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Les Forces nouvelles ivoiriennes prêtes à appuyer la Cédéao

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  • Les Forces nouvelles ivoiriennes prêtes à appuyer la Cédéao

    Les anciens rebelles des Forces nouvelles, qui contrôlent le nord de la Côte d'Ivoire depuis la guerre civile de 2002-2003, ont déclaré jeudi qu'ils se joindraient aux troupes de la Cédéao si celle-ci intervient pour chasser Laurent Gbagbo de la présidence.

    "Nous combattrons aux côtés de la force de la Cédéao pour que Laurent Gbagbo quitte le pouvoir. Nous attendons la décision de la Cédéao", a déclaré leur porte-parole, Affousy Bamba.

    Les trois présidents ouest-africains qui se sont rendus mardi à Abidjan au nom de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest y retourneront lundi pour poursuivre les négociations avec le président sortant, qui refuse de laisser son rival Alassane Ouattara occuper la magistrature suprême à la suite de l'élection du 28 novembre.

    La délégation, formée des présidents du Cap-Vert Pedro Pires, de la Sierra Leone Ernest Koroma et du Bénin Boni Yayi, a remis à Laurent Gbagbo un ultimatum qui exige qu'il reconnaisse la victoire d'Alassane Ouattara et abandonne son poste.

    La Cédéao n'a pas exclu un recours à la force mais le président nigérian Goodluck Jonathan, qui préside actuellement l'organisation, a dit penser que cela ne serait pas nécessaire. "Quand il y a un désaccord, c'est le dialogue qui peut le régler. Et le dialogue est en cours", a-t-il dit mercredi.

    UN PAYS "AU BORD DU GÉNOCIDE" ?

    De source militaire à Abuja, la capitale nigériane, on précisait toutefois jeudi que des plans étaient à l'étude au cas où Laurent Gbagbo restait inflexible.
    D'après le nouvel ambassadeur ivoirien aux Nations unies, la situation politique a placé le pays "au bord du génocide".

    Il y a eu "des violations massives des droits de l'homme" lorsque 170 personnes au moins sont mortes dans les manifestations post-électorales, a affirmé Youssoufou Bamba, nommé par Alassane Ouattara.

    "Par conséquent, l'un des messages que j'essaie de faire passer dans mes conversations, c'est que nous sommes au bord du génocide. Il faut faire quelque chose", a-t-il dit mercredi lors d'une conférence de presse.
    Ouattara est considéré comme le nouveau président par la commission électorale et la communauté internationale mais le président sortant Laurent Gbabo revendique lui aussi la victoire, soutenu par le conseil constitutionnel ivoirien.

    Les ambassadeurs nommés par Ouattara, dont la nomination est en cours, sont désormais les seuls reconnus par les pays de l'Union européenne et par les Nations unies.

    "Il a été élu lors d'une élection libre, équitable, transparente et démocratique. Le résultat a été proclamé par la commission électorale indépendante, certifiée par les Nations unies", a dit Bamba. "Pour moi le débat est clos, la seule question maintenant c'est comment et quand M. Gbagbo quittera le pouvoir."

    A Abidjan, la situation était normale jeudi. Mais Charles Blé Goudé, chef de file des Jeunes Patriotes, mouvement favorable à Gbagbo, a menacé de donner l'assaut samedi à l'Hôtel du Golf où Ouattara et son premier ministre Guillaume Soro sont retranchés sous la protection de l'Onu.

    LES JEUNES PATRIOTES MOBILISENT

    "Je demande aux jeunes de Côte d'Ivoire de s'apprêter. Que les troupes aux mains nues s'apprêtent à récupérer Soro au Golf", a-t-il lancé mercredi à ses partisans, fixant l'échéance au 1er janvier.
    A la télévision ivoirienne, il a dit ne pas croire à une intervention militaire de la Cédéao car cela ne servirait selon lui les intérêts de personne.
    L'avocat français Jacques Vergès et Roland Dumas, ancien président du Conseil constitutionnel et ex-ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand, se sont rendus à Abidjan où ils doivent rencontrer Gbagbo.
    "Qu'est-ce qui autorise le gouvernement français à intervenir dans une querelle électorale en Côte d'Ivoire ? Le temps de la colonisation et des juges de paix à compétence étendue est terminé", a dit Me Vergès.

    "Tout le monde n'est pas d'accord dans la communauté internationale. Elle se résume à quelques personnalités qui décrochent le téléphone et qui se mêlent de tout et dont on va examiner le cas", a déclaré Roland Dumas.
    L'ancien ministre français de la Culture Jack Lang, pour sa part, a invité le président ivoirien sortant à quitter son poste. "Laurent, il est temps de partir. Le temps de partir et de sortir par le haut et de faire que la Côte d'Ivoire aujourd'hui déchirée, divisée, puisse retrouver pleinement la paix (...)", a-t-il dit sur RTL.

    Seize mille Ivoiriens ont cherché refuge au Liberia depuis le second tour de l'élection présidentielle. Ils craignent que les tensions ne plongent le pays dans la guerre civile.

    Les Nations unies, qui s'attendent à un doublement du nombre des réfugiés, préparent des abris pour les accueillir et intensifient les livraisons d'aide d'urgence. Une des priorités est l'accès à l'eau potable afin de prévenir les épidémies.

    La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FISCR) a lancé un appel aux dons face à l'arrivée éventuelle de réfugiés dans d'autres pays voisins de la Côte d'Ivoire, comme le Burkina Faso, le Mali et le Ghana.
    Ange Aboa à Abidjan, Félix Onuah à Abuja et Lou Charbonneau à l'Onu; Clément Guillou et Guy Kerivel pour le service français

    Par Reuters
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