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Nous n’échapperons pas au baril de brut à 100 dollars

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  • Nous n’échapperons pas au baril de brut à 100 dollars

    PETROLE | Le cours de l’or noir semble de moins en moins obéir à la loi de l’offre et de la demande. Un franc très fort nous protège toutefois d’un litre d’essence à plus de 2 francs comme en 2008.


    © AP |

    Philippe Rodrik | 05.01.2011 | 00:00

    Frissons! La cotation du baril de pétrole s’approche de plus en plus vite des 100 dollars. Une baisse de 1,71 dollar hier pour le Brent de la mer du Nord ne saurait renverser la tendance: le brut a déjà augmenté de plus de 30% au cours du seul deuxième semestre, l’an dernier. Le cours de l’or noir semble en outre obéir de moins en moins à la bonne vieille loi de l’offre et de la demande. Décryptage.

    Le juste prix

    Le prix du brut devrait refléter le rapport entre les besoins pétroliers mondiaux et les quantités disponibles. Le duel actuel entre l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole, dont les douze Etats membres contrôlent 40% de l’offre en brut) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) atteste toutefois la complexité d’un processus peu transparent. Cette dernière estime que les producteurs doivent accroître leur offre, car elle prévoit une hausse de la demande en 2011. Jusqu’à 88,8 millions de barils par jour. L’OPEP refuse cependant d’augmenter sa production et certains de ses membres influents (Koweït, Iran, Libye, Venezuela) affirment même que 100 dollars est le juste prix pour un baril.

    Plafond de production surprenant

    L’OPEP maintient donc sa production quotidienne au plafond fixé en janvier 2009, alors que l’Amérique du Nord et l’Europe se trouvaient confrontées à une grave crise économique. L’organisation admet certes une augmentation de la demande quotidienne de 1,1 million de barils cette année par rapport à 2010. Autrement dit plus du double des prévisions. Mais son secrétaire général, Abdallah Al-Badri, se justifie: «Les cours moyens du baril resteront entre 75 et 85 dollars d’ici à 2020. Le degré de spéculation s’avère en effet inférieur à celui sévissant en été 2008, lorsque le baril a frôlé les 150 dollars.»

    Spéculation, le grand mot

    La spéculation, le grand mot est lâché. Actuellement, elle serait en bonne partie liée au plan de relance de l’économie américaine annoncé en novembre. La publication d’un montant de 600 milliards de dollars mis à disposition des banques par la Réserve fédérale a en effet tout de suite boosté les cours du baril. Car personne ne paraît croire à l’imminence d’une reprise de l’économie états-unienne. L’argent de la Banque centrale sera donc beaucoup plus placé sur des valeurs pétrolières que prêté à des entreprises indigènes. Et les marchés ont très vite anticipé cette perspective.

    L’influence des Chinois

    Une croissance mondiale de 3,1%, selon les prévisions de l’ONU, ne devrait guère participer à une éventuelle flambée des cours cette année. Les stocks des gros importateurs occidentaux sont en effet abondants. La demande chinoise exercera toutefois une influence décisive puisque la progression de son PIB (produit intérieur brut) risque de flirter une nouvelle fois avec les 10%. A cela s’ajoute l’attrait des investissements dans les matières premières. Les prix actuels confirment la force de ce dernier facteur. Ils s’approchent en effet de ceux de la fin de 2007, alors que les économies américaines et européennes tournaient à plein régime.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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