– Contexte européen et catalyseur US - Explosion de la bulle des dettes publiques occidentales
- Communiqué public GEAB N°50 (15 décembre 2010) -
Le second semestre 2011 marquera le moment où l'ensemble des opérateurs financiers de la planète va finalement comprendre que l'Occident ne remboursera pas une partie importante des prêts réalisés au cours des deux dernières décennies. Pour LEAP/E2020, c'est en effet vers Octobre 2011, du fait du plongeon d'un grand nombre de villes et d'états américains dans des situations financières inextricables suite à la fin du financement fédéral de leurs déficits, tandis que l'Europe fera face à un besoin très important de refinancement de ses dettes (1), que cette situation explosive se dévoilera dans toute son ampleur. L'amplification médiatique de la crise européenne en matière de dettes souveraines des pays périphériques de l'Euroland aura créé le contexte porteur pour une telle explosion dont le marché américain des « Munis » (2) vient d'ailleurs de donner un avant-goût en Novembre 2010 (comme anticipé par notre équipe dès Juin dernier dans le GEAB N°46 ) avec un mini-crash qui a vu s'envoler en fumée tous les gains de l'année en quelques jours. Cette fois-ci ce krach (y compris la faillite du réassureur monoline Ambac (3)) a pu se dérouler en toute discrétion (4) puisque la machine médiatique anglo-saxonne (5) a réussi à focaliser l'attention mondiale sur un nouvel épisode de la sitcom fantaisiste « La fin de l'Euro ou le remake monétaire de la grippe H1N1 » (6). Pourtant la simultanéité des chocs aux Etats-Unis et en Europe constitue une configuration très inquiétante, comparable selon notre équipe au choc « Bear Stearn » qui précéda de huit mois la faillite de Lehman Brothers et l'effondrement de Wall Street en Septembre 2008. Mais les lecteurs du GEAB savent bien que les chocs importants font rarement la une des médias plusieurs mois à l'avance, alors que les fausses alertes en sont coutumières (7) !
Evolution des sorties nettes des SICAV (mutual funds) investies dans les « Munis » (2007-11/2010) (en milliards USD) - Ces sorties ont été supérieures à celles d'Octobre 2008 - Source : New York Times, 11/2010
Dans ce numéro 50 du GEAB, nous anticipons donc l'évolution de ce choc terminal des dettes publiques occidentales (en particulier des dettes américaines et européennes) ainsi que les moyens pour s'en prémunir. Par ailleurs, nous analysons les conséquences structurellement très importantes des révélations de Wikileaks sur l'influence internationale des Etats-Unis ainsi que leur interaction avec les conséquences globales du Quantitative Easing II programmé par la Réserve fédérale US. Ce numéro de Décembre du GEAB est bien entendu l'occasion d'évaluer la pertinence de nos anticipations pour 2010, avec cette année un taux de succès de 78%. Nous développons également des conseils stratégiques pour l'Euroland (8) et les Etats-Unis. Et nous publions l'index GEAB-$ qui permettra désormais chaque mois de suivre synthétiquement l'évolution du Dollar US par rapport aux principales devises mondiales (9).
Dans ce communiqué public du GEAB N°50, nous avons choisi de présenter un extrait de l'anticipation sur l'explosion de la bulle des dettes publiques occidentales.
Ainsi, la crise de l'endettement public occidental s'accentue très rapidement sous la pression de quatre contraintes de plus en plus fortes :
. l'absence de reprise économique aux Etats-Unis qui étrangle l'ensemble des collectivités publiques (y compris l'état fédéral (10)) habituées ces dernières décennies à un endettement aisé et à des recettes fiscales importantes (11)
. l'affaiblissement structurel accéléré des Etats-Unis tant en matière monétaire, financière que diplomatique (12) qui réduit leur aptitude à attirer l'épargne mondiale (13)
. le tarissement mondial des sources de financement à bon marché qui précipite la crise de surendettement des pays périphériques européens (de l'Euroland comme la Grèce, l'Irlande, le Portugal l'Espagne, … et aussi du Royaume-Uni (14)) et commence à toucher les pays-clés (USA, Allemagne, Japon (15)) dans un contexte de refinancement très important des dettes européennes en 2011
. la transformation de l'Euroland comme nouveau « souverain » qui élabore progressivement de nouvelles règles du jeu pour les dettes publiques du continent.
Ces quatre contraintes génèrent des phénomènes et des réactions variables selon les régions/pays.
