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Comprendre la crise économique et financière_1

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  • Comprendre la crise économique et financière_1

    On raconte qu’un battement d’aile de papillon aurait des effets sur l’ensemble de la planète. Si c’est vrai, chacun d’entre nous devrait percevoir les effets de la confrontation titanesque à laquelle se livrent le nouvel impérialisme chinois et l’empire américain déclinant. Où en est cette confrontation ? Quel avenir pour les peuples du monde ? Comment comprendre la crise économique à travers ce conflit ? C’est l’objet de cet essai en trois parties intitulées : La grogne populaire, La crise économique et financière et La guerre contre l’Iran.


    Première partie :La grogne populaire.


    1. La grogne populaire

    1.1 La résistance montante

    On assiste à une montée inexorable du mouvement de résistance populaire,
    résistance plus ou moins organisée pour l’instant, sans orientation
    consciente, mais résistance sur le front économique tout de même, d’autant
    plus dangereuse pour ceux qui tiennent les rênes du pouvoir qu’ils ne savent
    jamais à l’avance la direction que prendra ce mouvement en gestation. Plutôt
    que de signer des pétitions sur Internet, les protestataires pourraient bien
    occuper les rues et les espaces publics, pire encore, les lieux de travail, de
    commerce et de communication !

    Ces sautes « d’humeur » populaires, comme les appellent les hommes
    d’affaires, se sont manifestées auparavant, et la gente journalistique à la
    solde, oeuvrant dans les grands médias à décrire et à analyser la
    conjoncture pour mieux l’embrouiller, les avait pressenties (1). En Argentine
    par exemple, il y a quelques années, la petite bourgeoisie, touchée dans son
    mode de vie, dépouillée de ses BMW et de ses studios dans la Cité, était
    descendue dans la rue armée de casseroles pour chahuter les riches. Les
    ouvriers avaient bien tenté d’occuper quelques usines mais un pantin de «
    gauche » était venu les calmer et les reprendre en main pour le bénéfice des
    capitalistes argentins qui eux avaient planqué leur argent avant la débâcle
    monétaire suite à l’imposition du dollar américain dans le pays. Qui sait
    demain si, dans quelques pays éloignés (Tunisie, Algérie, Maroc), ce ne
    seront pas les ouvriers exaspérés qui prendront la rue, armés de madriers à
    l’exemple des étudiants britanniques en décembre dernier ?

    Alignons quelques lieux communs qui font consensus. De nombreux politiciens
    sont véreux et se vendent à qui paie le mieux. Ils sont au service de qui
    finance et organise leur élection et assure leur réélection. Moult
    politiciens mentent pour être élus et font le contraire de ce qu’ils ont dit
    une fois reçus. Ils utilisent la langue de bois afin de ne pas déplaire à la
    mafia journalistique et à leurs bailleurs de fonds. Certains encaissent
    n’importe quelle enveloppe qui leur passe sous le nez ou achètent à vil prix
    et revendent avec profit des propriétés sur le marché immobilier. Après une
    carrière politique réussie, les plus débrouillards sont embauchés par les
    multinationales qu’ils servaient déjà au gouvernement.

    Le peuple ne sait que faire. Il a beau réaffirmer son opposition à la
    présence de troupes dans des conflits comme l’Irak et l’Afghanistan; leurs
    chefs d’État maintiennent la présence des forces d’occupation et
    l’opposition parlementaire s’en dit satisfaite, ou alors réclame un débat
    à propos de questions déjà tranchées parmi la population excédée qui dans
    des proportions élevées s’oppose à ces billevesées. Si les citoyens de
    nombreux pays attestent qu’Israël est un pays raciste et militariste dirigé
    par des criminels de guerre, les politiciens accusent le peuple
    d’antisémitisme. Si la population désire affirmer son soutien au Boycott
    Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre l’État d’apartheid israélien,
    le gouvernement s’empresse de rendre illégal le boycott d’Israël. On
    observe de tels dénis de démocratie dans plusieurs pays.

    Il en va ainsi pour tant d’autres causes sensibles. Prenons les gaz de
    schiste au Québec, au Canada et aux États-Unis. Le peuple ne dit pas : « Nous
    aimerions poser quelques questions aux entreprises d’exploration et être
    rassurés par les entrepreneurs privés ». Pas du tout. Les gens affirment
    simplement : « Nous ne voulons pas d’exploitation de ces gaz dangereux, nous
    ne voulons pas de fragmentation des couches du sous-sol, nous refusons la
    pollution de nos eaux souterraines, nous demandons que l’on cesse
    l’exploitation criminelle de cette fausse ressource naturelle ». L’opinion
    publique est claire à ce sujet et il faut bien des contorsions aux partis
    d’opposition pour laisser croire que le peuple demande des « explications »,
    le temps d’apaiser la grogne pour mieux reprendre l’exploitation quand les
    flagorneurs auront peaufiné leurs mensonges.

    Les partis au pouvoir au Canada et dans les États américains concernés
    s’empressent de poursuivre leur politique de soutien aux exploiteurs des gaz
    de schiste avant que le vote populaire ait retourné leurs députés sur les
    bancs opposés et que l’opposition, remise en selle, empoche à son tour la
    manne des ristournes et des plantureux contrats.

