N’ayant rien d’autre à faire dans cet univers glacé, la Terre, ronde comme l’ennui, tourne autour du Soleil. Une ellipse presque parfaite tout en tournant sur elle-même, véritable acrobatie cosmique, pour revenir au même point sans avoir vraiment changé. Pour ceux qui sont dedans, par contre, ils ont une année supplémentaire au compteur, quelques rides en plus ou des boutons d’acné en moins, et n’ont pas le sentiment d’avoir tourné dans l’univers mais sur Terre.
Evidemment, à l’échelle de l’univers, une année n’est rien, tout juste un dinar dans les réserves de change algériennes. Mais pour les humains, c’est beaucoup. Douze ans que le président Bouteflika est au pouvoir à ne rien envisager de précis à part rester, lui ou ou son frère. Même chose pour Ouyahia, en poste depuis des années, qui décide du bien et du mal chaque matin après son troisième café. Ou Belkhadem, toujours dans la même posture, le signe au front, le front en berne, à promettre pour l’année d’après ce qu’il n’a pas fait l’année d’avant. Qu’est-ce qui a changé ? On a construit des routes, des écoles ; on a dessalé l’eau de mer qui pourrissait devant nos pieds. En 2010, on a même construit une agence spatiale.
Sauf que l’on ne sait toujours pas quoi envoyer. C’est peut-être la bonne idée pour 2011, placer dans l’espace en orbite géostationnaire tous les Algériens immobiles. Ils auront ainsi l’impression de se déplacer sans bouger pour autant, d’être loin sans y être vraiment et ils croiront qu’ils sont toujours au-dessus, à surveiller ceux qui bougent. 2011 ? La réponse est gravitationnelle ; ni le FLN ni le RND ne peuvent sortir du vide et coloniser une planète extraterrestre. Cette peur d’avancer, cette crainte de courir, cette hantise du mouvement, cette phobie de la dynamique et cet incroyable immobilisme ont entraîné avec eux toute une population et tout un pays. Elle aussi, la honte est cyclique.
Evidemment, à l’échelle de l’univers, une année n’est rien, tout juste un dinar dans les réserves de change algériennes. Mais pour les humains, c’est beaucoup. Douze ans que le président Bouteflika est au pouvoir à ne rien envisager de précis à part rester, lui ou ou son frère. Même chose pour Ouyahia, en poste depuis des années, qui décide du bien et du mal chaque matin après son troisième café. Ou Belkhadem, toujours dans la même posture, le signe au front, le front en berne, à promettre pour l’année d’après ce qu’il n’a pas fait l’année d’avant. Qu’est-ce qui a changé ? On a construit des routes, des écoles ; on a dessalé l’eau de mer qui pourrissait devant nos pieds. En 2010, on a même construit une agence spatiale.
Sauf que l’on ne sait toujours pas quoi envoyer. C’est peut-être la bonne idée pour 2011, placer dans l’espace en orbite géostationnaire tous les Algériens immobiles. Ils auront ainsi l’impression de se déplacer sans bouger pour autant, d’être loin sans y être vraiment et ils croiront qu’ils sont toujours au-dessus, à surveiller ceux qui bougent. 2011 ? La réponse est gravitationnelle ; ni le FLN ni le RND ne peuvent sortir du vide et coloniser une planète extraterrestre. Cette peur d’avancer, cette crainte de courir, cette hantise du mouvement, cette phobie de la dynamique et cet incroyable immobilisme ont entraîné avec eux toute une population et tout un pays. Elle aussi, la honte est cyclique.
Chawki Amari, El Watan
Commentaire