Contre l'émeutocratie
Par Nordine Mzalla
Le mal n'est pas local mais menace notre société plus qu'une autre. Il fait tourner la tête de nos citoyens pratiquement tous les jours, même dans les contrées les plus paisibles du pays. L'émeute s'est désormais imposée comme le mode de protestation le plus répandu, malgré son coût en vies, en blessés ou en dégâts matériels. A chaque fois, les autorités s'indignent en arguant qu'il
ne sert à rien de verser dans la violence, et que l'État ne peut pas répondre aux doléances sous la pression, mais seulement dans le calme.
Puis le Trésor public consent à payer la facture et à réparer ce que pourront casser les futurs émeutiers. Mais s'est-on vraiment interrogé sur les causes d'une telle pratique généralisée où de braves jeunes garçons se métamorphosent en furieux garnements pour détruire ou piller tout sur leur passage ?
Des partis politiques de l'opposition supposent que c'est surtout le déficit de démocratie qui pousse les jeunes gens à s'exprimer
en recourant à la protesta de masse destructrice.
Des sociologues appuient cette thèse sans nous expliquer pourquoi le phénomène de l'émeute secoue-t-il aussi, de temps
à autre, les démocraties occidentales. Nous-mêmes étions tentés, dans notre éditorial d'hier, d'incriminer la faillite morale
des adultes pour comprendre le vandalisme inquiétant des couches juvéniles. A chacun sa thèse. Sans personne pour prévenir la casse.
Alors, en attendant que l'émeutologie s'infiltre dans le large éventail des sciences humaines, pour éclairer les gouvernements
sur les causes objectives de la fitna, le monde prend le risque
de se résigner à l'émeutocratie.
Un nouveau type de système politique qui ramasse régulièrement les débris de sa politique sociale. Car le libéralisme sauvage qui a touché notre pays et contre lequel essaient de réagir nos gouvernants n'est certainement pas étranger au malaise profond que nous vivons bruyamment depuis au moins trois décennies.
Beaucoup d'Algériens se souviennent de cette boutade qui circulait dans les milieux politiques dans les années 1990 : «En octobre 1988, l'Algérie est le premier pays de l'Est à s'être soulevé… « La réflexion nous a fait rire à l'époque mais ne manquait pas de perspicacité.
La Tunisie et l'Algérie sauront-elles, par leur douloureuse agitation sociale, lancer un message pour alerter le monde du danger d'un libéralisme qui exclut tant d'hommes du développement
des nations ? N. M jeune indépendant
Par Nordine Mzalla
Le mal n'est pas local mais menace notre société plus qu'une autre. Il fait tourner la tête de nos citoyens pratiquement tous les jours, même dans les contrées les plus paisibles du pays. L'émeute s'est désormais imposée comme le mode de protestation le plus répandu, malgré son coût en vies, en blessés ou en dégâts matériels. A chaque fois, les autorités s'indignent en arguant qu'il
ne sert à rien de verser dans la violence, et que l'État ne peut pas répondre aux doléances sous la pression, mais seulement dans le calme.
Puis le Trésor public consent à payer la facture et à réparer ce que pourront casser les futurs émeutiers. Mais s'est-on vraiment interrogé sur les causes d'une telle pratique généralisée où de braves jeunes garçons se métamorphosent en furieux garnements pour détruire ou piller tout sur leur passage ?
Des partis politiques de l'opposition supposent que c'est surtout le déficit de démocratie qui pousse les jeunes gens à s'exprimer
en recourant à la protesta de masse destructrice.
Des sociologues appuient cette thèse sans nous expliquer pourquoi le phénomène de l'émeute secoue-t-il aussi, de temps
à autre, les démocraties occidentales. Nous-mêmes étions tentés, dans notre éditorial d'hier, d'incriminer la faillite morale
des adultes pour comprendre le vandalisme inquiétant des couches juvéniles. A chacun sa thèse. Sans personne pour prévenir la casse.
Alors, en attendant que l'émeutologie s'infiltre dans le large éventail des sciences humaines, pour éclairer les gouvernements
sur les causes objectives de la fitna, le monde prend le risque
de se résigner à l'émeutocratie.
Un nouveau type de système politique qui ramasse régulièrement les débris de sa politique sociale. Car le libéralisme sauvage qui a touché notre pays et contre lequel essaient de réagir nos gouvernants n'est certainement pas étranger au malaise profond que nous vivons bruyamment depuis au moins trois décennies.
Beaucoup d'Algériens se souviennent de cette boutade qui circulait dans les milieux politiques dans les années 1990 : «En octobre 1988, l'Algérie est le premier pays de l'Est à s'être soulevé… « La réflexion nous a fait rire à l'époque mais ne manquait pas de perspicacité.
La Tunisie et l'Algérie sauront-elles, par leur douloureuse agitation sociale, lancer un message pour alerter le monde du danger d'un libéralisme qui exclut tant d'hommes du développement
des nations ? N. M jeune indépendant
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