Transparency Maroc déterminée à organiser sa cérémonie, trois fois interdite
Transparency Maroc (TM) se dit déterminée à organiser la cérémonie de remise des prix de l’intégrité malgré les trois interdictions dont elle a fait l’objet. Des interdictions de « l’administration » que l’association de lutte contre la corruption considère comme une « décision politique » au « caractère abusif et patent ».
TM dénonce « l’excès de pouvoir matérialisé par les mesures visant à empêcher l’association de conduire librement ses actions dans la légalité, et notamment à mettre à l’honneur publiquement les personnes de son choix ». Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, cette organisation nationale de lutte contre la corruption parle de « décision politique » suite aux interdictions de tenir sa cérémonie de remise des prix de l’intégrité, instituée cette année.
Le motif de « réunion publique non déclarée » invoquée par les autorités pour empêcher la tenue de la cérémonie dans les locaux de l’association est battu en brèche par TM. Elle rappelle que sa cérémonie devait se tenir « sur invitation nominative dans un local privé », ce qui « ne relève pas » d’une réunion publique définie par la loi comme « toute assemblée temporaire mais concertée, ouverte au public ».
Remise en cause de l’engagement des autorités à lutter contre la corruption
Pour TM, le « harcèlement grave » dont elle fait l’objet et qui lui « occasionne un préjudice considérable » affecte aussi « lourdement la crédibilité de l’engagement des pouvoirs publics à renforcer l’Etat de droit, à soutenir la société civile et à lutter contre la corruption ».
L’association rappelle s’être heurtée à ses débuts à des « abus de pouvoirs similaires ». Ce qui, aujourd’hui encore, n’entame en rien sa détermination à « exercer pleinement ses droits sans ingérence administrative ou politique indue ». Transparency Maroc donne rendez-vous « dans un proche avenir » à ses « invités et [à] tous ceux qui souhaitent manifester leur attachement aux libertés fondamentales et leur engagement pour l’édification du Système National d’Intégrité » pour la tenue de la cérémonie.
Des bâtons dans les roues de Transparency ?
Cette cérémonie devait se tenir le 21 décembre dernier à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM), dans le cadre de la célébration de la Journée internationale contre la corruption. Mais, en raison « du dérangement ressenti par “ les responsables de l’Etat” (sic), la direction de la BNRM a fait marche arrière. Ce sera ensuite autour de la direction de l’Hôtel Tour Hassan (Rabat) d’obtempérer (après avoir réservée la salle pour Transparency Maroc) en exigeant « l’obtention d’une autorisation des autorités locales ».
Mais selon TM les services de la Wilaya de Rabat ont refusé d’enregistrer la demande qui leur a été présentée pour « l’autorisation » exigée par l’hôtel, « sous prétexte qu’elle devait leur parvenir 48 heures avant la date de la manifestation ». « Des obstructions successives » qui conduiront au transfert de la cérémonie dans les locaux de l’association. Mais là aussi, c’était sans compter avec la descente sur les lieux de « plusieurs responsables » dont « le Pacha » et « le Caïd ». Ces deux derniers signifieront à Transparency Maroc que « les autorités s’opposaient à la tenue de cette réunion » qualifiée de « publique » et « non déclarée ».
Le prix de l’Intégrité de Transparency Maroc
Transparency Maroc a institué en 2010 le prix de l’intégrité. L’objectif est de distinguer les initiatives remarquables et les bonnes pratiques en matière de lutte contre la corruption dans le royaume. Son jury est composé selon l’association de « quatre personnalités reconnues de la société civile ». Des personnalités qui, au terme de leurs délibérations ont attribué le prix 2010 à Chakib El Khyari. Le lauréat a été choisi pour « son courage à dénoncer la passivité complice des autorités locales (Dans le Rif) face à un trafic de drogue qui ne se cache plus ».
A côté de Chakib El Khyari, les instances dirigeantes de l’association ont décidé de rendre hommage à Me Abderrahim Berrada par l’attribution d’un prix spécial, en reconnaissance de sa probité, de son courage et de son engagement pour le respect du Droit.
