Nouakchott, 24/12/2010 (SPS) Le Président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a jeté la lumière sur plusieurs sujets relevant des relations bilatérales entre son pays et la Mauritanie, la situation explosive dans les territoires sahraouis occupés, les rumeurs sur les activités d’AQMI au Sahara occidental et sur le futur des négociations entre le Polisario et le Maroc, dans un entretien qu’il a accordé à Alger aux correspondants des journaux mauritaniens, Nouakchott Info, ani.mr, alakhbar.info et au journal italien, Il Manifesto.
L’interview que nous reproduisons ci-après dans son intégralité a été pibliée par "Nouakchott Info" ce vendredi :
"Pour donner une chance à la paix, nous sommes disposés à mettre entre parenthèse la RASD que nous avons proclamé"
N.I.-A.N: M. le président notre première question est sans doute de savoir l’état des relations que vous entretenez avec le gouvernement et la classe politique mauritaniens ?
[/I]Le président sahraoui Mohamed Abdel Aziz[/B][B][I]: Ce sont des relations fortes et excellentes. Nous sommes voisins et vous savez qu’il y a une même culture, une même langue, les mêmes traditions et une interpénétration des relations humaines et sociales entre le peuple sahraoui et le peuple mauritanien. Sur le plan politique, vous savez que la République Islamique de Mauritanie reconnaît la République Arabe Sahraouie Démocratique, et il y a de grandes relations de bon voisinage que nous cherchons à renforcer pour le bien de nos deux pays et la sécurité dans la région en général.
N.I.-A.I: Justement au sujet de la sécurité il y a des accusations qui certains estiment que la région est incontrôlée et vont jusqu’à dire que ce que vous appelez les zones libérées sont devenues des zones de terrorisme et de transit des terroristes d’AQMI …
Le président sahraoui Mohamed Abdel Aziz: Dans les zones libérées, nous avons avec nous les observateurs des Nations Unies, notamment de la MINURSO. De même que dans les zones libérées de notre territoire, il y a l’administration de notre Etat, nos forces armées et ce sont des zones ouvertes à longueur d’années pour les visiteurs internationaux y compris les journalistes et les Mauritaniens.
Aucun acte relevant de terrorisme ou d’instabilité ou de laisser-aller ou de perte de contrôle ne s’y est produit ni a été opéré depuis le 6 septembre 1991, c’est-à-dire depuis le jour de cessez-le-feu entre l’armée nationale sahraouie de libération et l’armée marocaine et donc ce sont des zones sécurisées. C’est dire que ces accusations sont, en toute franchise l’œuvre du Maroc dont les services officiels s’en font l’écho pour porter atteinte au peuple sahraoui et l’Etat sahraoui et aussi pour jeter la poudre aux yeux de l’opinion publique internationale.
De notre point de vue, c’est le royaume du Maroc qui est la principale source d’instabilité dans la sous-région du Nord-Ouest de l’Afrique.
Primo c’est un pays qui est considéré parmi les plus anciens pays producteurs de drogue en particulier le Haschisch qu’il exporte partout en particulier vers l’Europe via la mer, l’Algérie, le Sahara occidental, la Mauritanie via l’océan et le sahara désertique et c’est pourquoi il y a des bandes spécialisées dans le trafic de cette drogue qu’est le haschisch.
La guerre que mène le Maroc au Sahara occidental pour imposer un état de fait militaire et annexer par la force ce territoire est une source d’instabilité, de tension permanente, de malentendus entre les Etats et les parties qui empêche l’existence de politique de confiance, de coopération et de bon voisinage pour faire face aux problèmes qui existent ou qui peuvent exister.
Quant au gouvernement sahraoui et le Front Polisario, il est entendu de par notre parcours, notre orientation, notre politique et aussi de par la reconnaissance de tous que nous sommes contre le chaos, le laisser-aller, le terrorisme, l’instabilité et que nous sommes avec le respect des Etats et des peuples, leurs affaires intérieures des Etats et le droit international et c’est que existe de fait dans les zones libérées de la République Arabe Sahraoui Démocratique.
