Yassir Zenagui. Invité au Club de L’Economiste, le ministre du Tourisme n’a pas perdu de sa verve. L’ingénieur en chef de la composante financière de la Vision 2020, comme le qualifient les professionnels du secteur, peaufine chaque jour son approche et parle «d’orientation stratégique vers un esprit de fonds plutôt que de subventions».
    L’enjeu est d’aller vers la souplesse des fonds à mobiliser au lieu de compter sur des subventions et le Budget de l’Etat. Il s’agit alors de faire du FMDT un fonds modérateur devant orienter la stratégie d’investissement. Ce qui, selon Zenagui, va lever les contraintes en termes d’accès aux ressources financières pour les projets de la Vision 2020, auquel cas, «il concrétisera l’engagement volontariste de l’Etat auprès du secteur dans son ensemble».
    Selon le modèle retenu, ce fonds de 15 milliards de DH, à alimenter d’ici 2020, sera financé par une participation initiale de l’Etat.
    Le schéma consiste à attirer aux côtés de l’Etat-investisseur des partenaires «souverains». Un gage de crédibilité et de confiance auprès des bailleurs de fonds et de capitaux étrangers.
    De plus, le process de fonctionnement va contribuer à faire bénéficier le fonds de financements dans les mêmes conditions que le marché marocain. Mais pour cela, «il va falloir capitaliser sur les opportunités qu’offre l’Investment Grade de triple B du Maroc», insiste Zenagui. Ce qui permettra au FMDT d’accéder aux marchés de capitaux au niveau du rating international, donc à plus de liquidités, allégeant en passant la tâche aux banques marocaines. Surtout dans un contexte où la conjoncture a rendu difficile le montage financier de projets capitalistiques, a fortiori dans le tourisme. Aujourd’hui, les banques exigent plus de garanties et de visibilité. N’empêche, le groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) s’est engagé à mobiliser 24 milliards de DH pour le financement de projets, mais répondant à des conditions prédéfinies dans un cahier des charges «convenu». L’ingénierie financière va encore plus loin et prévoit la migration du fonds vers un statut de société anonyme «pour plus de souplesse de gestion». A terme et pour enclencher une forte dynamique, Zenagui entrevoit l’introduction en Bourse de sociétés touristiques. Car, pour le ministre, le but est de favoriser plus d’investissement dans ce secteur en croissance linéaire annuelle mondiale de 12%. Elle est de 10% actuellement au Maroc.
    Quoi qu’il en soit, la philosophie de base qui sous-tend la création du Fonds marocain de développement touristique aujourd’hui est de renforcer les incitations à l’investissement. Le pari étant d’enclencher une véritable dynamique avec un effet d’entraînement des investissements sur l’écosystème touristique. Déjà, des pays «amis», notamment le Koweït, les Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Qatar ont signé des conventions de financement. D’autres devront suivre. Des discussions bien avancées sont en cours avec le Sultanat de Brunei, Singapour, voire la Chine. Américains et Saoudiens sont sur la short-liste de Zenagui.
    Ce sont là les fruits du premier road-show pour attirer et redonner confiance aux investisseurs étrangers. Pour début janvier, le ministère prépare un nouveau Pitch destiné aux investisseurs allemands, français et britanniques. Un lobbying décliné sur le premier trimestre 2011.
    A terme, le FMDT se fixe l’objectif d’une capitalisation de près de 100 milliards de DH. Il participera aux principaux projets touristiques et permettra d’orienter les flux d’investissements vers de nouveaux types de produits et destinations. Au total, plus de 1.450 sites à très fort potentiel (dont 320 seulement sont exploités à ce jour) ont été recensés et répertoriés dans un fichier (montagnes, oasis, plages, monuments, vallées...)
    Selon la structure choisie, les concepteurs du fonds privilégient une approche globale, donc intégrée, et qui associe des produits à fort rendement aux autres projets à faible potentiel (musées, monuments, sites historiques…). Une sorte de péréquation de manière à rééquilibrer les flux d’investissement et la répartition des bénéfices touristiques sur le territoire. La logique veut que 10 à 15% des projets aient un impact sur les 80% restants. Mais pour inciter et réorienter l’investissement vers les zones les moins attractives, des primes sont mises en place pour pallier le risque perçu pour chaque destination. L’enjeu est de créer la cartographie de l’investissement à l’échelle nationale.

    Deux points de plus au PIB


    L’UN des défis de la Vision 2020 consiste à accroître le PIB touristique de 2 points, soit près de 150 milliards de DH contre environ 60 milliards aujourd’hui. Ces recettes devront renforcer la compétitivité du secteur et sa place parmi les destinations mondiales.
    La nouvelle stratégie se fixe comme objectif de s’imposer parmi les 20 premiers réceptifs du monde d’ici 2020.
    Il s’agit de positionner l’offre Maroc en tant que destination touristique de référence en termes de développement durable sur l’ensemble du pourtour méditerranéen.

    B.T. & A.R.

    l’Économiste
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