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Afrique du Sud. Une destination pour tuer sa femme ?

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  • Afrique du Sud. Une destination pour tuer sa femme ?

    Un Britanique d’origine indienne aurait fait tuer son épouse pendant leur lune de miel au Cap. Le mystère tient en haleine les opinions dans trois continents.

    Ce qui aurait pu passer pour un fait divers, l’un des 50 meurtres quotidiens en Afrique du Sud, est devenu «l’affaire Dewani». Une enquête à rebondissements qui fait les gros titres en Afrique du Sud, en Grande-Bretagne et en Inde. Tous les ingrédients du thriller sont réunis. Un jeune marié de 31 ans, britannique d’origine indienne, est soupçonné d’avoir commandité le meurtre de sa femme pendant une lune de miel au Cap. Il est incriminé par un chauffeur de taxi mais aussi par des éléments de preuve qui font monter la moutarde au nez du chef de la police sud-africaine : «Un singe est venu de Londres pour tuer sa femme ici, s’est emporté Bheki Cele, oubliant jusqu’au principe de la présomption d’innocence. Il pensait que nous, les Sud-Africains, sommes stupides. Ne venez pas tuer de gens ici !»
    La nation arc-en-ciel avait fait un sans-faute, sur le plan de la sécurité pendant la Coupe du monde de football. Voilà que ce meurtre entame sa réputation et chauffe les esprits. En Afrique du Sud, la criminalité est un sujet sensible. Les uns nient l’importance du problème, répétant que le crime existe partout. Les autres réclament la peine de mort. Meurtres, viols, braquages de voitures et cambriolages… Le fléau frappe partout et dans tous les milieux, sans que la police, dépassée, puisse faire face.
    Tout a commencé le 14 novembre. Le corps d’Anni Hindocha, belle Suédoise d’origine indienne de 28 ans, est retrouvé à 7 heures du matin, une balle dans la nuque, sur le siège arrière d’une Volkswagen, à Khayelitsha. Ce township noir de la ville du Cap est réputé dangereux. Il manque à Anni Hindocha son sac, son téléphone, un bracelet de diamants et sa montre Armani. Il n’y a pas eu viol, selon la police.
    Anni Hindocha est morte deux semaines après un mariage traditionnel célébré à Bombay, en Inde. Son mari, Shrien Dewani, un homme d’affaires établi à Bristol, dirige PSP Healthcare, un groupe qui gère plusieurs maisons de santé. Il a donné l’alerte dans la nuit et expliqué à la police avoir été victime d’un hijacking, l’un de ces braquages de voiture à main armée, dans le taxi où il se trouvait avec Anni. Après un dîner dans un restaurant de fruits de mer à Somerset West, station balnéaire située à 48 km à l’est du Cap, le couple se serait dit, selon le mari : «Et si nous allions voir l’Afrique du Sud authentique ?» D’où le détour à Gugulethu, à 22 heures, pour se rendre dans une taverne de ce township noir. Au deuxième carrefour après la sortie de l’autoroute, le taxi est braqué. Deux hommes armés montent dans la voiture, roulent quelques mètres et font d’abord descendre le chauffeur, puis le mari. «Je les ai suppliés de me laisser avec Anni. Comme la sécurité enfant était enclenchée et qu’ils n’arrivaient pas à ouvrir la porte arrière, ils m’ont sorti de la voiture par la fenêtre et m’ont jeté sur le bas-côté», racontera Dewani.
    «Gros poisson»

