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Les cours du sucre en hausse constante sur les marchés traditionnels

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  • Les cours du sucre en hausse constante sur les marchés traditionnels

    [Aps 10/1/11] ALGER - Les cours du sucre sur les marchés internationaux évoluent en forte hausse depuis plusieurs mois, obéissant à l'influence mécanique des fondamentaux du marché qui leur font atteindre actuellement des seuils inédits depuis la première crise survenue en 1975. Les cours, qui ont progressé encore la semaine écoulée en raison des inondations en Australie qui affecteront la production locale, se sont établis vendredi en clôture à Londres à 777,20 livres la tonne de sucre blanc pour livraison en mars, contre 770 livres pour la même échéance une semaine auparavant. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars cotait 31,63 cents contre 31,62 cents pour la même échéance le vendredi précédent.
    Depuis la seconde guerre mondiale, le prix du sucre que produisent 129 pays dans le monde à partir de la canne à sucre et la betterave sucrière n'a cessé d'évoluer en dents de scie dans un marché régi par des accords internationaux portant sur la mise en place d'une bande de fluctuation des cours. Ces mécanismes n'ont pu éviter les deux grandes crises intervenues en 1975 et 1980, et dont l'échec est du au fait que les moyens de contrôler les prix étaient principalement basés sur une politique de gestion des quotas d'exportation et tendait à réagir avec un effet retard par rapport aux chocs.
    Ainsi, la première flambée des prix est due à un faible niveau de la production mondiale de sucre dès 1972 comparé aux années précédentes, notamment du fait de la baisse conjuguée des productions cubaine et soviétique. Cette situation qui avait incité les acheteurs à puiser dans les stocks afin de satisfaire leurs besoins, a mené à une inévitable augmentation des prix.
    En outre, les chocs pétroliers de 1973 et 1979, ont eu un impact majeur sur la majorité des marchés des produits de base, y compris celui du sucre. Cette corrélation des marchés s'explique par l'objet même du pétrole et son caractère indispensable notamment en matière de transport et à laquelle s'ajoute la variable humaine qui amplifie le phénomène qui se traduit par la pénurie.
    En parallèle, le niveau artificiellement élevé des prix a attiré sur ce marché de nouveaux pays producteurs, ce qui a eu pour conséquence d'augmenter l'offre de sucre et une relative baisse des cours. D'autre part, la mise en place de politiques innovantes dont l'exemple le plus parlant est le plan Protocole du Brésil de la fin 1975 qui est arrivé à nouveau pour soutenir les cours du sucre.
    La démarche du Brésil a ouvert la voie à une stratégie gouvernementale à long terme visant à remplacer un jour le carburant traditionnel des véhicules automobiles par l'éthanol, un biocarburant à base de canne à sucre, également utilisé en Italie.
    La seconde flambée survenue en 1980, est de moindre ampleur et trouve son origine dans les mêmes causes que la précédente, à savoir une production cubaine et soviétique faible comparée aux prévisions et aux années antérieures. Actuellement, les cours mondiaux du sucre reflètent un équilibre mondial entre l'offre et la demande désormais perçu comme très précaire, estiment les experts qui revoient à la baisse leurs estimations de production.
    Si les productions brésilienne et indienne pouvaient être plus élevées que prévu, elles ne suffiront pas à compenser les baisses en Chine, en Russie et au Pakistan. Selon l'Organisation Internationale du Sucre, la balance 2010-2011 serait encore légèrement excédentaire de 1,3 à 1,7 millions de tonnes, mais d'autres analystes anticipent une balance déficitaire de 0,5 à 3 millions de tonnes.
    Au cours des prochains mois, l'évolution des cours du sucre dépendra pour beaucoup du niveau de l'excédent en Inde et de la décision de son gouvernement en matière d'exportation, selon des experts. Au niveau européen, la production de sucre en 2010 est estimée à 15,75 millions de tonnes, en recul de 1,75 millions de tonnes par rapport à 2009. En raison d'un niveau d'importations plus faible que prévu en 2009-2010, la campagne 2010-2011 a débuté avec un stock de sucre sous quota en baisse.
    Début décembre, les importations de sucre en provenance des pays les moins avancés (PMA) et des pays ACP (Afrique-Caraibes-Pacifique) étaient en retard par rapport à la campagne précédente. La décision de la Commission européenne de suspendre le droit de 98 euros /tonnes sur les importations de sucre des contingents préférentiels du 1er décembre 2010 au 31 août 2011 devrait accélérer l'utilisation de ces contingents et favoriser l'approvisionnement des raffineurs traditionnels de l'UE.
    De manière à satisfaire la demande intérieure en sucre alimentaire, le Conseil spécialisé a émis le souhait que la Commission privilégie l'utilisation du sucre hors quota encore disponible en 2010-2011, plutôt que l'exportation. Ainsi au plan de la consommation de cette denrée par pays, les études montrent que la prochaine décennie verra un changement significatif de la balance de la consommation mondiale.
    Les marchés matures comme l'UE des 27, la Russie, le Japon, l'Ukraine cédant des parts de marché alors que ceux émergents comme la Chine, le Pakistan, l'Indonésie et le Nigeria vont progresser au classement mondial.
    Ainsi d'ici 2016, la Chine devrait ravir à l'UE la seconde place des plus gros consommateurs mondiaux, alors que l'Indonésie et le Pakistan passeront respectivement à la 6 et 7è place devant la Russie.
    La demande devrait atteindre, selon les prévisions, en 2010 quelque 200,678 millions de tonnes, une évolution liée au rôle de la croissance dans les revenus des marchés matures. Cet élément justifie une progression prévue de la demande de 2 % seulement, mais qui devrait faiblir graduellement. La hausse était auparavant estimée à 2,7%, selon des conjoncturistes.
    [Aps 10/1/11]
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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