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Gare au coup de grisou!

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  • Gare au coup de grisou!

    VOICI CE QU’ÉCRIVAIT AHMED FATTANI IL Y A TROIS ANS


    Cela n’équivaudrait-il pas à jeter de l’huile sur le feu? Une bonbonne d’huile de table à 950DA ne risquerait-elle pas de provoquer l’incendie dans un pays déjà à cran? Et l’on n’exagère en rien, en l’affirmant. Il aura fallu une grève, de la gesticulation et des coups de sang orageux entre salariés et employeurs pour qu’enfin, le choc soit provisoirement évité. Mais pour combien de temps?
    Quand on ouvre son journal le matin et que l’on découvre, effaré, que le prix de la bonbonne d’huile de table est augmenté à 950 dinars, cela après avoir déjà subi des «corrections» de prix à plusieurs reprises en l’espace d’une année seulement, on est amené à se poser la question de savoir s’il y a bien un Etat et un gouvernement dans ce pays. Et si le gouvernement dont on parle est bien celui de l’Etat où l’on vit. A bien calculer, et rien que pour l’huile, elle aura connu, en tout et pour tout, une augmentation de 100% dans une période n’excédant pas six mois. A ma connaissance, il n’existe pas de précédents de ce type dans le monde.
    Lundi, le Premier ministre français, François Fillon, a convoqué, en catastrophe, à Matignon, les producteurs de certaines denrées qui ont subi, depuis ces trois derniers mois, une hausse n’excédant pas 35%. Il s’agit de produits de base, tels que le lait, le yaourt et autres dérivés laitiers. C’est un magazine de consommateurs qui a vendu la mèche au moment même où le débat sur la baisse du pouvoir d’achat enfle dans les états-majors des partis politiques et les médias, cherchant à en découdre, coûte que coûte, avec un pouvoir politique en déphasage réel avec les vrais problèmes. Toute la France était sens dessus dessous, ce lundi. Le pouvoir d’achat, c’est le portefeuille du pauvre. Qui y touche, paie. Cette histoire d’huile de table affecte beaucoup la vie de l’Algérien, déjà ébranlé par une série de pénuries entraînant, à leur tour, des augmentations qui, faute de contrôle, prennent un sens dangereux. Celui de la provocation. Mais aussi celui de la démission de l’Etat. Tous les arguments avancés jusqu’ici pour justifier cette hausse, ne sont pas tous recevables, à commencer par le prétexte tout trouvé qui pourrait autoriser tous les crimes économiques quand on affame le peuple, celui de la flambée des cours des matières premières. Il y a une règle d’airain en économie, c’est bien la concurrence. Elle est l’antidote du poison de la spéculation. Du vol.
    De la rapine. Mais en Algérie, en ce qui concerne précisément l’huile, cette règle d’or a été battue en brèche dès le moment où l’un des producteurs nationaux accapare plus de 80% des parts de marché. Ce groupe économique est en position monopolistique. Il dicte sa loi. Et à la manière forte. Aux USA, royaume de la libre entreprise, la loi antitrust existe pour empêcher ces dérives.
    Pourquoi l’Etat, et avec quelle complicité, a-t-il laissé ce groupe faire carrément main basse sur un pan entier du secteur agroalimentaire sans réagir? Dans une économie libérale, toute pratique monopolistique est bannie. Elle relève de l’indécence, tout court.
    Nos ministres ne le savent que trop bien. Laisser faire, c’est déjà le signe probant d’une complicité. La responsabilité du gouvernement dans ce malaise, qui affecte depuis quelque temps le pouvoir d’achat des Algériens, est immense. Les promesses d’augmentation des salaires des fonctionnaires pour avril prochain n’auraient aucune valeur en termes de stabilisation des prix. Car ce que l’on donne d’une main, on le reprend de l’autre. C’est ça la vérité.
    Dans d’autres pays qui ont eu l’infortune de vivre des situations similaires, ces maux ont été jugulés parce que l’Etat a joué son rôle de régulateur. Les produits, comme le pain, le lait ou l’huile, sont subventionnés. Et quand cela ne suffit pas, le gouvernement a recours à des adjuvants. Il met la main à la poche. La paix sociale n’a pas de coût. En 1980, le président Bourguiba a vécu les pires moments de sa carrière d’homme politique lorsqu’il décida d’augmenter unilatéralement, de quelques millimes de dinar seulement, le prix du pain sans avoir, au préalable, pris le soin de consulter les syndicats. De Bizerte à Gafsa, cela a suffi pour qu’en quelques heures seulement, toute la fragile République bascule dans la révolte. Celui qui osa, un jour, jeter à la face de son peuple cette phrase assassine: «Vous n’étiez qu’une poussière d’individus avant que je ne vienne vous libérer des crocs du colonialisme», s’est résigné à diriger l’Etat autrement.
    Il est vrai que tous les caniches du monde ne se laissent pas usurper, sans grogner, leur os.
    Le Président Bouteflika ne devrait-il pas surveiller de près ce dossier comme le lait sur le feu? Ses ministres risquent, à la longue, par leur négligence, de remettre en cause sa crédibilité de chef d’Etat pour une banale histoire de bidon d’huile.
    Franchement, cela ne vaut pas le coup, surtout lorsque l’on songe à tout le travail titanesque qu’il a abattu en neuf ans d’exercice du pouvoir.
    Le lait, le pain, le sucre et l’huile recèlent un vrai danger pour nos gouvernants. Ceux qui, aujourd’hui, se remplissent allègrement les poches en croyant s’être parés à jamais du burnous de l’impunité grâce au soutien avéré de quelque haut dirigeant, seront toujours les premiers à trinquer lorsque grondera la colère du peuple.
    Face à l’incurie régnante, le gouvernement doit remettre de l’ordre s’il ne souhaite pas que les frustrations sociales, longtemps contenues, ne viennent brutalement à se transformer en «machines à tuer».
    C’est le coup de grisou qu’il va falloir épargner aux Algériens à cause d’une bonbonne d’huile, dont le prix aura coûté les yeux de la tête.
    La Russie a été la proie, sous Eltsine, d’une gestion catastrophique lors de sa transition économique. L’ancien Premier ministre russe, Sergueï Kirienko, raconte que, dans son pays, selon un sondage d’opinion réalisé alors, à la question:
    -Qui est l’ennemi du peuple?
    La réponse des sondés a été:
    a) La maffia (15%)
    b) Les spéculateurs (15%)
    c) Le gouvernement (70%).
    Qui a dit que l’Histoire ne se répétait pas?

