Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Arcelor mine le terrain de Mittal Steel

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Arcelor mine le terrain de Mittal Steel

    Arcelor, le groupe sidérurgique européen a pris trois mesures pour décourager Mittal Steel et convaincre ses actionnaires de ne pas apporter leurs titres au numéro un mondial de l'acier.
    Le groupe dirigé par Guy Dollé a l'intention de reverser à ses actionnaires la même somme d'argent que celle promise par Mittal Steel, à condition toutefois qu'ils fassent échouer l'OPA.

    ====

    Au point mort depuis plusieurs semaines, le projet de rachat d'Arcelor par son grand rival Mittal Steel vient de franchir une nouvelle étape. Bien que les autorités de marché n'aient pas encore donné leur feu vert à l'OPA, le sidérurgiste européen (ex-Usinor) a pris les devants en dévoilant hier une première batterie de mesures défensives.

    Afin de s'assurer le soutien de ses actionnaires, il a tout d'abord décidé de majorer de 50% le montant de son dividende 2005. Celui-ci se montera donc à 1,85 euro par titre, contre 1,20 euro prévu initialement. Sur ce point, Mittal Steel, a rétorqué qu'il ajusterait en conséquence le prix de son offre publique. Le premier producteur mondial d'acier propose, rappelons-le, quatre de ses propres actions cotées aux Pays-Bas et aux États-Unis et 35,25 euros en liquide contre cinq titres Arcelor cotés principalement à Paris.

    Ensuite, le groupe dirigé par Guy Dollé a l'intention de reverser à ses actionnaires la même somme d'argent que celle promise par Mittal Steel, à condition toutefois qu'ils fassent échouer l'OPA. Ainsi, ce sont près de 5 milliards d'euros qui pourraient être redistribués «ultérieurement» au marché, sous forme de dividende exceptionnel ou de rachat d'actions. Reste qu'aucune décision de ce type ne sera prise sans avoir été approuvée préalablement par l'assemblée générale des actionnaires.

    Dofasco logé dans une fondation

    Enfin, dernière mesure annoncée hier par Arcelor, et non la moindre : la mise à l'abri de sa filiale canadienne Dofasco au sein d'une fondation basée aux Pays-Bas. Concrètement, Arcelor a transféré en début de semaine la propriété de Dofasco à cette fondation dirigée par un administrateur indépendant néerlandais, et par deux autres membres : l'actuel directeur juridique d'Arcelor ainsi que Robert Hudry, ancien directeur général d'Usinor. Eux seuls peuvent désormais décider de l'avenir de Dofasco et ce durant les cinq prochaines années.

    Cela n'arrange pas forcément les affaires de Mittal Steel qui, pour des questions de concurrence en Amérique du Nord, a déjà planifié la rétrocession de Dofasco à ThyssenKrupp, en cas évidemment de succès de son OPA sur Arcelor.

    «Notre offre n'est pas subordonnée à la vente de Dofasco et rien dans cette annonce ne remet en cause notre volonté ou notre capacité à poursuivre notre projet», a-t-il tenu à indiquer hier. Certes, Mittal Steel pourra toujours vendre d'autres actifs aux États-Unis si les autorités américaines de la concurrence l'exigent, mais cela prendra peut-être un peu plus de temps.

    Reste que, au-delà de ce problème, la création de cette fondation représente un changement important pour Arcelor qui n'a pas été soumis à l'approbation de ses actionnaires. La nationalité luxembourgeoise d'Arcelor lui laisse néanmoins toute latitude en la matière, et le gendarme français de Bourse qui n'aurait jamais autorisé une telle arme de défense ne peut rien y faire. Seuls les grands investisseurs étrangers présents au capital d'Arcelor fixeront les limites du jeu, s'ils s'estiment perdants.

    Par Le Figaro
Chargement...
X