Le pouvoir ne peut pas acheter le silence des algériens
Déclaration du Secrétariat national
Depuis plusieurs jours, le pays est secoué par des émeutes. Une quinzaine de wilayas sont touchées par ce mouvement de révolte.
Très rapidement, certains milieux médiatiques et politiques se sont empressés de construire un faux consensus « les émeutes de la faim ! » et ainsi tenter de cadrer la contestation en lui déniant toute dimension politique.
Oui, les dernières augmentations de prix ont exacerbé les sentiments d’insécurité et de peur chez beaucoup d’Algériennes et d’Algériens.
Oui, l’Algérie est un pays malheureux !
Non, ce n’est pas la faim qui pousse ces très jeunes gens dans la rue. Ce n’est pas la faim non plus qui pousse beaucoup de gens moins jeunes à les comprendre, si ce n’est à les soutenir.
C’est que le sentiment d’injustice, c’est que le sentiment de révolte sont profondément enracinés dans le vécu quotidien. L’immense majorité de la population ne fait pas confiance à ses dirigeants ; elle est convaincue qu’il n’y a pas d’autre moyen que la violence pour se faire entendre. Les lieux de débat institutionnels sont devenus de simples caisses d’enregistrement. La télévision est le domaine privé du pouvoir. Les associations et la société civile, en général, sont étouffées ou instrumentalisées.
A Alger même, il est pratiquement impossible de tenir un sit-in, un meeting ou toute autre activité que ce soit dans des salles ou dans d’autres espaces. Depuis plusieurs années, en dehors des shows officiels du pouvoir ou de ses alliés, aucune activité politique, associative et syndicale n’est autorisée.
Pas plus qu’elle n’accorde de crédit à tous ceux qui se lavent les mains de la situation actuelle, alors qu’ils portent une responsabilité écrasante dans l’avènement et la pérennité de ce régime. Qu’ils soient dans l’alliance présidentielle ou dans « l’opposition officielle », ils sont comptables devant le peuple et l’histoire. Hier ils légitimaient le coup d’Etat, l’Etat d’Urgence et l’Etat policier, aujourd’hui ils pleurent avec leur peuple « bien aimé ».
En fait ces élites du régime, corrompues et corruptrices, entretiennent la confusion et empêchent toute dynamique de libération et de changement.
La situation actuelle montre bien que la crise algérienne est avant tout une crise politique. Depuis dix années et deux mandats, des milliards de dollars sont dépensés en pure perte, c’est la preuve qu’il ne peut y avoir de développement sans démocratie. C’est la preuve aussi que la démocratie et l’assentiment populaire ne se décrètent pas et ne s’achètent pas. C’est la preuve que le pouvoir ne peut pas acheter le silence de la population.
La situation actuelle montre aussi que l’alternative démocratique ne s’improvise pas. Nous devons regarder vers nos voisins tunisiens et les saluer. Ce qui se passe en Tunisie est le fruit des efforts des vraies élites qui n’ont pas perdu leur âme, qui ont choisi leur camp, et sont engagées dans un long et patient travail de ré-encadrement de la société.
Ne leurrons pas nos compatriotes, ce travail nous devons le mener aussi. C’est le passage obligé vers la liberté et la dignité dans notre pays et vers la construction du Maghreb démocratique.
Pour sa part, le Front des Forces Socialistes ne s’inscrit pas dans une alternance clanique.
Le FFS est convaincu que des possibilités existent pour une alternative démocratique ; il y travaille.
Le FFS exprime sa préoccupation devant la persistance des troubles dans le pays. Le FFS exprime sa compassion aux parents des victimes de ce soulèvement.
Le FFS met en garde les autorités contre les risques de dérapages violents.
Plus que jamais, le FFS réitère l’urgence de prise de mesures d’ouverture politique :
Levée de l’Etat d’urgence
Rétablissement des libertés civiles
L’ouverture du champ médiatique
Garantie des droits d’association et de manifestation
Le FFS appelle l’ensemble des algériennes et des algériens à garder confiance, à garder l’espoir et se mettre en mouvement pacifiquement pour imposer une ouverture politique réelle.
Le FFS appelle les algériennes et les algériens à faire preuve de solidarité et de lucidité.