Nous vous invitons, en tant que journalistes, intellectuels, faiseurs d’opinions, à venir quand vous voulez, visiter en toute liberté, les zones libérées de la RASD pour voir de visu ce qui s’y passe et demandons aux autorités marocaines de vous autoriser et d’autoriser d’autres journalistes à en faire autant dans les zones occupées pour faire la différence entre la propagande marocaine et la réalité sur le terrain.
N.I.-A.I: M. le Président, si vous permettez, une double question: d’abord sur votre participation à ce 50ème anniversaire de la Résolution 15/14 qui vous concerne en premier, le Sahara occidental étant l’un sinon le dernier territoire d’Afrique non décolonisé et ensuite au sujet de vos relations avec la Mauritanie. Que manque-t-il à ces rapports mauritano-sahraouis, quelle coordination entretenez-vous, par exemple, dans la lutte contre le terrorisme ?
Le président sahraoui Mohamed Abdel Aziz: En réponse au premier volet de votre question, nous remercions le gouvernement algérien pour son initiative qui a permis de célébrer le 50ème anniversaire de la Résolution 15/14 portant Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux pour exercer leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
Ce fut une grande occasion pour nombre d’hommes et de femmes qui ont largement contribué et de façon dynamique en Afrique, en Amérique latine et particulièrement en Asie, au mouvement mondial de liberté qui est naît, a grandi et a évolué au lendemain de la seconde guerre mondiale avec la génération Ben Bella, Kenneth Kaunda, Thabo Mbeki, Salim Ahmed Salim, Obasanjo, et j’en passe, qui y ont participé avec bien d’autres en allant du Vietnam jusqu’en Afrique. Donc c’est une opportunité leur permettant de se réunir et parmi eux il y en a qui ont fait la résistance et lutté par les armes, par leurs plumes, par la politique, le cinéma, le théâtre … Mais aussi rencontrer ceux, juristes, journalistes, … qui ont accompagné cette dynamique, aidé, soutenu et plaidé en faveur de ce mouvement de liberté dans le tiers-monde, en Europe mais aussi aux USA, ayant abouti à cette résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies du 14 décembre 1960.
Mais ce fut aussi la rencontre entre toutes ces personnalités et les nouvelles générations qui avaient suivi pour que tous se retrouvent ensemble et célèbrent les indépendances des pays et des peuples consacrées après l’adoption de cette déclaration 15/14.
Cette conférence d’Alger a été également une occasion pour attirer l’attention et rappeler que même si cette déclaration 15/14 a profité à plusieurs peuples et a donné lieu à plusieurs indépendances et au règlement de nombre de questions de décolonisation, il reste encore des pays, des endroits et des peuples qui attendent la mise en œuvre de cette Résolution et donc il s’agit d’un appel à l’opinion publique internationale et à la communauté internationale pour faire pression et mobiliser les forces à nouveau pour l’application de cette résolution et parmi ces Etats le Sahara occidental.
Dans notre analyse, cette conférence d’Alger à laquelle ont participé la Ligue Arabe, l’Union Africaine, l’ONU et beaucoup d’autres organisations et personnalités qui ont leur influence et leur rôle à jouer dans le cas sahraoui et dans d’autres cas comme celui de la Palestine.
C’est donc une occasion pour dire que le problème de la colonisation est insupportable.
Pour le deuxième volet de votre question et en ce qui concerne la Mauritanie, comme je l’ai dit nous partageons beaucoup, nous sommes toujours, en tant que politiques, en quête de rehausser le niveau des relations pour répondre aux attentes que nous impose l’Histoire et la culture.
