A l’initiative de l’Association Machaâl Chahid en coordination avec El Moudjahid et en présence de nombreux moudjahidine, de personnalités politiques, de représentants d’institutions publiques, de représentants d’ambassades et de la famille du défunt, a eu lieu, hier, au centre de presse d’El Moudjahid un hommage exceptionnel rendu à l’illustre Président du GPRA, Ferhat Abbas, qui a été à la tête de l’institution au lendemain de sa création (18 septembre 1958), jusqu’au 28 août 1961, soit deux mandats. Le troisième mandat est revenu à M. Benyoucef Benkhedda, qui a officié à la tête du GPRA du 28 août 1961 à août 1962.
La création du GPRA a correspondu à l’évolution de la lutte
La création du GPRA a correspondu à l’évolution de la lutte engagée contre l’armée d’occupation de notre pays. Elle correspondait également à un désir profond du peuple algérien renforçant ainsi l’idée d’indépendance à travers une institution qui bénéficierait amplement de l’audience internationale. Il a existé une attente importante pour la constitution d’un gouvernement algérien et l’ambition de le voir accéder au rang d’interlocuteur irrécusable, relèvent les observateurs politiques et autres historiens.
Une place prééminente dans l’histoire
Celui que devait accéder à la présidence de cette prestigieuse institution a occupé une place prééminente dans l’histoire de son pays, celui qui selon M. Amar Belkhodja, journaliste-écrivain, intervenant hier au centre de presse d’El Moudjahid, eut un si long parcours politique nécessitant des journées d’études entières, disait-il.
M. Amar Belkhodja a retracé certaines périodes caractéristiques de ce parcours exceptionnel du regretté premier Président du GPRA, M. Ferhat Abbas, dans le cadre du mouvement nationaliste comme durant la lutte de Libération nationale. Le premier Président du GPRA, et homme politique est rappelé par ses qualités de tribun, par son opposition acharnée à la politique répressive de l’administration et de l’armée coloniales à la quête éperdue en faveur de la liberté et de la liberté d’expression, de la reconnaissance de droits élémentaires et imprescriptibles en faveur des opprimés.
Une force de mobilisation
M. Ferhat Abbas, relève M. Amar Belkhodja, a énormément fait pour mobiliser et mobiliser notamment les Européens sur les conditions faites aux Algériens réduits à la domination et à l’enfermement dans leur propre pays. Le premier Président du GPRA et premier président de l’Assemblée constituante, au lendemain de l’indépendance, avant de se dessaisir de son mandat, continua à militer pour la promotion de cette Algérie qu’il a eu à cœur d’en défendre l’honneur et l’image, sa vie durant, en dépit des vicissitudes de l’histoire qui le virent être écartés de la vie politique active dans l’Algérie post indépendante, laissant en lui de terribles blessures qui restèrent non cicatrisées. Ces blessures donnèrent au premier Président du GPRA, au soir de sa vie, la force de laisser un témoignage sous forme d’un ouvrage inédit publié à titre posthume par son fils Abdelhalim, sous le titre évocateur de Demain se lèvera le jour, publié aux éditions Alger-livres. Dans la préface de l’ouvrage il est relevé qu’en dépit d’une âge avancé et bien que très malade, les idées qui sont développées tout au long de cet ouvrage sont de la part du premier Président du GPRA, les preuves d’un raisonnement lucide et sont le reflet d’une clairvoyance prémonitoire que les tragiques événements qui ont traumatisé notre pays, bien après qu’il nous ait quittés, lui ont donné raison.
Le dernier acte d’une vie politique exceptionnelle
“ Je suis au soir de ma vie, écrivit l’illustre personnalité politique, ce livre est le dernier acte de ma vie politique. C’est un adieu à l’Algérie, à mes amis du Maghreb et à tous ceux que j’ai aimés. Et aussi mon adieu à mes amis français, de France et d’Algérie, et particulièrement à ceux qui ont vécu à mes côtés durant notre terrible guerre de libération, surtout au péril de leur vie. ” M. Corso, universitaire eut à rappeler, lui aussi, ce passé politique prestigieux de Ferhat Abbas et cet engagement pour la liberté, la place importante qui a été la sienne pour la reconnaissance de la dignité. M. Ferhat Abbas à travers l’action politique et partisane, dans le mouvement nationaliste et à travers la presse, contribue puissamment à la mobilisation des esprits. Il y avait un débat critique autour des objectifs assignés à la lutte et aux revendications en faveur de la justice et de la liberté, débat critique sur la démarche politique qui opposa parfois Ferhat Abbas à d’autres composantes du mouvement nationaliste qui étaient toutes mues néanmoins par la volonté de lutter contre la politique répressive de l’administration et de l’armée coloniales.