    Texte paru le mercredi 27 février 2008

    Ahmed FATTANI

  • #2
    cette règle d’or a été battue en brèche dès le moment où l’un des producteurs nationaux accapare plus de 80% des parts de marché.
    a) La maffia (15%)
    b) Les spéculateurs (15%)
    c) Le gouvernement (70%).

    La plus grande erreur commise par le gouvernement ( c ) algérien , la faute s incombe à la tutelle l a soutenu pour qu il sera le seul , pur et simple une création dune mafia ( a ) officielle qui s enrichit au profit des contribuables , ainsi les spéculateurs ( b ) en suçant également et légalement aussi le peuple
    A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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    • #3
      Excellent texte...

      Comme quoi il y a des gens dotés d'une très bonne analyse, qui voient loin...

      Bravo Mr. FATTANI

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      • #4
        analyse prévoyante normal il a compris des brelles qui dirige l algerie
        ya qu'a voir ce qui passe tout 10 ans c est la même sentence
        la révolte l

        la prochaine c pour quand

        les algeriens son riche que des degouts chaque jour un peux plus

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        • #5
          Mr. FATTANI: un visionnaire !

          Pas d'autres commentaires ! Tout est dit !

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          • #6
            bonne analyse

            Mais en Algérie, en ce qui concerne précisément l’huile, cette règle d’or a été battue en brèche dès le moment où l’un des producteurs nationaux accapare plus de 80% des parts de marché. Ce groupe économique est en position monopolistique. Il dicte sa loi. Et à la manière forte.
            Et à la manière forte. Aux USA, royaume de la libre entreprise, la loi antitrust existe pour empêcher ces dérives.
            faudra t il le marteler aux tenants du systematisme Liberal ou etatiste qui annonent les slogans et toujours dans des postures rigides sans fondement?!!!

            Et à la manière forte. Aux USA, royaume de la libre entreprise, la loi antitrust existe pour empêcher ces dérives.
            Le monopole est pas le marché, 7 fois sur 10 il est BANDITISME !

            Pour rappel , l'Angleterre , liberoliberale A NATIONALISE 3 banques y a quelques mois !! et en quasi capitaine de la finance , elle a organisé , elle a poussé les Etats de l'UE à faire une majoration de la garantie ETATIQUE des avoirs des particuliers

            faudra t il le marteler aux tenants du systematisme Liberal ou etatiste qui annonent les slogans et toujours dans des postures rigides sans fondement?!!!



            La Russie a été la proie, sous Eltsine, d’une gestion catastrophique lors de sa transition économique. L’ancien Premier ministre russe, Sergueï Kirienko, raconte que, dans son pays, selon un sondage d’opinion réalisé alors, à la question:
            -Qui est l’ennemi du peuple?
            La réponse des sondés a été:
            a) La maffia (15%)
            b) Les spéculateurs (15%)
            c) Le gouvernement (70%).
            Qui a dit que l’Histoire ne se répétait pas?
            rien à rajouter ..les similitudes sont grandes entre la transition URSS / Federation de russie à la periode Eltsine , passage etatisme total à deregulation totale et soustraction de pans entiers de l'economie au DROIT et la transition algerienne.
            Dernière modification par Sioux foughali, 09 janvier 2011, 10h50.

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            • #7
              a) La maffia (15%)
              b) Les spéculateurs (15%)
              c) Le gouvernement (70%)
              Le problème en Algérie est que a=b=c !
              J'étais là...

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              • #8
                citation

                Le problème en Algérie est que a=b=c !

                tu a tres bien résumé tierce dans l'ordre qui rapporte rien pour le peuple algérien plutot pour les mieux nantis de la haute société algérienne enfin ceux qui sont très prêts du régime mafieux :22:

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