Je dois dire toute notre satisfaction de la confiance mutuelle qui existe entre la RASD et la Mauritanie et la nature de la coordination entre nous. Il y a deux Etats voisins, observateurs dans les négociations entre nous et le Maroc sous la supervision de l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unie. Tout cela constitue des facteurs importants qui prédisposent la Mauritanie à jouer un rôle de premier rang pour l’avènement de la paix et la construction maghrébine et pour rendre justice aux ayant-droits légitimes.
L’interview que nous reproduisons ci-après dans son intégralité a été pibliée par "Nouakchott Info" ce vendredi :
"Pour donner une chance à la paix, nous sommes disposés à mettre entre parenthèse la RASD que nous avons proclamé"
N.I.-A.N: M. le président notre première question est sans doute de savoir l’état des relations que vous entretenez avec le gouvernement et la classe politique mauritaniens ?
[/I]Le président sahraoui Mohamed Abdel Aziz[/B][B][I]: Ce sont des relations fortes et excellentes. Nous sommes voisins et vous savez qu’il y a une même culture, une même langue, les mêmes traditions et une interpénétration des relations humaines et sociales entre le peuple sahraoui et le peuple mauritanien. Sur le plan politique, vous savez que la République Islamique de Mauritanie reconnaît la République Arabe Sahraouie Démocratique, et il y a de grandes relations de bon voisinage que nous cherchons à renforcer pour le bien de nos deux pays et la sécurité dans la région en général.
N.I.-A.I: Justement au sujet de la sécurité il y a des accusations qui certains estiment que la région est incontrôlée et vont jusqu’à dire que ce que vous appelez les zones libérées sont devenues des zones de terrorisme et de transit des terroristes d’AQMI …
Le président sahraoui Mohamed Abdel Aziz: Dans les zones libérées, nous avons avec nous les observateurs des Nations Unies, notamment de la MINURSO. De même que dans les zones libérées de notre territoire, il y a l’administration de notre Etat, nos forces armées et ce sont des zones ouvertes à longueur d’années pour les visiteurs internationaux y compris les journalistes et les Mauritaniens.
Aucun acte relevant de terrorisme ou d’instabilité ou de laisser-aller ou de perte de contrôle ne s’y est produit ni a été opéré depuis le 6 septembre 1991, c’est-à-dire depuis le jour de cessez-le-feu entre l’armée nationale sahraouie de libération et l’armée marocaine et donc ce sont des zones sécurisées. C’est dire que ces accusations sont, en toute franchise l’œuvre du Maroc dont les services officiels s’en font l’écho pour porter atteinte au peuple sahraoui et l’Etat sahraoui et aussi pour jeter la poudre aux yeux de l’opinion publique internationale.
De notre point de vue, c’est le royaume du Maroc qui est la principale source d’instabilité dans la sous-région du Nord-Ouest de l’Afrique.
Primo c’est un pays qui est considéré parmi les plus anciens pays producteurs de drogue en particulier le Haschisch qu’il exporte partout en particulier vers l’Europe via la mer, l’Algérie, le Sahara occidental, la Mauritanie via l’océan et le sahara désertique et c’est pourquoi il y a des bandes spécialisées dans le trafic de cette drogue qu’est le haschisch.
La guerre que mène le Maroc au Sahara occidental pour imposer un état de fait militaire et annexer par la force ce territoire est une source d’instabilité, de tension permanente, de malentendus entre les Etats et les parties qui empêche l’existence de politique de confiance, de coopération et de bon voisinage pour faire face aux problèmes qui existent ou qui peuvent exister.
Quant au gouvernement sahraoui et le Front Polisario, il est entendu de par notre parcours, notre orientation, notre politique et aussi de par la reconnaissance de tous que nous sommes contre le chaos, le laisser-aller, le terrorisme, l’instabilité et que nous sommes avec le respect des Etats et des peuples, leurs affaires intérieures des Etats et le droit international et c’est que existe de fait dans les zones libérées de la République Arabe Sahraoui Démocratique.