Un homme d’autorité
M. Corso eut à regretter que lors de la cérémonie de recueillement, vendredi dernier, au cimetière El Alia où est enterré le regretté président du GPRA, il y avait d’inexplicables absences. L’orateur a rappelé l’autorité qu’a représentée Ferhat Abbas à travers son combat dans le mouvement nationaliste durant la guerre de Libération nationale et dans la période post-indépendance où il s’est trouvé en face de multiples obstacles. C’est un épisode douloureux qui a contribué à brouillé l’itinéraire tracé pour une Algérie où triompherait la démocratie et la liberté d’expression.
Absence de repères
M. Corso a parlé alors d’absences de repères ou de repères qui auraient été brouillés. Intervenant à son tour, Mme Leila Benamar Benmansour, universitaire, a fait un long plaidoyer sur l’action de Ferhat Abbas et de la vision qu’avait le défunt de sa conception de l’éducation des masses, concept qu’il défendra tout au long de son parcours politique. L’oratrice a regretté et dit avoir souffert, comme tous les autres, des contre-vérités colportées sur le grand homme et son itinéraire politique, alors que cet homme, dit-elle, représente tant pour des générations entières.
Un itinéraire digne d’éloges
L’itinéraire exceptionnel de cet homme politique d’envergure n’est comparable à aucun autre, affirme l’oratrice, du fait de sa longévité, mais aussi de sa qualité et de son universalité, car si Ferhat Abbas luttait pour la libération du peuple algérien, il était opposé à tous les totalitarismes. Pour Mme Leila Benamar Benmansour, Ferhat Abbas était un homme de progrès. La jeunesse algérienne a toujours été l’objet de beaucoup d’attention de la part du défunt, et a pris une large part dans sa réflexion politique. C’est cette jeunesse qu’il voulait instruite, éduqué, vivant dans la liberté et la dignité dans son propre pays.
Que l’histoire parvienne à corriger les erreurs
L’oratrice formule le souhait que l’histoire permettra de corriger les erreurs commises et rendre justice à l’illustre personnage politique. L’oratrice rappelle le combat qui a été celui de Ferhat Abbas, ses démarches diplomatiques auprès des grands de ce monde, qui ont contribué grandement, dit-elle, à l’indépendance de notre pays. Le diplomate bien connu, dit-elle, mérite pour cette seule action, un livre à lui tout seul. Mme Leila Benamar Benmansour a jugé intéressant de s’appesantir sur un combat qui a été celui mené aux côtés de tous les autres par Ferhat Abbas, celui de l’instruction et de l’éducation dues aux jeunes Algériens.
Le combat en faveur de l’éducation et de l’instruction
Le combat, dit-elle, Ferhat Abbas le considérait tout aussi important que les autres. Dès ses premiers pas en politique, Ferhat Abbas considérait la question comme hautement importante. Pour le regretté président du GPRA, pour la libération du pays, il ne suffisait pas de prendre les armes contre l’occupant mais de savoir pourquoi l’on se battait. Il ne suffisait pas non plus de remporter la guerre contre l’occupant, mais encore de savoir ce que veut dire être libre et gérer cette liberté de manière à ce que l’indépendance ne soit pas anarchie, mais ordre, instruction, éducation, travail, gestion et partage. Cette question a été soulevée par Ferhat Abbas dès 1922, alors qu’il n’avait que 23 ans.
Préparer le peuple algérien aux conditions de la lutte
En 1962 dans la “ nuit coloniale ” il affirmait que la lutte contre le colonialisme consistait à préparer le peuple algérien à de meilleurs conditions de lutte. Ces meilleurs conditions se retrouvent forcément dans l’éducation et l’instruction. En 1935, s’adressant à l’administration coloniale, il avance son programme pour une justice sociale, dont l’instruction publique tient une large place, voire prioritaire.
Son combat pour l’accès à l’instruction des jeunes filles est vue également comme exemplaire. S’adressant au maréchal Pétain en 1941, rapporte Mme Leila Benamar Benmansour, Ferhat Abbas pose le problème fondamental de l’instruction et de l’éducation. Il n’est pas juste dans un pays, disait-il dans ce message, que la plus grande partie de la population croupille dans l’analphabétisme et dans la misère alors que la minorité jouit de tous les avantages de l’existence et du bien-être.
Remettre la langue nationale à la place qui est la sienne
Dans ce rapport, Ferhat Abbas réclamait l’abrogation de toutes les dispositions d’exception qui frappaient la langue arabe en l’assimilant aux langues étrangères. La langue arabe, disait-il, doit être considérée comme une langue officielle au même titre que la langue française. Ferhat Abbas réclamait également la liberté de l’enseignement religieux et l’abrogation du décret du 8 mars 1938, qui interdit toute création d’école libre musulmane sans autorisation préfectorale. Durant la période post indépendance, tout le monde sait ce qu’il advint de ce grand homme, note l’oratrice qui rappelle que dans tous ses livres publiés après 1980 qui a commencé par Autopsie d’une guerre pour s’achever avec Demain se lèvera le jour, Ferhat Abbas marquait son inquiétude pour l’avenir de la jeunesse algérienne, cette jeunesse qu’il voulait libre, instruite et éduquée.
