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Maroc : A Mohammedia, on dort à la belle étoile

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  • Maroc : A Mohammedia, on dort à la belle étoile

    Leila Ouazry La Nouvelle Tribune : 23 - 12 - 2010 Plus de trois semaines se sont écoulées depuis les intempéries du 02 décembre dernier. Si les tensions sont retombées d'un cran et les régions touchées ont repris un cours normal, entre 48 heures et 72 heures, voire une semaine au plus, ce n'est pas le cas à Mohammedia, particulièrement à Douar Brahma. Un des bidonvilles les plus affectés par ce sinistre. Multipliant les sit-in, les habitants n'ont cessé de crier leur désarroi face à une situation d'injustice. En fait, non seulement les habitants revendiquent leur droit à un logement décent, comme cela était prévu dans le cadre du programme « Mohammedia sans bidonvilles » en 2008, mais ils dénoncent aussi l'emprisonnement de six de leurs voisins et amis suite à la marche de contestation organisée au lendemain des intempéries. Cette manifestation a connu quelques débordements lorsque certains ont voulu squatter des habitations fermées à Hay Nasr, mais les forces de l'ordre sont intervenues et ont réussi à les disperser à coup de matraque. Jusque là tout semble relativement « normal » ! Mais ce qui ne l'est pas, c'est quand les autorités usent d'une ruse mal attentionnée pour arriver à leurs fins. Selon M. Ali Fkir, coordinateur du « Comité de la défense et de la libération des détenus, de la solidarité avec les victimes des intempéries et de l'exclusion » au lendemain des incidents cités plus haut, un représentant de l'autorité locale s'est présenté au Douar pour demander aux représentants des habitants qui seraient leurs interlocuteurs avec les responsables pour trouver rapidement une issue à leur situation. Quand six habitants se sont présentés comme tels, ils ont été interpellés et amenés à la gendarmerie et ensuite à la prison de Oukacha, au lieu de se retrouver au siège de la préfecture. Pour autant, selon plusieurs témoignages, ces personnes n'ont jamais été à l'origine de désordres de quelque nature qu'il soit.

    En recourant systématiquement à la répression, les autorités usent de la politique de la sourde oreille, qui n'est aucunement une solution. D'ailleurs, un autre sit-in a été organisé mercredi 15 décembre dernier, à 10 mètres de l'autoroute (Casablanca-Rabat), où des centaines de femmes, d'enfants, et d'hommes sont venus pour la nième fois revendiquer leur droit à un logement et appeler à la libération des leurs. Et à nouveau les autorité ont demandé à dialoguer avec les représentant(e)s des sinistrés, mais cette fois-ci ces derniers ont refusé de mordre à l'hameçon. « Nous voulons la libération des nôtres et une vie meilleure ». Une autre manifestation a été organisée hier, où la population sinistrée soutenue par des acteurs associatifs et d'autres habitants de la ville ont rencontré la presse, espérant que leur ultime cri de détresse sera entendu. En tout cas, le problème des personnes et des habitations sinistrées est posé, il serait plus judicieux d'essayer de trouver une solution. Le recours aux actes de vandalisme ne résoudra pas, non plus, le problème. De même, il est inadmissible de continuer de penser qu'on pourrait user de la répression, ou de distribuer quelques couvertures, quelques matelas et quelques litres de lait et du pain pour en finir. Les habitants n'ont reçu aucune aide substantielle, ils n'ont aucune vision de ce que leur réservent les prochaines pluies, des enfants ne vont plus à l'école. Aujourd'hui, il urge de trouver une solution pour ces gens. De même qu'il est inadmissible que le nombre des bidonvilles se multiplie à Mohammedia, alors qu'on parlait d'une ville sans bidonville à l'aune de 2008, à qui incombe la responsabilité ?

    Leila Ouazry
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