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Dilma Rousseff veut éradiquer la pauvreté au Brésil

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    Comme à l'accoutumée, Luiz Inacio Lula da Silva n'a pas caché ses larmes. Le président sortant, qui a remis samedi à Brasília l'écharpe présidentielle à sa dauphine Dilma Rousseff, avait les yeux rouges lorsqu'il a défié les services de sécurité en plongeant dans la foule, qui l'a accueilli au cri de «Lula, guerrier du peuple brésilien !».

    Quelques minutes plus tôt, la nouvelle chef d'État avait bousculé le protocole en le raccompagnant à sa voiture, suivie par plusieurs membres du gouvernement. Tous voulaient serrer dans leurs bras celui qui quitte le pouvoir avec une popularité de 87%, du jamais vu dans l'histoire du pays.

    En devenant la 40e présidente du Brésil, la sixième depuis le rétablissement de la démocratie en 1985, Dilma Rousseff, pourtant réputée dure, s'est laissée gagner par l'émotion. Celle d'abord d'être la première femme à accéder au plus haut poste de l'État brésilien - elle est arrivée à la cérémonie entourée d'un service de sécurité exclusivement féminin - huit ans après l'élection d'un ouvrier métallurgiste. Dans son discours d'investiture, celle qui fut le bras droit de Lula depuis 2005 a loué son bilan, promettant la «continuité», et revendiquant même l'aide de son charismatique prédécesseur. «Malgré son départ, Lula sera avec nous », a-t-elle lancé à la foule.

    Parmi les 37 ministres présentés dans la foulée, dix l'étaient déjà dans le gouvernement sortant, dont Guido Mantega, le titulaire des Finances. La continuité devrait être de mise sur le terrain diplomatique, avec une volonté affichée de discuter avec tous. Dilma Rousseff l'a prouvé en réservant un accueil aussi chaleureux à la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton qu'au président vénézuélien Hugo Chavez, bête noire des États-Unis. La France était représentée par le ministre de la Défense, Alain Juppé.

    Outre la difficulté de sortir de l'ombre de Lula, Dilma Rousseff doit affronter le défi de maintenir la situation économique très favorable dont elle hérite. La croissance brésilienne a atteint 7,6 % en 2010, la consommation interne explose et le chômage est au plus bas.

    « Gouverner pour tous»

    Le succès a un revers : le Brésil capte de plus en plus de capitaux étrangers, qu'il s'agisse d'investissements directs (45 milliards de dollars attendus cette année) ou de fonds spéculatifs attirés par une Bourse exubérante et par des taux d'intérêts parmi les plus élevés du monde. Ce flux de devises a pour conséquence de valoriser le real, la monnaie brésilienne, au point de menacer les exportations, en particulier industrielles. Lula accuse les États-Unis et la Chine de favoriser une «guerre des monnaies» dommageable à l'économie brésilienne.

    Autre menace découlant du dynamisme économique, l'inflation. Bien que sous contrôle (à 5,4 %), elle reste une préoccupation centrale pour la nouvelle administration. Dilma Rousseff a aussi annoncé son intention de travailler à l'amélioration de la santé et de l'éducation publique, et de continuer à réduire les inégalités dans la huitième économie mondiale. Si trente millions de personnes se sont hissées dans la classe moyenne, il reste encore beaucoup à faire. « Ma lutte la plus obstinée sera l'éradication de la pauvreté extrême», source de «honte», a déclaré la nouvelle présidente devant le Congrès, provoquant une salve d'acclamations : «Dilma, Dilma, Dilma ! ». «Mon engagement est le suivant : honorer les femmes, protéger les plus fragiles, et gouverner pour tous », a résumé l'ex-guérilléra de 63 ans, en dédiant sa victoire à ses compagnons d'armes tombés dans la lutte contre la dictature. À l'aube de son mandat, la nouvelle présidente bénéficie de l'optimisme des Brésiliens : 69 % de la population pensent qu'elle fera un gouvernement «bon» ou «excellent».

    Source : Le Figaro
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