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    Algérie, misères de la dictature
    09 Janvier 2011 Par M. CHALLALI
    On n’opprime pas éternellement tout un peuple. Et on ne peut lui mentir non plus indéfiniment sous le chant de berceuses de l’hymne détourné. On ne gouverne pas aussi un pays où les libertés les plus fondamentales qui font société sont bafouées, transgressées et agressées et ignorées, ou quand même les activités des associations de citoyens, des syndicats et même des Partis politiques, légaux de surcroît, sont réduites au silence des ténèbres et que leur existence n’est en fait conçue que comme façade démocratique du régime en place vis-à-vis de l’opinion et les institutions internationales. Bref, ce n’est pas diriger, ni gouverner un pays, à l’aune du XXIe siècle, quand celui-ci, est sous l’état d’urgence instauré depuis 1992, à ce jour jamais levé.

    A une semaine, jour pour jour, du mouvement de la contestation contre le « Mal-de-vie » et le chômage initié lundi soir par la jeunesse du quartier populaire de Bab el-Oud, ce mouvement a depuis fait boule de neige et contaminé le pays du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. On compte 24 Wilayas (départements) sur 48 qui sont en ébullition. Il touche même des villes traditionnellement paisibles, réputées moins rebelles, comme Oran (ouest) ou Annaba et Constantine (situées à l’Est). Le bilan de ces affrontements entre les jeunes et les forces de l’ordre (police et gendarmerie) est de 4 morts et 736 blessés dont environ 400 parmi les forces de l’ordre et des dizaines d'arrestations, selon le communiqué, daté d’hier, du ministre de l’intérieure à Alger.

    Ce mouvement de jeunesse qui exprime son désarroi et son dégout à l’endroit des ses gouvernants et dont on parle en effet dans tous les médias qu’ils soient locaux ou internationaux n’est pas inédit ou que c’est la première fois que cette jeunesse s’exprime ainsi dans la rue face aux forces de l’ordre. Faut-il signaler, que dans ce pays, en Algérie, ces dernières années surtout, il n’y a pas une semaine, il n’y a pas un jour qui passe sans que l’on signale une émeute, une explosion, un ras le-bol de citoyens, pour des motifs aussi divers et variés, mais souvent d’origines sociaux et économiques, dans tel ou tel département, dans telle ou telle ville, dans tel ou tel village, ou dans telle ou telle cité. « Les émeutes épisodiques sont monnaie courante en Algérie mais, depuis dix ans, elles n’ont jamais atteint cette ampleur », a déclaré Antoine Basbous, spécialiste du Maghreb dans le Parisien du samedi, qui l'interrogeait sur les événements de ces derniers jours. Ce qui est en revanche inédit dans cette histoire, c’est que, c’est vrai, que depuis 1988, l’Algérie n’a pas connu un tel mouvement ainsi généralisé à l’échelle du pays, dont en fait, l'augmentation exorbitante des prix d'épicerie annoncée début de l'année, au moment où Alger se targue de 159 milliards de dollars de réserve, n'était que l'allumette qui a fait braser le baril.

    Au-delà à présent de cette situation économique et sociale catastrophique, cette réalité quotidienne faite de misère et de pauvreté qui touche de plus en plus des pans entiers de la société algérienne où certes « Le problème le plus important aujourd’hui, c’est le social. Les Algériens le posent d’une manière désespérée. Certaines gens vivent dans l’aisance et l’opulence, d’autres survivent, vivent mal, ou ne travaillent pas ou ont des salaires qui ne couvrent pas une semaine de dépenses », selon les mots de Maître Ali Yahia Abdenour, président d’honneur de la Ligue pour la Défense des Droits de l’Homme en Algérie (LDDH) que El Watan a interrogé samedi.

    Mais, faudrait-il aussi saisir et noter également la nature répressive, autocratique de ce pouvoir, depuis avril1999, du sir Abdelaziz Bouteflika qui n'a rien à envier en réalité à son homologue Ben Ali en Tunisie et bien d'autres autocrates sur le continent. Car cette contestation populaire « est aussi le résultat de l’entreprise d’écrasement, d’oppression et de pacification de la société civile » comme l’a souligné très justement, une fois de plus, Me Ali Yahia. Lui qui a décliné un constat quasi prémonitoire de cette réalité démocratique fermée, étouffante et sclérosée en Algérie, tel un visionnaire qu'il a déclaré lors d’une conférence de presse tenue le 16 octobre 2010 au siège de son organisation que « Le climat politique en Algérie est tel un orage qui n'a pas encore éclaté ». Tout est dit. Cette vérité n’a pas tourné autour du pot pour venir lui dire qu’il avait entièrement raison.

    En effet « Le régime a fait le vide dans la société civile (…) Il n’y a pas de citoyens en Algérie mais des sujets » a déclaré cet autre avocat, Me Bouchachi et membre de LDDH, lors de la même conférence.

    Le Front des Forces Socialiste (FFS), Parti d'opposition, un des rares Parti à se tenir loin des manigances et combines mercantiles du régime ne dit pas autre chose que cela, son diagnostique est le même, identique que ceux de ces deux valeureux avocats. « Les lieux de débat institutionnels sont devenus de simples caisses d’enregistrement. La télévision est le domaine privé du pouvoir. Les associations et la société civile, en général, sont étouffées ou instrumentalisées », écrit le FFS dans une déclaration qu'il a rendu publique dimanche.

    Voici ce que le Parisien a écrit après avoir interrogé une famille vivant en Algérie dans son édition de samedi : « on ne peut pas être épanouie dans ce pays », soupir Faouzi, 25 ans. « Il y a trop de répression, confirme sa mère, Nadia. Les jeunes ne peuvent pas sortir sans être systématiquement contrôlés par les barrages de police. On ne peut même pas se promener dans la rue avec une fille, tempête Faouzi au bout du fil. On ne peut même pas s’assoir sur un banc public sans rendre des comptes (…)».

    Ce vécu d'un jeune homme de 25 ans et de sa maman, Benjamin Stora, l'explique encore plus nettement dans La Voix du nord de ce matin qui l'a interviewé pour décrypter ces événements et il dit ceci: « Dans les grandes villes, après 20 heures, il ne se passe rien. Il ne faut pas croire que les sociétés du Maghreb ne sont travaillées que par la religion. Elles sont pénétrées en force par une modernité dont les désirs de vie - y compris l'ascenseur social - sont frustrés ».

    L'optimiste romancier,Yasmina Khadra, il s'en ait fait à lui-même et à ceux qui voudraient bien l'écouter, dans Horizon d'hier, le défis suivant: «Nous devons essayer par tous les moyens de rendre ce pays fréquentable et prouver qu’il recèle un monde très intéressant et une mentalité et une culture qui pourraient servir à enrichir la culture des autres». Que les dieux l'entendent !
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    les jeunes doivent continuer leur juste combat contre les dictateurs qui maintiennent le bled sous leurs pieds

    organisons nous et signons des pétitions pour les adresser aux autorités internationales

    la démotratie doit s"atablir en Algérie. Le peuple aux commandes, c'est la seule assutance que nous avons pour aller dans le progrès

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