    Le lendemain commençait l’enquête des services de police sud-africains sur un meurtre peu ordinaire. Ce n’est pas la première fois, certes, qu’un touriste est assassiné en Afrique du Sud. Diane Conway, une Anglaise de 60 ans, a été tuée en octobre 2002 par des voleurs dans sa chambre d’hôtel, à Pilgrim’s Rest, site touristique du Mpumalanga, dans le nord-est du pays. Un mois plus tard, une Britannique de 29 ans et son fiancé sud-africain étaient enlevés en plein jour par quatre hommes noirs, sur un point de vue panoramique de la même province, puis embarqués pour quatorze heures de cauchemar. Le couple a été exhibé dans les tavernes des townships noirs du coin. La femme a été violée sous les yeux de son ami, qui a été battu et poignardé dans la cuisse. Les agresseurs, ivres morts, ont perdu le contrôle de la voiture dans la nuit, faisant un tonneau qui a permis aux victimes de s’échapper.
    Peu d’étrangers le savent, mais c’est au Cap, destination touristique très prisée, que le crime est à son comble en Afrique du Sud. La ville bat tous les records de meurtres dans le pays, la plupart du temps entre dealers ou personnes qui se connaissent, des soirées trop arrosées finissant mal dans les townships. Une violence ordinaire à laquelle les touristes échappent. Les plus malchanceux sont détroussés, plus rarement suivis et agressés dans leur chambre d’hôtel.
    Cette fois-ci, beaucoup d’éléments paraissent clocher. Les policiers se demandent pourquoi le couple n’a pas pris, à son arrivée à l’aéroport, la navette du Cape Grace, leur hôtel chic du front de mer, préférant un taxi qui leur a ensuite servi de «guide». Et pourquoi le corps de Shrien Dewani ne présente pas la moindre éraflure. Fait curieux dans ce type d’agression, le chauffeur s’en est sorti indemne lui aussi. Les enquêteurs ne comprennent pas comment le taxi a pu se risquer un samedi soir à Gugulethu, où 700 meurtres ont été dénombrés depuis 2005, pour aller voir une taverne que tout le monde sait fermée depuis plusieurs mois. Quant à l’attitude du mari, elle met la puce à l’oreille des journaux sud-africains : il s’empresse de quitter l’Afrique du Sud, puis de recruter Max Clifford, un professionnel en relations publiques d’un type un peu spécial, connu pour son art de «lisser» des réputations écornées ou de cacher les orientations homosexuelles de grands footballeurs.
    Alors que la presse sud-africaine se perd en conjectures sur Shrien Dewani, l’intéressé fait savoir, dix jours après les faits, qu’il n’est pas impliqué dans le meurtre de sa femme. «C’est la fin de mon monde, s’épanche-t-il le 23 novembre dans une interview exclusive au tabloïd anglais The Sun. Pourquoi aurais-je voulu la tuer ? Dire que je suis impliqué défie simplement la logique.» Et d’ajouter : «Je ne peux pas supporter de penser à ses derniers moments et à ce qu’elle a dû traverser avec ces hommes. Mais je sais qu’elle m’aimait et qu’elle devait penser à moi.»
    Un sac rempli de billets

    Au même moment, les inspecteurs du Cap ont déjà fait parler le chauffeur de taxi, dont les aveux mènent tout droit au «gros poisson», selon un porte-parole de la police. Zola Tongo, 31 ans, n’a pas de casier judiciaire. Il accepte de négocier une peine allégée en échange de sa coopération. Il raconte avoir été abordé le 12 novembre, la veille du meurtre, par Shrien Dewani, après avoir déposé le couple à son hôtel. Le client l’aurait pris à part, lui demandant des contacts pour «éliminer quelqu’un» et une adresse pour changer des dollars sans avoir à montrer son passeport. Son tarif : 15 000 rands (1 700 euros). Trois fois le prix d’une chambre au Cape Grace. La somme peut paraître dérisoire pour un meurtre, mais elle représente beaucoup d’argent en Afrique du Sud. Le salaire moyen dans la communauté noire ne dépasse pas 85 euros mensuels.
    Le chauffeur s’exécute. Il va voir un ami, Monde Mbolombo, qu’il sait introduit dans les milieux du crime. Ce dernier lui donne les contacts de deux repris de justice, Mziwamadoda Qwabe, 25 ans et Xolile Mngeni, 23 ans. En route vers Gugulethu en début de soirée, un premier rendez-vous est manqué avec les agresseurs. D’où la décision du taxi d’emmener le couple dîner au bord de la mer et de revenir plus tard. Avant d’entrer dans le restaurant, Dewani aurait demandé au chauffeur ce qui se passait, et aurait insisté pour que «le boulot soit fait le soir même», selon le témoignage de Zola Tongo. «Qwabe a pris la place du passager à l’avant et Mngeni à l’arrière. Les Dewani ont dû se coucher sur le siège arrière et Qwabe a démarré. Dewani et moi continuions à faire semblant d’être les victimes d’un hijacking.»
    Zola Tongo et Shrien Dewani se revoient le 16 novembre au Cape Grace, où le taxi reçoit, sous les caméras de surveillance de l’hôtel, un sac en plastique rempli de billets. Zola Tongo affirme avoir reçu 1 000 rands. Les deux tueurs, qui feront l’objet d’un procès séparé en février, se sont partagé 10 000 rands. Quant à Mbolombo, l’intermédiaire aujourd’hui en cavale, il aurait touché 5 000 rands. Zola Tongo est condamné le 7 décembre à dix-huit ans de prison ferme - au lieu des vingt-cinq ans encourus.
    «Sexe pervers»