La création du GPRA a correspondu à l’évolution de la lutte
La création du GPRA a correspondu à l’évolution de la lutte engagée contre l’armée d’occupation de notre pays. Elle correspondait également à un désir profond du peuple algérien renforçant ainsi l’idée d’indépendance à travers une institution qui bénéficierait amplement de l’audience internationale. Il a existé une attente importante pour la constitution d’un gouvernement algérien et l’ambition de le voir accéder au rang d’interlocuteur irrécusable, relèvent les observateurs politiques et autres historiens.
Une place prééminente dans l’histoire
Celui que devait accéder à la présidence de cette prestigieuse institution a occupé une place prééminente dans l’histoire de son pays, celui qui selon M. Amar Belkhodja, journaliste-écrivain, intervenant hier au centre de presse d’El Moudjahid, eut un si long parcours politique nécessitant des journées d’études entières, disait-il.
M. Amar Belkhodja a retracé certaines périodes caractéristiques de ce parcours exceptionnel du regretté premier Président du GPRA, M. Ferhat Abbas, dans le cadre du mouvement nationaliste comme durant la lutte de Libération nationale. Le premier Président du GPRA, et homme politique est rappelé par ses qualités de tribun, par son opposition acharnée à la politique répressive de l’administration et de l’armée coloniales à la quête éperdue en faveur de la liberté et de la liberté d’expression, de la reconnaissance de droits élémentaires et imprescriptibles en faveur des opprimés.
Une force de mobilisation
M. Ferhat Abbas, relève M. Amar Belkhodja, a énormément fait pour mobiliser et mobiliser notamment les Européens sur les conditions faites aux Algériens réduits à la domination et à l’enfermement dans leur propre pays. Le premier Président du GPRA et premier président de l’Assemblée constituante, au lendemain de l’indépendance, avant de se dessaisir de son mandat, continua à militer pour la promotion de cette Algérie qu’il a eu à cœur d’en défendre l’honneur et l’image, sa vie durant, en dépit des vicissitudes de l’histoire qui le virent être écartés de la vie politique active dans l’Algérie post indépendante, laissant en lui de terribles blessures qui restèrent non cicatrisées. Ces blessures donnèrent au premier Président du GPRA, au soir de sa vie, la force de laisser un témoignage sous forme d’un ouvrage inédit publié à titre posthume par son fils Abdelhalim, sous le titre évocateur de Demain se lèvera le jour, publié aux éditions Alger-livres. Dans la préface de l’ouvrage il est relevé qu’en dépit d’une âge avancé et bien que très malade, les idées qui sont développées tout au long de cet ouvrage sont de la part du premier Président du GPRA, les preuves d’un raisonnement lucide et sont le reflet d’une clairvoyance prémonitoire que les tragiques événements qui ont traumatisé notre pays, bien après qu’il nous ait quittés, lui ont donné raison.
Le dernier acte d’une vie politique exceptionnelle
“ Je suis au soir de ma vie, écrivit l’illustre personnalité politique, ce livre est le dernier acte de ma vie politique. C’est un adieu à l’Algérie, à mes amis du Maghreb et à tous ceux que j’ai aimés. Et aussi mon adieu à mes amis français, de France et d’Algérie, et particulièrement à ceux qui ont vécu à mes côtés durant notre terrible guerre de libération, surtout au péril de leur vie. ” M. Corso, universitaire eut à rappeler, lui aussi, ce passé politique prestigieux de Ferhat Abbas et cet engagement pour la liberté, la place importante qui a été la sienne pour la reconnaissance de la dignité. M. Ferhat Abbas à travers l’action politique et partisane, dans le mouvement nationaliste et à travers la presse, contribue puissamment à la mobilisation des esprits. Il y avait un débat critique autour des objectifs assignés à la lutte et aux revendications en faveur de la justice et de la liberté, débat critique sur la démarche politique qui opposa parfois Ferhat Abbas à d’autres composantes du mouvement nationaliste qui étaient toutes mues néanmoins par la volonté de lutter contre la politique répressive de l’administration et de l’armée coloniales.
Un homme d’autorité
M. Corso eut à regretter que lors de la cérémonie de recueillement, vendredi dernier, au cimetière El Alia où est enterré le regretté président du GPRA, il y avait d’inexplicables absences. L’orateur a rappelé l’autorité qu’a représentée Ferhat Abbas à travers son combat dans le mouvement nationaliste durant la guerre de Libération nationale et dans la période post-indépendance où il s’est trouvé en face de multiples obstacles. C’est un épisode douloureux qui a contribué à brouillé l’itinéraire tracé pour une Algérie où triompherait la démocratie et la liberté d’expression.