Vive l’Algérie. Vive le FFS
Alger, le 8 janvier 2011
P/ Le Secrétariat national
Le Premier secrétaire
Karim TABBOU
Déclaration du Secrétariat national
Depuis plusieurs jours, le pays est secoué par des émeutes. Une quinzaine de wilayas sont touchées par ce mouvement de révolte.
Très rapidement, certains milieux médiatiques et politiques se sont empressés de construire un faux consensus « les émeutes de la faim ! » et ainsi tenter de cadrer la contestation en lui déniant toute dimension politique.
Oui, les dernières augmentations de prix ont exacerbé les sentiments d’insécurité et de peur chez beaucoup d’Algériennes et d’Algériens.
Oui, l’Algérie est un pays malheureux !
Non, ce n’est pas la faim qui pousse ces très jeunes gens dans la rue. Ce n’est pas la faim non plus qui pousse beaucoup de gens moins jeunes à les comprendre, si ce n’est à les soutenir.
C’est que le sentiment d’injustice, c’est que le sentiment de révolte sont profondément enracinés dans le vécu quotidien. L’immense majorité de la population ne fait pas confiance à ses dirigeants ; elle est convaincue qu’il n’y a pas d’autre moyen que la violence pour se faire entendre. Les lieux de débat institutionnels sont devenus de simples caisses d’enregistrement. La télévision est le domaine privé du pouvoir. Les associations et la société civile, en général, sont étouffées ou instrumentalisées.
A Alger même, il est pratiquement impossible de tenir un sit-in, un meeting ou toute autre activité que ce soit dans des salles ou dans d’autres espaces. Depuis plusieurs années, en dehors des shows officiels du pouvoir ou de ses alliés, aucune activité politique, associative et syndicale n’est autorisée.
Pas plus qu’elle n’accorde de crédit à tous ceux qui se lavent les mains de la situation actuelle, alors qu’ils portent une responsabilité écrasante dans l’avènement et la pérennité de ce régime. Qu’ils soient dans l’alliance présidentielle ou dans « l’opposition officielle », ils sont comptables devant le peuple et l’histoire. Hier ils légitimaient le coup d’Etat, l’Etat d’Urgence et l’Etat policier, aujourd’hui ils pleurent avec leur peuple « bien aimé ».
En fait ces élites du régime, corrompues et corruptrices, entretiennent la confusion et empêchent toute dynamique de libération et de changement.
La situation actuelle montre bien que la crise algérienne est avant tout une crise politique. Depuis dix années et deux mandats, des milliards de dollars sont dépensés en pure perte, c’est la preuve qu’il ne peut y avoir de développement sans démocratie. C’est la preuve aussi que la démocratie et l’assentiment populaire ne se décrètent pas et ne s’achètent pas. C’est la preuve que le pouvoir ne peut pas acheter le silence de la population.
La situation actuelle montre aussi que l’alternative démocratique ne s’improvise pas. Nous devons regarder vers nos voisins tunisiens et les saluer. Ce qui se passe en Tunisie est le fruit des efforts des vraies élites qui n’ont pas perdu leur âme, qui ont choisi leur camp, et sont engagées dans un long et patient travail de ré-encadrement de la société.
Ne leurrons pas nos compatriotes, ce travail nous devons le mener aussi. C’est le passage obligé vers la liberté et la dignité dans notre pays et vers la construction du Maghreb démocratique.
Pour sa part, le Front des Forces Socialistes ne s’inscrit pas dans une alternance clanique.
Le FFS est convaincu que des possibilités existent pour une alternative démocratique ; il y travaille.
Le FFS exprime sa préoccupation devant la persistance des troubles dans le pays. Le FFS exprime sa compassion aux parents des victimes de ce soulèvement.
Le FFS met en garde les autorités contre les risques de dérapages violents.
Plus que jamais, le FFS réitère l’urgence de prise de mesures d’ouverture politique :
Levée de l’Etat d’urgence
Rétablissement des libertés civiles
L’ouverture du champ médiatique
Garantie des droits d’association et de manifestation
Le FFS appelle l’ensemble des algériennes et des algériens à garder confiance, à garder l’espoir et se mettre en mouvement pacifiquement pour imposer une ouverture politique réelle.
Le FFS appelle les algériennes et les algériens à faire preuve de solidarité et de lucidité.
Vive l’Algérie. Vive le FFS
Alger, le 8 janvier 2011
P/ Le Secrétariat national
Le Premier secrétaire
Karim TABBOU
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