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Soudan : le spectre d’une nouvelle guerre du pétrole

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  • Soudan : le spectre d’une nouvelle guerre du pétrole

    Si le Sud-Soudan devient indépendant, sa population animiste et chrétienne devra partager équitablement avec les musulmans du Nord-Soudan la manne pétrolière du 6e producteur africain. Ce n’est pas gagné…
    Les habitants du Sud-Soudan continuaient lundi 10 janvier à voter massivement dans le cadre du référendum sur leur indépendance. A la frontière avec le nord du Soudan, des combats entre chrétiens et musulmans ont fait 33 morts depuis vendredi, rapporte l’AFP.
    Le pétrole soudanais est principalement extrait dans le sud, mais il est acheminé jusqu’à Port-Soudan, au bord de la mer Rouge, par des pipelines qui traversent le nord du pays, via la capitale soudanaise, Khartoum.

    Le partage des revenus du pétrole est censé avoir été réglé par l’accord global de paix de 2005. Cet accord mettait fin à une guerre civile de 21 ans, qui a fait 2 millions de morts, et dont le pétrole était déjà un enjeu essentiel, avec l’accès aux eaux du Nil.
    Mais un rapport de Global Witness publié la semaine dernière semble indiquer que rien n’est encore réglé. L’ONG basée à Londres constate que la production déclarée par Khartoum est inférieure de 9 à 26 % aux chiffres du géant chinois CNPC, premier opérateur pétrolier du Soudan, rapporte la BBC.
    Cette différence représenterait un manque à gagner de l’ordre d’un demi-milliard de dollars par an pour le Sud-Soudan, selon Global Witness.
    CNPC a justifié cet écart en expliquant que les compagnies pétrolières perdent couramment entre 5 et 15 % de leur production au cours des transits. Mais Global Witness estime que l’explication du pétrolier chinois ne tient pas, en s’appuyant sur des interviews d’experts indépendants. La Chine a fait preuve d’une grande fidélité à l’égard de Khartoum, notamment en combattant les sanctions internationales qui condamnent les massacres du Darfour. A cause des multiples sanctions prononcées contre le Soudan dès 1997, les majors occidentales ne peuvent pas investir dans le pays.
    La validité de l’accord de paix de 2005 doit expirer à l’issue du référendum en cours. Celui-ci doit donner lieu à de nouvelles négociations.
    L’envoyé spécial des Etats-Unis, Scott Gration, a déclaré qu’un nouvel accord de partage des revenus pétroliers est essentiel pour prévenir une nouvelle guerre, indique Al Jazeera.
    Depuis l’accord de paix de 2005, le Nord-Soudan a transféré 10 milliards de dollars de revenus pétroliers au Sud. Le pétrole représente la moitié du budget du gouvernement soudanais et plus de 90 % des exportations du pays. 80 % des réserves se situeraient au Sud-Soudan. Avec une production de 450 000 barils par jour, le Soudan est le 6e producteur d’Afrique.
    Indice des enjeux et des contradictions non-résolues : le ministre soudanais du pétrole et son homologue du Sud-Soudan ont annoncé séparemment une intention identique : voir la production pétrolière doubler au cours des trois prochaines années, afin qu’elle atteigne un million de barils par jour.
    A qui iront les bénéfices de cette production ? Telle est grande inconnue qui menace aujourd’hui la possible naissance d’une nouvelle nation africaine.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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