Le contexte européen : le chemin du laxisme à la rigueur sera en partie payé par les investisseurs
Du coté européen, on assiste ainsi à la transformation laborieuse, mais finalement incroyablement rapide, de la zone Euro en une sorte d'entité semi-étatique, l'Euroland. Le côté laborieux du processus ne tient pas uniquement à la faible qualité du personnel politique concerné (16) comme le martèlent à longueur d'interviews les « ancêtres » comme Helmut Schmidt, Valéry Giscard d'Estaing ou Jacques Delors. Eux-mêmes n'ayant jamais eu à faire face à une crise historique de cette ampleur, un peu de modestie leur ferait du bien.
Ce côté laborieux vient également du fait que les évolutions en cours dans la zone Euro sont d'une ampleur politique gigantesque (17) et qu'elles sont effectuées sans aucun mandat politique démocratique : cette situation tétanise les dirigeants européens qui du coup passent leur temps à nier qu'ils sont bien en train de faire ce qu'ils font, à savoir, bâtir une sorte d'entité politique qui va se doter de composantes économiques, sociales, fiscales, … (18) Elus avant que la crise n'éclate, ils ne savent pas que leurs électeurs (et du même coup les acteurs économiques et financiers) se satisferaient dans leur majorité d'une explication sur le cours des décisions prévues (19). Car la plupart des grandes décisions à venir sont déjà identifiables, comme nous l'analysons dans ce numéro du GEAB.
Enfin, il tient au fait que les actions de ces mêmes dirigeants sont disséquées et manipulées par les principaux médias spécialisés dans les questions économiques et financières, dont aucun n'appartient à la zone Euro, et qui tous au contraire sont ancrées dans la zone $/£ où le renforcement de l'Euro est considéré comme une catastrophe. Ces mêmes médias contribuent très directement à brouiller encore plus le processus en cours dans l'Euroland (20).
Cependant, on peut constater que cette influence néfaste diminue puisque, entre la « crise grecque » et la « crise irlandaise », la volatilité induite sur la valeur de l'Euro s'est affaiblie. Pour notre équipe, au printemps 2011 elle deviendra un phénomène négligeable. Il ne restera donc plus que la question de la qualité du personnel politique de l'Euroland qui sera profondément renouvelé à partir de 2012 (21) ; et, plus fondamental, le problème considérable de la légitimité démocratique des formidables avancées en matière d'intégration européenne (22). Mais d'une certaine manière, on peut dire que d'ici 2012/2013, l'Euroland aura bien mis en place les mécanismes qui lui auront permis de résister au choc de la crise, même s'il lui faudra légitimer a posteriori leur existence (23).
- Communiqué public GEAB N°50 (15 décembre 2010) -
Le second semestre 2011 marquera le moment où l'ensemble des opérateurs financiers de la planète va finalement comprendre que l'Occident ne remboursera pas une partie importante des prêts réalisés au cours des deux dernières décennies. Pour LEAP/E2020, c'est en effet vers Octobre 2011, du fait du plongeon d'un grand nombre de villes et d'états américains dans des situations financières inextricables suite à la fin du financement fédéral de leurs déficits, tandis que l'Europe fera face à un besoin très important de refinancement de ses dettes (1), que cette situation explosive se dévoilera dans toute son ampleur. L'amplification médiatique de la crise européenne en matière de dettes souveraines des pays périphériques de l'Euroland aura créé le contexte porteur pour une telle explosion dont le marché américain des « Munis » (2) vient d'ailleurs de donner un avant-goût en Novembre 2010 (comme anticipé par notre équipe dès Juin dernier dans le GEAB N°46 ) avec un mini-crash qui a vu s'envoler en fumée tous les gains de l'année en quelques jours. Cette fois-ci ce krach (y compris la faillite du réassureur monoline Ambac (3)) a pu se dérouler en toute discrétion (4) puisque la machine médiatique anglo-saxonne (5) a réussi à focaliser l'attention mondiale sur un nouvel épisode de la sitcom fantaisiste « La fin de l'Euro ou le remake monétaire de la grippe H1N1 » (6). Pourtant la simultanéité des chocs aux Etats-Unis et en Europe constitue une configuration très inquiétante, comparable selon notre équipe au choc « Bear Stearn » qui précéda de huit mois la faillite de Lehman Brothers et l'effondrement de Wall Street en Septembre 2008. Mais les lecteurs du GEAB savent bien que les chocs importants font rarement la une des médias plusieurs mois à l'avance, alors que les fausses alertes en sont coutumières (7) !