Absence de repères
M. Corso a parlé alors d’absences de repères ou de repères qui auraient été brouillés. Intervenant à son tour, Mme Leila Benamar Benmansour, universitaire, a fait un long plaidoyer sur l’action de Ferhat Abbas et de la vision qu’avait le défunt de sa conception de l’éducation des masses, concept qu’il défendra tout au long de son parcours politique. L’oratrice a regretté et dit avoir souffert, comme tous les autres, des contre-vérités colportées sur le grand homme et son itinéraire politique, alors que cet homme, dit-elle, représente tant pour des générations entières.
Un itinéraire digne d’éloges
L’itinéraire exceptionnel de cet homme politique d’envergure n’est comparable à aucun autre, affirme l’oratrice, du fait de sa longévité, mais aussi de sa qualité et de son universalité, car si Ferhat Abbas luttait pour la libération du peuple algérien, il était opposé à tous les totalitarismes. Pour Mme Leila Benamar Benmansour, Ferhat Abbas était un homme de progrès. La jeunesse algérienne a toujours été l’objet de beaucoup d’attention de la part du défunt, et a pris une large part dans sa réflexion politique. C’est cette jeunesse qu’il voulait instruite, éduqué, vivant dans la liberté et la dignité dans son propre pays.
Que l’histoire parvienne à corriger les erreurs
L’oratrice formule le souhait que l’histoire permettra de corriger les erreurs commises et rendre justice à l’illustre personnage politique. L’oratrice rappelle le combat qui a été celui de Ferhat Abbas, ses démarches diplomatiques auprès des grands de ce monde, qui ont contribué grandement, dit-elle, à l’indépendance de notre pays. Le diplomate bien connu, dit-elle, mérite pour cette seule action, un livre à lui tout seul. Mme Leila Benamar Benmansour a jugé intéressant de s’appesantir sur un combat qui a été celui mené aux côtés de tous les autres par Ferhat Abbas, celui de l’instruction et de l’éducation dues aux jeunes Algériens.
Le combat en faveur de l’éducation et de l’instruction
Le combat, dit-elle, Ferhat Abbas le considérait tout aussi important que les autres. Dès ses premiers pas en politique, Ferhat Abbas considérait la question comme hautement importante. Pour le regretté président du GPRA, pour la libération du pays, il ne suffisait pas de prendre les armes contre l’occupant mais de savoir pourquoi l’on se battait. Il ne suffisait pas non plus de remporter la guerre contre l’occupant, mais encore de savoir ce que veut dire être libre et gérer cette liberté de manière à ce que l’indépendance ne soit pas anarchie, mais ordre, instruction, éducation, travail, gestion et partage. Cette question a été soulevée par Ferhat Abbas dès 1922, alors qu’il n’avait que 23 ans.
Préparer le peuple algérien aux conditions de la lutte
En 1962 dans la “ nuit coloniale ” il affirmait que la lutte contre le colonialisme consistait à préparer le peuple algérien à de meilleurs conditions de lutte. Ces meilleurs conditions se retrouvent forcément dans l’éducation et l’instruction. En 1935, s’adressant à l’administration coloniale, il avance son programme pour une justice sociale, dont l’instruction publique tient une large place, voire prioritaire.
Son combat pour l’accès à l’instruction des jeunes filles est vue également comme exemplaire. S’adressant au maréchal Pétain en 1941, rapporte Mme Leila Benamar Benmansour, Ferhat Abbas pose le problème fondamental de l’instruction et de l’éducation. Il n’est pas juste dans un pays, disait-il dans ce message, que la plus grande partie de la population croupille dans l’analphabétisme et dans la misère alors que la minorité jouit de tous les avantages de l’existence et du bien-être.
Remettre la langue nationale à la place qui est la sienne
Dans ce rapport, Ferhat Abbas réclamait l’abrogation de toutes les dispositions d’exception qui frappaient la langue arabe en l’assimilant aux langues étrangères. La langue arabe, disait-il, doit être considérée comme une langue officielle au même titre que la langue française. Ferhat Abbas réclamait également la liberté de l’enseignement religieux et l’abrogation du décret du 8 mars 1938, qui interdit toute création d’école libre musulmane sans autorisation préfectorale. Durant la période post indépendance, tout le monde sait ce qu’il advint de ce grand homme, note l’oratrice qui rappelle que dans tous ses livres publiés après 1980 qui a commencé par Autopsie d’une guerre pour s’achever avec Demain se lèvera le jour, Ferhat Abbas marquait son inquiétude pour l’avenir de la jeunesse algérienne, cette jeunesse qu’il voulait libre, instruite et éduquée.
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