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Arabie Saoudite. Qui sera le roi du pétrole ?

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    Arabie Saoudite. Qui sera le roi du pétrole ?


    Avec un cinquième des réserves mondiales de pétrole brut, l’Arabie Saoudite n’a pas de souci à se faire. Mais l’hospitalisation du roi Abdallah éclaire l’incertitude qui entoure sa succession. Décryptage.


    Dans la famille Al Saoud, je demande… le frère ! Depuis que la presse officielle saoudienne a révélé l’hospitalisation du roi Abdallah (87 ans, selon la rumeur la plus crédible), tous les regards se tournent vers son successeur désigné, le prince Sultan ben Abdelaziz. Le prince héritier a été désigné dès 2005. De quoi assurer un passage de témoin tranquille, sauf que le prince Sultan est crédité de 82 ans et serait très affaibli. Souvent hospitalisé, l’actuel ministre de la Défense vit loin de Riyadh. L’homme que l’on dit atteint d’un cancer répartit depuis deux ans son temps entre traitements aux Etats-Unis et convalescence au Maroc, dans son palais d’Agadir. Son frère germain Nayef, ministre de l’Intérieur et vice-président du Conseil des ministres, est à peine moins âgé (au moins 78 ans). Le spectre d’une gérontocratie plane.

    C’est donc ton frère
    Si l’alternance à Riyadh s’annonce boiteuse, c’est d’abord la conséquence biologique d’un mode de succession qui veut que le pouvoir passe de frère en frère. Ce qui était un atout pour la stabilité du régime devient quasiment intenable, aujourd’hui. Depuis le décès en 1953 du patriarche Abdelaziz, la succession à Riyadh ressemble fortement à une version écourtée du jeu des sept familles. Tant qu’il y a des frères en vie, le pouvoir reste parmi les fils du roi Abdelaziz (1932-1953), fondateur de l’Etat saoudien moderne. Or c’est là que les choses se compliquent. Abdelaziz a laissé 34 fils et autant de prétendants à la succession. La règle d’aînesse a d’ailleurs été contestée une fois, lorsque Saoud fut déposé par son frère Fayçal. Au sein de la famille, coexistent plusieurs factions, définies par les liens de sang. Car le roi Abdelaziz a eu plus de trente femmes. Le pouvoir appartient à la faction la plus forte, alliance de frères de la même mère. Un roi est donc tributaire de ses soutiens parmi ses frères.
    L’historien Nabil Mouline explique que ce mode de succession a été un ciment du pouvoir royal en Arabie, au sein de la “deuxième génération”, celle des fils du roi Abdelaziz. D’après le chercheur, “l’avantage du système horizontal est qu’il n’y a pas de blocage, les pouvoirs sont disséminés parmi cette fratrie véritable, grandie dans la pauvreté et le respect de l’aîné”. Aujourd’hui, Abdallah semble cependant isolé parmi ses demi-frères, d’autant que les princes qui se bousculent dans l’ordre de succession sont tous de la même mère. Leur faction, celle des Soudaïri, concentre même une grande partie des pouvoirs. Ainsi, Sultan cumule les fonctions de président du Conseil, de ministre de la Défense et de l’aviation et de prince héritier. Son cadet Nayef est ministre de l’Intérieur, vice-président du Conseil, et Salmane est gouverneur de Riyadh.

    Place aux jeunes
    Tous les frères du roi Abdallah sont au centre du pouvoir depuis 1975 et s’appuient sur leurs fils, “véritables gestionnaires technocrates, de formation universitaire élevée”, explique Nabil Mouline prenant l’exemple de Mohammed ben Nayef, gouverneur de La Mecque et véritable patron de l’antiterrorisme saoudien. Le roi Abdallah d’Arabie Saoudite vient donc de subir “avec succès” une nouvelle opération du dos, le 3 décembre, après une première, fin novembre. Selon le communiqué du palais royal, le souverain devrait être tenu loin de Riyadh par une rééducation qui s’annonce longue. Anticipant cette longue vacance, le roi Abdallah avait pris soin de charger son demi-frère, le prince Sultan, de l’intérim. Si la stabilité du trône est assurée pour les mois à venir, la question se posera, fatalement, dans les années qui suivent. Avec l’âge avancé de cette première génération, même les petits-fils de Abdelaziz risquent d’arriver trop tard. Dans l’avenir, “l’instauration de la primogéniture va s’imposer d’elle-même”, pronostique notre chercheur. Il reviendrait à la quatrième génération de réaliser la transition de génération. Il en va de la stabilité du royaume, plus menacée par les problèmes internes à la famille royale que par les terroristes ou le voisin iranien.

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