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Renault : Une usine en Algérie conditionnée par la protection du marché

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    Renault : Une usine en Algérie conditionnée par la protection du marché
    Les discussions au sujet du projet d’usine Renault en Algérie reprennent*le 15 janvier 2011. Alger ne veut pas d’une simple usine de montage et demande une intégration de l’ordre de 40% après quatre ans d’activité. Le constructeur français exige en contrepartie une protection accrue du marché algérien contre les importations ! Renault veut que l’Algérie pousse son «patriotisme économique », le plus loin possible !



    L’année 2010 pour l’industrie algérienne se termine, au plan du discours au moins, par la relance du projet d’usine Renault en Algérie. La volonté du gouvernement de relancer l’industrie mécanique et de lancer un début d’industrie automobile s’exprime par l’ambition de dépasser d’emblée le simple assemblage.* Au début de l’année 2009, le gouvernement algérien avait bloqué des projets d’usine de montage automobile de privés algériens avec des partenaires chinois au nom d’une exigence de «*qualité*». Il s’agit en réalité de créer les conditions favorables à la SNVI pour aboutir* à un partenariat avec un grand constructeur mondial et de garantir un taux d’intégration substantiel.* Cette exigence a été réaffirmée jeudi par le ministre algérien de l’industrie et de la PME, M.Mohamed Benmeradi qui est également le vis-à-vis de M.Jean-Pierre Raffarin, désigné comme «*Monsieur Algérie*» de l’Elysée pour les questions économiques. Tout en indiquant que les discussions avec Renault étaient toujours «*en cours*», le ministre algérien a réaffirmé la principale exigence du gouvernement*: «*nous voulons que le projet ne soit pas uniquement une usine de montage, mais une véritable usine de fabrication de véhicules avec un taux d’intégration progressif, permettant à la sous-traitance algérienne de participer au projet ».

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    40% d’intégration après quatre ans

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    M.Benmeradi a indiqué également que l’Algérie souhaite une implication forte des partenaires étrangers. Le partenaire, a-t-il souligné, doit s’engager financièrement dans l’investissement et ne doit pas se contenter d’apporter sa marque et son label. Il faut rappeler qu’outre Renault, deux autres projets sont en discussion entre l’Algérie et des partenaires étrangers. Les discussions les plus avancées concernent un projet d’usine de camions et voitures de type 4x4* à Tiaret avec Mercedes-Benz.* Adossé à des commandes publiques fermes, notamment pour le ministère de la défense nationale, ce projet pourrait bien être le premier à être concrétisé. Le groupe Volkswagen aurait également manifesté de l’intérêt pour le marché algérien. Il reste à connaître le niveau d’intégration de ces projets et à partir de quel seuil la partie algérienne peut considérer qu’il s’agit de «*fabrication*» et non plus de simple «*montage*». Hamid Temmar, le prédécesseur de Benmeradi à l’industrie fixait à 40% le taux d’intégration souhaité pour l’automobile «*made in Algeria*». *Les spécialistes estiment cependant, au vu de la rareté des entreprises locales de sous-traitance, que le taux d’intégration au démarrage sera nécessairement plus modeste et se situerait aux alentours de 20%.

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    Chose apparemment admise par M.Benmeradi qui a indiqué que les discussions portent sur " la création dans une première étape d'une* usine de montage, qui sera suivie dans une seconde étape par la fabrication* de véhicules avec un taux d'intégration de l'industrie nationale de 40% étalée* sur quatre ans.*». «*Si les négociations aboutissent, l'usine sera implantée sur les sites* de la SNVI*» a indiqué le ministre en précisant que Renault s'est proposé* de ''livrer ses véhicules au marché algérien d'ici à 2012''

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    Renault change son fusil d’épaule

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    Le groupe Renault qui avait dans le passé posé des conditions difficiles à accepter – notamment le rétablissement du crédit à la consommation – pour le gouvernement algérien car touchant à sa liberté de déterminer sa politique économique, semble avoir changé son fusil d’épaule. Et même à aller dans le sens de la politique protectionniste que le gouvernement algérien met en place depuis 2008. Ainsi, selon Benmeradi, Renault demande désormais une protection du marché national de l’automobile, voire même la suppression de l’importation de véhicules. Exigence qui semble exorbitante, même pour un ministre dans un gouvernement de «*nationalisme économique*». Selon Benmeradi, Renault demande des assurances *auxquelles le gouvernement algérien ne peut répondre, comme «*des garanties de protection du marché et qu’il n’y ait plus d’importation de véhicules…etc. Ce sont là les questions sur lesquelles nous travaillons ».

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    Renault semble ainsi attendre davantage que les mécanismes mis en place (ou remis en place) par le gouvernement pour avantager la production locale. Tout en imposant la règle du 51/49%, le gouvernement a pris des mesures fiscales incitatives*: TVA préférentielle et des droits de douanes à taux zéro pour les intrants des productions locales. A cela s’ajoute une «*préférence nationale*» en matière d’équipement des entreprises et des administrations. Des gros marchés gagnés pratiquement d’avance par les constructeurs qui s’établissent sur place. Il est surprenant de découvrir que Renault demande au gouvernement d’aller pratiquement jusqu’au bout de la logique du «*nationalisme économique*» en serrant davantage les vis pour les importations. Position de négociateur ou rationalité de protection du marché interne*? Les deux parties doivent se réunir à la mi-janvier 2011 pour faire le point.
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