    Le même jour, le procureur au parquet du Cap accuse Shrien Dewani d’avoir commandité le meurtre. Une demande d’extradition est faite. Le suspect se rend à la police et comparaît le 8 décembre à Londres. Il est libéré sous caution mais l’Afrique du Sud fait appel. Dewani doit rester deux jours en garde à vue. L’avocate Clare Montgomery clame l’innocence de son client : «Il est accusé par un groupe de voleurs et d’assassins qui veulent désespérément échapper à la perpétuité.» Elle soupçonne l’Afrique du Sud de vouloir défendre sa réputation en tant que destination touristique. Des allusions sont faites dans la presse britannique au manque de fiabilité de la justice sud-africaine. Le magistrat noir John Hlophe, chargé du dossier, se révèle très controversé. Il a fait maintes fois scandale en accusant ses collègues blancs de racisme et a été menacé d’une procédure disciplinaire pour avoir accepté les paiements d’un groupe privé.
    Shrien Dewani fait savoir, par la voix de son conseiller en communication, qu’il est médicalement suivi pour choc post-traumatique. Mais son cas ne fait que s’aggraver. Il aurait confié à Zola Tongo qu’il n’en était pas à son premier meurtre par faux hijacking en Afrique du Sud. Un de ses avocats, Billy Gundelfinger, annonce alors son retrait «amical» du dossier. La police sud-africaine ouvre le 11 décembre une enquête sur l’implication possible de Dewani dans la disparition de Pox Raghavjee, en 2007, tué lors d’un hijacking. La famille de ce médecin d’origine indienne est liée à celle de Dewani. L’étau se resserre encore le 15 décembre. La presse britannique révèle qu’un prostitué de 39 ans, d’origine allemande, a contacté Scotland Yard pour signaler que Dewani faisait partie de ses clients. L’homme d’affaires l’aurait payé 1 300 euros cash pour trois séances de «sexe pervers», en 2009 et 2010. Dewani aurait-il voulu cacher son homosexualité à ses proches, au point de se marier puis de tuer sa femme pour avoir la paix ? De leur côté, les Sud-Africains s’interrogent : comment peut-il être aussi facile d’organiser un meurtre sur leur sol en approchant le premier taxi venu dans un aéroport ? Questions sans réponse, en attendant l’extradition et le procès Dewani. Libération.

  • #2
    3ajeb la matiz
    ¸.¤*¨¨*¤.¸¸...¸.
    \¸.♥ ALGERIE ♥.¸¸.
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    ..\

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    • #3
      C'est une destination pour tuer tout court.

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      • #4
        Un Britanique d’origine indienne aurait fait tuer son épouse pendant leur lune de miel au Cap
        pendant leurs lune de miel ????
        eh bein !!!

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        • #5
          Bon sang, j'aurais du faire la même chose au premier jour de mon mariage. Défenestrée, celle qui m'empoisonne la vie depuis notre nuit de noce, du 14eme étage de mon appartement.

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          • #6
            milka

            OUF ! te revoilà comme d'habitude le jumeau de...

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