Le Maghreb s'embrase. Ou à tout le moins l'Algérie et la Tunisie, aux profils fort différents, tandis que le Maroc, plus féodal et moins riche, reste pour l'instant relativement calme.
«L'Algérie est un pays riche, habité par des pauvres», entend-on souvent. Gorgé d'hydrocarbures, ce régime militaire est sorti d'une décennie sanglante de luttes contre les islamistes en laissant la population exsangue au terme d'une guerre civile atroce (150.000 morts). Dans un pays de jeunes... chômeurs, il n'est pas étonnant que la population, qui a triplé depuis l'indépendance, se révolte contre la hausse des prix des produits de première nécessité. À Tunis comme à Alger, la pression sécuritaire est forte. Longtemps considérée comme un petit Hongkong maghrébin, la Tunisie peut se targuer d'une belle réussite économique et d'une véritable émancipation des femmes, amorcée sous Bourguiba. Mais cela n'en reste pas moins un régime policier, tétanisé par la peur des islamistes auxquels il n'a jamais accordé la moindre vitrine politique, contrairement à l'Algérie où la liberté d'expression est plus grande. Le mouvement Ennadha a été poursuivi sans relâche, et de nombreux détenus politiques croupissent dans les geôles tunisiennes. Ancien commissaire de police, Ben Ali n'a rien d'un communicant, contrairement à Bouteflika, plus dialecticien. Si Ben Ali est apparu rapidement à la télévision, c'est que le pouvoir a senti que l'heure était grave. Moins exposés à la crise financière que les pays occidentaux, les régimes maghrébins demeurent fragiles. Le démantèlement d'une cellule d'al-Qaïda au Sahara occidental, dans le Sud marocain, démontre de surcroît que le terrorisme islamiste, prospérant sur la pauvreté, est comme un cancer qui a métastasé dans toute la région.
letelegramme
«L'Algérie est un pays riche, habité par des pauvres», entend-on souvent. Gorgé d'hydrocarbures, ce régime militaire est sorti d'une décennie sanglante de luttes contre les islamistes en laissant la population exsangue au terme d'une guerre civile atroce (150.000 morts). Dans un pays de jeunes... chômeurs, il n'est pas étonnant que la population, qui a triplé depuis l'indépendance, se révolte contre la hausse des prix des produits de première nécessité. À Tunis comme à Alger, la pression sécuritaire est forte. Longtemps considérée comme un petit Hongkong maghrébin, la Tunisie peut se targuer d'une belle réussite économique et d'une véritable émancipation des femmes, amorcée sous Bourguiba. Mais cela n'en reste pas moins un régime policier, tétanisé par la peur des islamistes auxquels il n'a jamais accordé la moindre vitrine politique, contrairement à l'Algérie où la liberté d'expression est plus grande. Le mouvement Ennadha a été poursuivi sans relâche, et de nombreux détenus politiques croupissent dans les geôles tunisiennes. Ancien commissaire de police, Ben Ali n'a rien d'un communicant, contrairement à Bouteflika, plus dialecticien. Si Ben Ali est apparu rapidement à la télévision, c'est que le pouvoir a senti que l'heure était grave. Moins exposés à la crise financière que les pays occidentaux, les régimes maghrébins demeurent fragiles. Le démantèlement d'une cellule d'al-Qaïda au Sahara occidental, dans le Sud marocain, démontre de surcroît que le terrorisme islamiste, prospérant sur la pauvreté, est comme un cancer qui a métastasé dans toute la région.
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