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Interdiction des marchés informels de Bab Ezzouar

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  • Interdiction des marchés informels de Bab Ezzouar

    Il y avait foule, hier, au marché informel de la cité du 5 Juillet, sise à Bab Ezzouar. La moindre petite parcelle de terrain est occupée par d’interminables étals : effets vestimentaires, ustensiles de cuisine, toute sorte de produits que les vendeurs bradent à même le sol, à des prix plus ou moins abordables. Mais cet étalage de produits devrait, à en croire les dernières dispositions portant sur la préservation du cadre de vie et l’interdiction des marchés informels, prendre fin incessamment. En somme, le prochain rendez-vous hebdomadaire du fameux marché de la cité du 5 Juillet, (deux fois par semaine, samedi et mardi) ne devrait pas avoir lieu.

    En effet, l’APC de Bab Ezzouar a bel et bien commencé à sévir, en passant à l’application pure et simple des dernières mesures portant interdiction des marchés informels, apprend-on. Conformément aux arrêtés n°68 du 8/8/2004 et n°96 du 16/10/2004 sur l’organisation de l’activité commerciale, le président de l’APC de Bab Ezzouar, dans un communiqué à l’adresse de l’ensemble des citoyens, fait part de l’interdiction absolue de toute activité commerciale parallèle sur les trottoirs et autres espaces publics ainsi qu’aux entrées des institutions éducatives et religieuses et ce, sur tout le territoire de la commune quel que soit le caractère de cette activité, quotidien ou hebdomadaire. Dès lors, est-il souligné, toute infraction à la réglementation suscitée exposera son auteur à la saisie de sa marchandise, outre les poursuites judiciaires.

    Sur place, les vendeurs s’adonnent à leur commerce et avouent ne pas être au courant de cette interdiction. «Cette mesure, si elle venait à être appliquée, porterait préjudice à des dizaines de familles sans autres ressources», disent-ils. «Nous n’avons pas de travail, seule cette activité nous permet de vivre», lancent-ils. «Que veulent-ils que l’on fasse, qu’on vole pour nourrir nos familles ? L’Etat doit nous fournir du travail au lieu de fermer toutes les portes devant nous», souligne Toufik, âgé d’une vingtaine d’année.
    Le marché en question fait face à l’annexe de la mairie de Bab Ezzouar. Il ne désemplit pas. Et ce n’est pas pour déplaire aux citoyens riverains qui estiment qu’ils trouvent tout ce qu’ils veulent dans ce marché. Certains commerçants avouent que ces mesures d’interdiction ne seront pas concrètement appliquées car ces marchés activent avec «la complicité même de certains éléments des services de sécurité».

    Autre marché informel à Bab Ezzouar ayant fait l’objet d’interdiction, celui de Sorecal. Lundi dernier, un dispositif sécuritaire était sur place pour fermer ledit marché et démanteler les étals. Mais cette interdiction, indiquent des vendeurs du marché du 5 Juillet, «obéit à des considérations purement circonstancielles, liées à la visite dans la capitale du président Bouteflika, prévue le 8 avril prochain». «Le chef de l’Etat devrait procéder à l’inauguration d’un lycée à la cité Sorecal de Bab Ezzouar située à proximité dudit marché informel, c’est pourquoi il faut le raser pour faire bonne figure», dit-on. «Après la visite présidentielle, le marché reprendrait son activité», ajoute-t-on. Des informations qui sont officiellement démenties par le wali délégué de la circonscription administrative de Dar El Beïda et M. Bounab, maire de Bab Ezzouar, présents hier sur les lieux pour superviser les préparatifs de la visite du chef de l’Etat. «Ces marchés informels sont interdits et nous mettrons fin à toute activité commerciale de ce type», explique le wali délégué de Dar El Beïda qui ajoute que «ces marchés informels ont été autorisés par les anciennes APC. Aujourd’hui ils ont pris de l’ampleur». «Dorénavant tout le monde doit se conformer à la loi. Les vendeurs informels risquent même des saisies», dit-il. Ce responsable précisera que les vendeurs en question ne sont pas issus de Bab Ezzouar mais de l’intérieur du pays. Quant aux commerçants de cette commune, ils ont été recensés et installés dans des marchés formels, bien structurés et répartis à travers les trois marchés installés à Bab Ezzouar.

    A propos d’éventuelles complicités de certains éléments des services de sécurité qui contribueraient à maintenir ce type de commerce, le wali délégué de la circonscription administrative de Dar El Beïda et M. Bounab, maire de Bab Ezzouar, rejettent en bloc ces accusations, estimant que les services de sécurité ont reçu des notes et des directives pour appliquer les mesures d’interdiction. D’ailleurs, disent-ils, un dispositif sécuritaire est mis en place pour dissuader les vendeurs informels. Les services de sécurité sont mobilisés pour mettre fin à l’anarchie qui caractérise l’activité commerciale informelle, ajoutent ces responsables qui précisent qu’avant de passer à ces mesures d’interdiction, des campagnes de sensibilisation auprès de la population ont été au préalable lancées.

    Par La Tribune
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