Une anonyme fait l’objet de curiosité de la part des médias, car auteur d’un geste au centre des débats sur la laïcité.
Elle a enlevé son voile et s’habille désormais de la manière la plus classique qui soit. Elle, c’est une anonyme très célèbre. En 2008, elle s’est vu refuser la nationalité française, au motif qu’elle portait la burka, ce qui est considéré en France comme une «pratique radicale de sa religion». Cette décision de l’administration française avait été portée par la suite devant toutes les juridictions d’appel possibles en droit français. Elle a été déboutée à tous les échelons avant d’aller vers l’ultime recours, celui de la Cour européenne, dernier jalon du parcours.
Là aussi elle a perdu, ladite Cour ayant jugé irrecevable la demande, non pas sur le fond, mais sur le simple fait que la Convention européenne des droits de l’homme ne garantit pas le droit d’acquérir une nationalité. De mal en patience, la jeune femme, dont l’identité n’est pas connue, a fait contre mauvaise fortune bon cœur. Ne pouvant plus continuer à vivre enfermée dans ses certitudes et derrière ses voiles épais, elle a choisi de retrouver une certaine «normalité» en vivant comme tout le monde. Devant nécessairement travailler pour subvenir à ses besoins et ceux de ses enfants, et étant en instance de divorce, elle a quitté les vêtements qui fondaient sa foi, pour des habits en vigueur en France.
Entre-temps, la loi «anti-burka», qui sera mise en application cette année, est passée par là. Au journal Le Monde, qui a mené l’enquête pour rencontrer celle qui fuit les médias, elle déclare : «Je suis toujours aussi croyante. Ma foi en Dieu est la même. Il n’y a qu’un morceau de tissu qui a changé.» Alors que le débat sur la laïcité est devenu un sujet de préoccupation médiatique, ce réalisme n’a pas fait la une de la presse…
El Watan 10/01/2011
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