Les grossistes font plier l’Etat
Pour avoir laissé prospérer le commerce informel pendant longtemps, le gouvernement se retrouve piégé lorsqu’enfin il décide de mettre de l’ordre dans ce bazar, avec l’obligation de paiement par chèque. C’est une mesure contenue dans la loi de finances 2011 et appelée en être mise en application au mois de mars prochain, avec comme effet de drainer vers le fisc une part de l’argent qui lui échappe à cause du paiement en espèces. Sauf que les opérateurs ont pris l’habitude de frauder avec les impôts. Peu enclins à lui verser la moindre obole, ils décident de faire payer le consommateur, en répercutant sur lui la TVA à 17% et la TAP à 2%.
« Le décret qui entrera en vigueur le 31 mars 2011 et qui oblige les opérateurs à procéder au paiement par chèque de tout montant global supérieur à 500 000 DA contraint désormais les grossistes à déclarer des impôts, ce qu’ils ne faisaient pas avant. Du coup, ils augmentent leur marge bénéficiaire, ce qui se répercute sur les prix », explique Issad Rebrab qui se défend d’avoir augmenté lui-même les prix.
Pour sortir de cette nasse, le gouvernement se retrouve contraint de surseoir à l’application de la loi et d’encourager l’informel, en conséquence. Le ministère du commerce a d’ailleurs annoncé dans un communiqué jeudi soir sa décision de surseoir à l’application des nouvelles mesures. Une décision censée faire baisser les prix et ramener le calme dans le pays. Il faut juste espérer qu’elle ne sera pas interprétée comme une victoire de la « mafia » sur l’État. Rien ne dit qu’il sera entendu puisque la loi concernée n’est pas rectifiée. A l’affût du moindre centime, des grossistes ont augmenté les prix des produits stockés, achetés avant les nouvelles mesures.
La réunion avec les opérateurs s’est terminée avec un accord sur la mise en place d’un groupe de travail mixte. Des propositions doivent être élaborées en urgence pour être soumises à un Conseil interministériel qui se réunira demain (samedi) sous la conduite du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Le ministre de l’intérieur et des collectivités locales, Dahou Ould Kablia, le ministre du commerce Mustapha Benbada, le ministre de l’agriculture et du développement rural, Rachid Benaissa ainsi que le ministre de l’industrie, Mohamed Ben Meradi, y assisteront. Objectif: tout faire pour ramener les opérateurs à la raison et rétablir le calme.
Cette crise aura quand même révélé l’incapacité du gouvernement à prévoir les effets de ses mesures prises sans concertation. Elle aura aussi révélé l’anarchie d’un marché livré à une faune d’opérateurs, voraces, incultes et sans aucune considération pour l’intérêt public.
AlgeriePlus
Pour avoir laissé prospérer le commerce informel pendant longtemps, le gouvernement se retrouve piégé lorsqu’enfin il décide de mettre de l’ordre dans ce bazar, avec l’obligation de paiement par chèque. C’est une mesure contenue dans la loi de finances 2011 et appelée en être mise en application au mois de mars prochain, avec comme effet de drainer vers le fisc une part de l’argent qui lui échappe à cause du paiement en espèces. Sauf que les opérateurs ont pris l’habitude de frauder avec les impôts. Peu enclins à lui verser la moindre obole, ils décident de faire payer le consommateur, en répercutant sur lui la TVA à 17% et la TAP à 2%.
« Le décret qui entrera en vigueur le 31 mars 2011 et qui oblige les opérateurs à procéder au paiement par chèque de tout montant global supérieur à 500 000 DA contraint désormais les grossistes à déclarer des impôts, ce qu’ils ne faisaient pas avant. Du coup, ils augmentent leur marge bénéficiaire, ce qui se répercute sur les prix », explique Issad Rebrab qui se défend d’avoir augmenté lui-même les prix.
Pour sortir de cette nasse, le gouvernement se retrouve contraint de surseoir à l’application de la loi et d’encourager l’informel, en conséquence. Le ministère du commerce a d’ailleurs annoncé dans un communiqué jeudi soir sa décision de surseoir à l’application des nouvelles mesures. Une décision censée faire baisser les prix et ramener le calme dans le pays. Il faut juste espérer qu’elle ne sera pas interprétée comme une victoire de la « mafia » sur l’État. Rien ne dit qu’il sera entendu puisque la loi concernée n’est pas rectifiée. A l’affût du moindre centime, des grossistes ont augmenté les prix des produits stockés, achetés avant les nouvelles mesures.
La réunion avec les opérateurs s’est terminée avec un accord sur la mise en place d’un groupe de travail mixte. Des propositions doivent être élaborées en urgence pour être soumises à un Conseil interministériel qui se réunira demain (samedi) sous la conduite du Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Le ministre de l’intérieur et des collectivités locales, Dahou Ould Kablia, le ministre du commerce Mustapha Benbada, le ministre de l’agriculture et du développement rural, Rachid Benaissa ainsi que le ministre de l’industrie, Mohamed Ben Meradi, y assisteront. Objectif: tout faire pour ramener les opérateurs à la raison et rétablir le calme.
Cette crise aura quand même révélé l’incapacité du gouvernement à prévoir les effets de ses mesures prises sans concertation. Elle aura aussi révélé l’anarchie d’un marché livré à une faune d’opérateurs, voraces, incultes et sans aucune considération pour l’intérêt public.
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