Oumar Baldé
Copyright ********.com
Transparency Maroc (TM) se dit déterminée à organiser la cérémonie de remise des prix de l’intégrité malgré les trois interdictions dont elle a fait l’objet. Des interdictions de « l’administration » que l’association de lutte contre la corruption considère comme une « décision politique » au « caractère abusif et patent ».
TM dénonce « l’excès de pouvoir matérialisé par les mesures visant à empêcher l’association de conduire librement ses actions dans la légalité, et notamment à mettre à l’honneur publiquement les personnes de son choix ». Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, cette organisation nationale de lutte contre la corruption parle de « décision politique » suite aux interdictions de tenir sa cérémonie de remise des prix de l’intégrité, instituée cette année.
Le motif de « réunion publique non déclarée » invoquée par les autorités pour empêcher la tenue de la cérémonie dans les locaux de l’association est battu en brèche par TM. Elle rappelle que sa cérémonie devait se tenir « sur invitation nominative dans un local privé », ce qui « ne relève pas » d’une réunion publique définie par la loi comme « toute assemblée temporaire mais concertée, ouverte au public ».
Remise en cause de l’engagement des autorités à lutter contre la corruption
Pour TM, le « harcèlement grave » dont elle fait l’objet et qui lui « occasionne un préjudice considérable » affecte aussi « lourdement la crédibilité de l’engagement des pouvoirs publics à renforcer l’Etat de droit, à soutenir la société civile et à lutter contre la corruption ».
L’association rappelle s’être heurtée à ses débuts à des « abus de pouvoirs similaires ». Ce qui, aujourd’hui encore, n’entame en rien sa détermination à « exercer pleinement ses droits sans ingérence administrative ou politique indue ». Transparency Maroc donne rendez-vous « dans un proche avenir » à ses « invités et [à] tous ceux qui souhaitent manifester leur attachement aux libertés fondamentales et leur engagement pour l’édification du Système National d’Intégrité » pour la tenue de la cérémonie.
Des bâtons dans les roues de Transparency ?
Cette cérémonie devait se tenir le 21 décembre dernier à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc (BNRM), dans le cadre de la célébration de la Journée internationale contre la corruption. Mais, en raison « du dérangement ressenti par “ les responsables de l’Etat” (sic), la direction de la BNRM a fait marche arrière. Ce sera ensuite autour de la direction de l’Hôtel Tour Hassan (Rabat) d’obtempérer (après avoir réservée la salle pour Transparency Maroc) en exigeant « l’obtention d’une autorisation des autorités locales ».
Mais selon TM les services de la Wilaya de Rabat ont refusé d’enregistrer la demande qui leur a été présentée pour « l’autorisation » exigée par l’hôtel, « sous prétexte qu’elle devait leur parvenir 48 heures avant la date de la manifestation ». « Des obstructions successives » qui conduiront au transfert de la cérémonie dans les locaux de l’association. Mais là aussi, c’était sans compter avec la descente sur les lieux de « plusieurs responsables » dont « le Pacha » et « le Caïd ». Ces deux derniers signifieront à Transparency Maroc que « les autorités s’opposaient à la tenue de cette réunion » qualifiée de « publique » et « non déclarée ».
Le prix de l’Intégrité de Transparency Maroc
Transparency Maroc a institué en 2010 le prix de l’intégrité. L’objectif est de distinguer les initiatives remarquables et les bonnes pratiques en matière de lutte contre la corruption dans le royaume. Son jury est composé selon l’association de « quatre personnalités reconnues de la société civile ». Des personnalités qui, au terme de leurs délibérations ont attribué le prix 2010 à Chakib El Khyari. Le lauréat a été choisi pour « son courage à dénoncer la passivité complice des autorités locales (Dans le Rif) face à un trafic de drogue qui ne se cache plus ».
A côté de Chakib El Khyari, les instances dirigeantes de l’association ont décidé de rendre hommage à Me Abderrahim Berrada par l’attribution d’un prix spécial, en reconnaissance de sa probité, de son courage et de son engagement pour le respect du Droit.
Oumar Baldé
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