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Au bout du monde, un autre monde

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    Australie, terre de tous les contrastes
    Au bout du monde, un autre monde


    De Sydney à Canberra et de Perth à Melbourne, notre envoyé spécial, Hamid Tahri, a silloné le cinquième continent en cette fin d’année pour nous ramener une carte postale pleine de chaleur et de couleurs. Il a été en contact avec de nombreux responsables politiques et membres de la société civile australienne avec lesquels il s’est nourri de débats enrichissants qu’il nous restitue dans ce reportage. Dans ce pays vivant, coloré, beau et… multiculturel, il a rencontré des membres de la communauté algérienne établis dans cette contrée la plus reculée de la planète.


    Décembre 2010. C’est le début de l’été australien. Partir au bout du monde pour découvrir un autre monde ! Le premier sentiment est grisant. Aller rejoindre jusqu’aux antipodes les confréries d’émigrés sans nostalgie, scruter tous ces bonheurs qu’ils ont voulu bâtir ! Quel excitant exercice !

    Première escale : Sydney, charmante ville semée de gratte-ciel et pénétrée par la mer. On se croirait dans n’importe quelle grande métropole occidentale. Elle a tous les charmes d’une capitale mais elle ne l’est pas. Pour sa consolation, en 2007 et pour la deuxième année consécutive, Sydney a été élue en tête du classement des villes les plus agréables du monde.
    Pour nous aider dans notre quête de connaître davantage cette contrée séductrice, nos hôtes nous offrent un opuscule truffé de chiffres froids et sans âme.
    Certes, l’Australie avec ses Aborigènes, ses collines, sa propension à toujours aller de l’avant dans sa diversité y est bien décrite, mais l’invite proposée par le département des Affaires étrangères et du Commerce (DFAT) pour aller assister à un spectacle en soirée en valait sans doute son pesant de curiosité.

    Direction la banlieue de Sydney, capitale de la Nouvelle Galles du Sud avec ses 5 millions d’habitants. On est dans la banlieue sud à Redfern, précisément un quartier où vivent essentiellement des Aborigènes. Le décor est planté au «Carriage Works Theatre» où des acteurs mixtes jouent une pièce dont le thème tourne autour des mauvais traitements que les Aborigènes ont subis durant la première période de la colonisation.
    Le spectacle est saisissant, la chorégraphie est impeccable et le jeu de danse harmonieux. Dans un humour sarcastique, les flèches sont décochées en direction des Blancs, majoritaires dans la salle. La réaction est surprenante. On s’attend à l’agacement, à l’embarras et au trouble du public, mais celui-ci en rit à gorge déployée. Le mea culpa est généreux.

    «La culture aborigène est orale et c’est un devoir de mémoire de la préserver. Nous sommes 400 000 sur une population de 23 millions. Nous devons préserver nos légendes, nos valeurs culturelles», nous dit Steven Smith, membre de la troupe. La faute occidentale y est reconnue, fut-elle moins terrible ici qu’ailleurs dans le monde.
    De fait, on pense aux équipages de Cook et Bougainville, les «blancs» venus installer leur ordre, leur morale et leurs commerces. Ils sont venus aussi combattre tous les défauts de l’indigène peu compatibles, disaient-ils, avec la civilisation. Ils sont venus pour discipliner les corps en captant les terres et les âmes.

    Aujourd’hui, les Aborigènes sont intégrés à la société, même s’ils n’accèdent pas encore aux postes décisionnels. «Ça viendra, car ici seules les compétences font la différence», pronostique un autre membre de la troupe. On estime qu’il y avait entre 300 000 et 750 000 Aborigènes et habitants des îles du Détroit de Torres en Australie à l’arrivée des Européens en 1788.
    Le déclin considérable de cette population durant le XIXe siècle et le début du XXe est dû à plusieurs facteurs, notamment au conflit avec les colons, aux impacts des nouvelles maladies occidentales et aux problèmes sociaux.

    Ce n’est qu’en 1770 qu’un Anglais, le capitaine James Cook, à bord de l’Endeavour prolongea son voyage scientifique dans le Pacifique sud afin de poursuivre le tracé de la côte orientale de l’Australie et de revendiquer cette dernière au nom de la couronne britannique. De fait, la Grande-Bretagne décida d’utiliser ce nouvel avant-poste comme colonie pénitentiaire.
    La première flotte composée de 11 navires emportait à son bord environ 1500 personnes, dont la moitié était des prisonniers. Cela rappelle la déportation des Algériens par les Français qui étaient dirigés vers la Nouvelle-Calédonie.

