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Le siège des Nations unies à Genève abrite une exposition et une conférence dédiées à l’Emir Abdelkader. Cette rencontre sur la vie et l’œuvre de l’Emir constitue une reconnaissance mondiale pour cet homme de valeur qui a tout fait pour que la paix et la liberté soient pour tous les êtres sans distinction de race, de religion ou d’origine.
Ce fut le combat qu’il mena toute sa vie par le verbe et, quand la nécessité s’en faisait sentir, par l’épée. Un combat qui aujourd’hui le désigne comme le précurseur du droit humanitaire et le défenseur du dialogue inter-religieux.
L’hommage à Genève est, à ce titre, une preuve, comme le soulignera d’ailleurs le président Abdelaziz Bouteflika qui a adressé, lundi dernier, un message aux participants à cette conférence où, tout en saluant l’initiative «chargée de signification dans le contexte international actuel», il dira que «cette conférence est en soi un hommage fort éloquent rendu à un homme d’exception, pétri des vertus de sagesse et de tolérance, doté d’une rare capacité d’écoute, empreinte d’une grande humilité et servi par
une formidable force de caractère».
Evoquant la valeur et la personnalité de l’Emir, le Président écrira que «plusieurs de ceux qui l’ont eu en face d’eux comme combattant ou négociateur ont pu témoigner de son courage, de sa droiture, de sa sagacité et de son intelligence, comme de sa maîtrise des affaires de la cité et de son inclination naturelle à favoriser le dialogue entre les adeptes de différentes croyances religieuses. L’Emir Abdelkader, qui a fondé l’Etat algérien moderne, est une personnalité qui a rayonné au XIXème siècle, mais il reste, sans conteste, une personnalité de tous les siècles, une légende vivante». Mais on ne peut évoquer l’Emir sans parler de son respect qu’il vouait à l’homme, à sa liberté et à ses droits, sans aucune considération de race ou de religion. A ce propos, le Président écrira dans son message que «le traitement décent que l’Emir Abdelkader réservait aux prisonniers de guerre préfigurait les dispositions normatives que l’évolution des esprits a permis de consacrer et de codifier en tant que droit humanitaire international contemporain».
«La protection spontanée qu’il a assurée, dans sa terre d’asile, à des milliers de chrétiens et de juifs d’Orient, face à des foules bigotes, participe de la conception élevée qu’il a toujours eue de la dignité et de la valeur de la personne humaine, en tous lieux et en toutes circonstances, sans discrimination aucune […].
En ces temps tourmentés, marqués par des accès d’intolérance et des réflexes dangereux de repli sur soi, le message de l’Emir Abdelkader est plus pertinent que jamais : c’est une invitation pressante à transcender les clivages et à vaincre l’indifférence et l’ignorance pour aller ensemble vers plus de fraternité à travers davantage de compréhension entre religions, cultures et civilisations. Plus qu’une évocation élogieuse de pages glorieuses de l’histoire de l’Algérie, plus qu’une commémoration nostalgique de comportements frappés du sceau de la bravoure et de l’humanisme, cette rencontre symbolique de Genève est surtout dédiée à l’avenir :
elle indique un horizon de délivrance des méfaits que l’homme inflige à son prochain et à la nature», conclut le message présidentiel.
Par La Tribune
Ce fut le combat qu’il mena toute sa vie par le verbe et, quand la nécessité s’en faisait sentir, par l’épée. Un combat qui aujourd’hui le désigne comme le précurseur du droit humanitaire et le défenseur du dialogue inter-religieux.
L’hommage à Genève est, à ce titre, une preuve, comme le soulignera d’ailleurs le président Abdelaziz Bouteflika qui a adressé, lundi dernier, un message aux participants à cette conférence où, tout en saluant l’initiative «chargée de signification dans le contexte international actuel», il dira que «cette conférence est en soi un hommage fort éloquent rendu à un homme d’exception, pétri des vertus de sagesse et de tolérance, doté d’une rare capacité d’écoute, empreinte d’une grande humilité et servi par
une formidable force de caractère».
Evoquant la valeur et la personnalité de l’Emir, le Président écrira que «plusieurs de ceux qui l’ont eu en face d’eux comme combattant ou négociateur ont pu témoigner de son courage, de sa droiture, de sa sagacité et de son intelligence, comme de sa maîtrise des affaires de la cité et de son inclination naturelle à favoriser le dialogue entre les adeptes de différentes croyances religieuses. L’Emir Abdelkader, qui a fondé l’Etat algérien moderne, est une personnalité qui a rayonné au XIXème siècle, mais il reste, sans conteste, une personnalité de tous les siècles, une légende vivante». Mais on ne peut évoquer l’Emir sans parler de son respect qu’il vouait à l’homme, à sa liberté et à ses droits, sans aucune considération de race ou de religion. A ce propos, le Président écrira dans son message que «le traitement décent que l’Emir Abdelkader réservait aux prisonniers de guerre préfigurait les dispositions normatives que l’évolution des esprits a permis de consacrer et de codifier en tant que droit humanitaire international contemporain».
«La protection spontanée qu’il a assurée, dans sa terre d’asile, à des milliers de chrétiens et de juifs d’Orient, face à des foules bigotes, participe de la conception élevée qu’il a toujours eue de la dignité et de la valeur de la personne humaine, en tous lieux et en toutes circonstances, sans discrimination aucune […].
En ces temps tourmentés, marqués par des accès d’intolérance et des réflexes dangereux de repli sur soi, le message de l’Emir Abdelkader est plus pertinent que jamais : c’est une invitation pressante à transcender les clivages et à vaincre l’indifférence et l’ignorance pour aller ensemble vers plus de fraternité à travers davantage de compréhension entre religions, cultures et civilisations. Plus qu’une évocation élogieuse de pages glorieuses de l’histoire de l’Algérie, plus qu’une commémoration nostalgique de comportements frappés du sceau de la bravoure et de l’humanisme, cette rencontre symbolique de Genève est surtout dédiée à l’avenir :
elle indique un horizon de délivrance des méfaits que l’homme inflige à son prochain et à la nature», conclut le message présidentiel.
Par La Tribune