Evolution des sorties nettes des SICAV (mutual funds) investies dans les « Munis » (2007-11/2010) (en milliards USD) - Ces sorties ont été supérieures à celles d'Octobre 2008 - Source : New York Times, 11/2010
Dans ce numéro 50 du GEAB, nous anticipons donc l'évolution de ce choc terminal des dettes publiques occidentales (en particulier des dettes américaines et européennes) ainsi que les moyens pour s'en prémunir. Par ailleurs, nous analysons les conséquences structurellement très importantes des révélations de Wikileaks sur l'influence internationale des Etats-Unis ainsi que leur interaction avec les conséquences globales du Quantitative Easing II programmé par la Réserve fédérale US. Ce numéro de Décembre du GEAB est bien entendu l'occasion d'évaluer la pertinence de nos anticipations pour 2010, avec cette année un taux de succès de 78%. Nous développons également des conseils stratégiques pour l'Euroland (8) et les Etats-Unis. Et nous publions l'index GEAB-$ qui permettra désormais chaque mois de suivre synthétiquement l'évolution du Dollar US par rapport aux principales devises mondiales (9).
Dans ce communiqué public du GEAB N°50, nous avons choisi de présenter un extrait de l'anticipation sur l'explosion de la bulle des dettes publiques occidentales.
Ainsi, la crise de l'endettement public occidental s'accentue très rapidement sous la pression de quatre contraintes de plus en plus fortes :
. l'absence de reprise économique aux Etats-Unis qui étrangle l'ensemble des collectivités publiques (y compris l'état fédéral (10)) habituées ces dernières décennies à un endettement aisé et à des recettes fiscales importantes (11)
. l'affaiblissement structurel accéléré des Etats-Unis tant en matière monétaire, financière que diplomatique (12) qui réduit leur aptitude à attirer l'épargne mondiale (13)
. le tarissement mondial des sources de financement à bon marché qui précipite la crise de surendettement des pays périphériques européens (de l'Euroland comme la Grèce, l'Irlande, le Portugal l'Espagne, … et aussi du Royaume-Uni (14)) et commence à toucher les pays-clés (USA, Allemagne, Japon (15)) dans un contexte de refinancement très important des dettes européennes en 2011
. la transformation de l'Euroland comme nouveau « souverain » qui élabore progressivement de nouvelles règles du jeu pour les dettes publiques du continent.
Ces quatre contraintes génèrent des phénomènes et des réactions variables selon les régions/pays.
Le contexte européen : le chemin du laxisme à la rigueur sera en partie payé par les investisseurs
Du coté européen, on assiste ainsi à la transformation laborieuse, mais finalement incroyablement rapide, de la zone Euro en une sorte d'entité semi-étatique, l'Euroland. Le côté laborieux du processus ne tient pas uniquement à la faible qualité du personnel politique concerné (16) comme le martèlent à longueur d'interviews les « ancêtres » comme Helmut Schmidt, Valéry Giscard d'Estaing ou Jacques Delors. Eux-mêmes n'ayant jamais eu à faire face à une crise historique de cette ampleur, un peu de modestie leur ferait du bien.
Ce côté laborieux vient également du fait que les évolutions en cours dans la zone Euro sont d'une ampleur politique gigantesque (17) et qu'elles sont effectuées sans aucun mandat politique démocratique : cette situation tétanise les dirigeants européens qui du coup passent leur temps à nier qu'ils sont bien en train de faire ce qu'ils font, à savoir, bâtir une sorte d'entité politique qui va se doter de composantes économiques, sociales, fiscales, … (18) Elus avant que la crise n'éclate, ils ne savent pas que leurs électeurs (et du même coup les acteurs économiques et financiers) se satisferaient dans leur majorité d'une explication sur le cours des décisions prévues (19). Car la plupart des grandes décisions à venir sont déjà identifiables, comme nous l'analysons dans ce numéro du GEAB.
Enfin, il tient au fait que les actions de ces mêmes dirigeants sont disséquées et manipulées par les principaux médias spécialisés dans les questions économiques et financières, dont aucun n'appartient à la zone Euro, et qui tous au contraire sont ancrées dans la zone $/£ où le renforcement de l'Euro est considéré comme une catastrophe. Ces mêmes médias contribuent très directement à brouiller encore plus le processus en cours dans l'Euroland (20).
Cependant, on peut constater que cette influence néfaste diminue puisque, entre la « crise grecque » et la « crise irlandaise », la volatilité induite sur la valeur de l'Euro s'est affaiblie. Pour notre équipe, au printemps 2011 elle deviendra un phénomène négligeable. Il ne restera donc plus que la question de la qualité du personnel politique de l'Euroland qui sera profondément renouvelé à partir de 2012 (21) ; et, plus fondamental, le problème considérable de la légitimité démocratique des formidables avancées en matière d'intégration européenne (22). Mais d'une certaine manière, on peut dire que d'ici 2012/2013, l'Euroland aura bien mis en place les mécanismes qui lui auront permis de résister au choc de la crise, même s'il lui faudra légitimer a posteriori leur existence (23).
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