Nous vous invitons, en tant que journalistes, intellectuels, faiseurs d’opinions, à venir quand vous voulez, visiter en toute liberté, les zones libérées de la RASD pour voir de visu ce qui s’y passe et demandons aux autorités marocaines de vous autoriser et d’autoriser d’autres journalistes à en faire autant dans les zones occupées pour faire la différence entre la propagande marocaine et la réalité sur le terrain.
N.I.-A.I: M. le Président, si vous permettez, une double question: d’abord sur votre participation à ce 50ème anniversaire de la Résolution 15/14 qui vous concerne en premier, le Sahara occidental étant l’un sinon le dernier territoire d’Afrique non décolonisé et ensuite au sujet de vos relations avec la Mauritanie. Que manque-t-il à ces rapports mauritano-sahraouis, quelle coordination entretenez-vous, par exemple, dans la lutte contre le terrorisme ?
Le président sahraoui Mohamed Abdel Aziz: En réponse au premier volet de votre question, nous remercions le gouvernement algérien pour son initiative qui a permis de célébrer le 50ème anniversaire de la Résolution 15/14 portant Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux pour exercer leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
Ce fut une grande occasion pour nombre d’hommes et de femmes qui ont largement contribué et de façon dynamique en Afrique, en Amérique latine et particulièrement en Asie, au mouvement mondial de liberté qui est naît, a grandi et a évolué au lendemain de la seconde guerre mondiale avec la génération Ben Bella, Kenneth Kaunda, Thabo Mbeki, Salim Ahmed Salim, Obasanjo, et j’en passe, qui y ont participé avec bien d’autres en allant du Vietnam jusqu’en Afrique. Donc c’est une opportunité leur permettant de se réunir et parmi eux il y en a qui ont fait la résistance et lutté par les armes, par leurs plumes, par la politique, le cinéma, le théâtre … Mais aussi rencontrer ceux, juristes, journalistes, … qui ont accompagné cette dynamique, aidé, soutenu et plaidé en faveur de ce mouvement de liberté dans le tiers-monde, en Europe mais aussi aux USA, ayant abouti à cette résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies du 14 décembre 1960.
Mais ce fut aussi la rencontre entre toutes ces personnalités et les nouvelles générations qui avaient suivi pour que tous se retrouvent ensemble et célèbrent les indépendances des pays et des peuples consacrées après l’adoption de cette déclaration 15/14.
Cette conférence d’Alger a été également une occasion pour attirer l’attention et rappeler que même si cette déclaration 15/14 a profité à plusieurs peuples et a donné lieu à plusieurs indépendances et au règlement de nombre de questions de décolonisation, il reste encore des pays, des endroits et des peuples qui attendent la mise en œuvre de cette Résolution et donc il s’agit d’un appel à l’opinion publique internationale et à la communauté internationale pour faire pression et mobiliser les forces à nouveau pour l’application de cette résolution et parmi ces Etats le Sahara occidental.
Dans notre analyse, cette conférence d’Alger à laquelle ont participé la Ligue Arabe, l’Union Africaine, l’ONU et beaucoup d’autres organisations et personnalités qui ont leur influence et leur rôle à jouer dans le cas sahraoui et dans d’autres cas comme celui de la Palestine.
C’est donc une occasion pour dire que le problème de la colonisation est insupportable.
Pour le deuxième volet de votre question et en ce qui concerne la Mauritanie, comme je l’ai dit nous partageons beaucoup, nous sommes toujours, en tant que politiques, en quête de rehausser le niveau des relations pour répondre aux attentes que nous impose l’Histoire et la culture.
Je dois dire toute notre satisfaction de la confiance mutuelle qui existe entre la RASD et la Mauritanie et la nature de la coordination entre nous. Il y a deux Etats voisins, observateurs dans les négociations entre nous et le Maroc sous la supervision de l’envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unie. Tout cela constitue des facteurs importants qui prédisposent la Mauritanie à jouer un rôle de premier rang pour l’avènement de la paix et la construction maghrébine et pour rendre justice aux ayant-droits légitimes.
Commentaire