    Pour revenir à la flotte de Cook, elle atteignit le port de Sydney le 26 janvier 1788, et c’est ce jour-là qu’est célébré chaque année l’Australia Day, la fête nationale australienne !A la sortie du théâtre, heureuse et imprévue rencontre avec Dahmane, enfant de La Casbah établi ici depuis 20 ans. Il est venu assister au spectacle avec son épouse et son enfant.
    «On aurait pu nous fédérer en tant qu’Algériens à travers une association. Cela ne s’est pas fait, mais j’avoue qu’ici le mouvement associatif est tellement structuré que chacun peut s’y retrouver», commente-t-il. Et les Algériens d’Australie qui sont-ils ? Combien sont-ils ? «Il n’y a pas de statistiques exactes, mais ils devraient être près de 10 000 venus ici dans les lieux improbables au bout du monde».

    Hasards de la vie, envie d’évasion, volonté de fuir, ils se sont retrouvés dans ces endroits les plus reculés du la planète. Pour Karima, enseignante de français dans un collège, originaire d’Alger : «L’Australie est un pays très accueillant qui attire des émigrés venus des quatre coins du monde.» Karima avoue apprécier le sentiment de liberté qu’elle éprouve à vivre sur cette terre lointaine.
    «J’ai davantage de choix, mais le seul inconvénient que je puisse déplorer est le fait de ne pas pouvoir retourner en Algérie aussi souvent que je voudrais.» Eloignement oblige. Totalement intégrée, on sent qu’elle n’éprouve pas nécessairement le besoin de fréquenter ses compatriotes. Mais les seules choses qui lui manquent sont sa famille et ses amis. «J’apprécie notamment la quiétude de la vie et l’attitude sereine des gens», avoue-t-elle.

    Aujourd’hui, l’Australie s’enorgueillit d’une grande diversité culturelle. Avec une population de 23 millions d’habitants, elle est la seule nation à gouverner un continent entier. C’est la plus grande île de la Terre et le sixième plus grand pays du monde en superficie.
    L’Australie a des problèmes avec sa géographie mais pas avec son histoire contemporaine qui a commencé seulement le 26 janvier 1788 avec l’établissement de la première colonie européenne originaire de Grande-Bretagne.

    A Sydney, nous avons tâté le pouls de cette nation à travers nos visites à la Fédération australienne de football, à la Radio nationale, à la Commission du Commerce. Puis, nous sommes allés à la rencontre des officiels à Canberra, la capitale, une ville construite de toutes pièces pour mettre fin à la rivalité entre Sydney et Melbourne qui revendiquaient ce statut.
    C’est dans cette dernière ville de 4 millions d’habitants, capitale de Victoria, que nous avons eu un programme de rencontres riche et varié. Enfin, nous avons clôturé notre séjour à Perth, distante de 4500 km de Sydney. Une ville ouverte, cosmopolite de 2 millions de personnes, capitale de l’Australie occidentale, au climat méditerranéen, «poumon» économique du pays. La ville qui fait face au continent africain compte un nombre important d’immigrants du continent noir.

    Des Algériens y vivent, comme les frères Mohamed et Rachid Kalache de Kouba depuis une vingtaine d’années et dont les enfants sont nés ici et qui ont tout l’air de s’y plaire. Ici, l’agriculture est intensément développée. Avec seulement 6,5% de terres cultivables, l’Australie exporte 65% de ses produits agricoles, 60% de sa production forestière, 98% de sa laine et 51% de ses produits laitiers.
    Nos remerciements appuyés à M. Richar Ogier, diplomate australien à Paris, à Philippe Boisserand et Sally Mansfield, qui nous ont accompagnés durant tout notre séjour et sans lesquels nous n’aurions connu qu’une infime facette de ce pays continent si attachant…
    El Watan
    Hamid Tahri
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

  • #2
    Saha fihoum les journalistes, j'adore les voyages.

    pendant un moment, j'ai cru que c'était toi qui est parti en Australie. Ghir ki elyoum Inchallah.

    A
    “The need to impress others causes half the world's woes. Don't add to them. Be real, not impressive." Vernon Howard

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