    1.2 Une passe à droite, un flirt à gauche

    Le peuple se tourne à gauche, c’est-à-dire vers ceux que les médias lui
    présentent comme « La gauche », puis il se tourne à droite, où l’on
    s’agite beaucoup ces temps-ci; il ne voit rien venir qu’une bande de
    menteurs qui cherchent à remplacer une autre bande de menteurs. Chacun n’en
    fait qu’à sa tête au service des grandes corporations, des prospecteurs, des
    constructeurs, des pollueurs, des entrepreneurs en construction en collusion
    pour empocher le maximum de pognon. Alors, découragé, le peuple boude le
    processus de mystification démocratique. De moins en moins de gens vont voter
    parce qu’ils ont compris que cela ne servait à rien.

    Cette réaction de révolte passive de larges couches de la population qui ne
    participent plus au processus électoral bidon inquiète le nouveau clergé
    séculier des éditorialistes, journalistes et analystes qui y détectent une
    première phase de résistance pouvant, s’ils n’y prennent garde, se
    métamorphoser en quelque chose de plus actif et de plus dangereux pour le
    système.


    .......
    La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
    De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
    .
    Merci.
    " TOUCHE PAS A MA NAPPE ALBIENNE "

  • #2
    Comprendre la crise économique et financière_Fin.

    Alors ces intellectuels, qui vivent de la vente de leur clavier et de leurs
    idées pour produire du consentement comme l’écrit Noam Chomsky, ont
    récemment accentué leurs activités. Ils offrent la couverture de leurs
    médias à tous les groupes de droite qui s’excitent en périphérie des
    mouvements populaires, proposant leurs « solutions » racistes, islamophobes,
    anti-immigrants, anti-chômeurs, anti-assistés sociaux, anti-ouvriers, ouvrant
    les pages de leurs journaux à tous ces agitateurs qui voudraient nous faire
    croire que, si l’économie est en crise, c’est la faute aux têtes grises,
    aux travailleurs et aux travailleuses qui n’ont pourtant aucun pouvoir, aucune
    prise sur les décisions en matière de spéculation boursière frauduleuse,
    aucun moyen d’empêcher que l’on distribue des milliards aux banquiers et
    aux entreprises pour les sortir de la crise, retraités et travailleurs que les
    politiciens n’écoutent même pas une fois au pouvoir.

    Les think tanks néo-conservateurs réclament moins d’État et, du même
    souffle, plus de soutien étatique aux entreprises et aux banques, et plus de
    dépenses de la part de l’État dans le militaire et le sécuritaire… En
    2009, 1 531 milliards de dollars ont été dépensés à l’échelle mondiale
    pour les activités militaires, en hausse de 5,9% par rapport à 2008. De ce
    montant, les États-Unis ont dépensé 661 milliards de dollars (43 % du total
    mondial). Les dépenses militaires canadiennes ont augmenté de 30 % entre 2006
    et 2009. Il en va de même pour tous les pays du G20.

    Pourquoi ces somptueuses dépenses militaires ? Pour deux raisons. La
    première pour contrer les luttes populaires, au cas où celles-ci sortiraient
    de l’ornière des revendications traditionnelles pour des hausses de salaires,
    pour la défense des régimes de retraite, le gel des frais de scolarité, la
    défense du pouvoir d’achat, etc. et déboucheraient sur des revendications
    politiques contestant le pouvoir des riches et faisant la lumière sur la vraie
    mission des services sécuritaires. La seconde raison, c’est qu’une grande
    confrontation militaire se prépare en vue du repartage des ressources
    naturelles et des marchés mondiaux. Une grande puissance (États-Unis) ne se
    laissera pas facilement déloger de son podium par ce qui n’était encore, en
    1949, qu’un pays sous-développé (Chine).

    S’il ne parvient pas à dissiper l’ire populaire, l’État devra abattre
    le plein poids de la loi sur le dos du peuple et des activistes comme on en a eu
    un avant-goût au sommet du G20 en juin dernier à Toronto : 20 000 hommes
    armés, et un milliard de dollars de dépenses pour réprimer les manifestants.
    Des manifestations-promenades dans la bonhomie, oui certainement ! Des
    manifestations violentes et des cris de colères, non merci, s’indignent les
    thuriféraires de l’État autoritaire!

    Et les scribouilleurs d’admonester ceux qu’ils prénomment « La gauche »
    de manquer à leur devoir, de désorienter et d’illusionner le peuple, ce en
    quoi ils ont raison. Leur « gauche » ne livre plus la marchandise, elle
    parvient difficilement à canaliser les mouvements de résistance vers les voies
    d’évitement et les culs-de-sac électoraux. Ce n’est pourtant pas faute
    d’essayer. Les leaders des organisations de la « société civile » haussent
    le ton, tentent de donner le change et se proposent comme courroies de
    transmission vers des solutions de rechange capables de rassembler le troupeau
    égaré et de le mener vers les urnes de la gauche plurielle.

    1.3 Résistance économique – résistance politique

    Les étudiants doivent être « raisonnables » et accepter de payer plus pour
    s’instruire moins; les ouvriers doivent être « raisonnables » et accepter
    de réduire leur appétit « corporatiste », car il y a moins d’argent
    disponible après les achats d’armements, les frais de sécurité, le
    remboursement de la dette et les subventions aux banques et aux entreprises
    privées. Les conventions collectives dans les services et ministères publics
    sont vite bâclées sur fond de concessions syndicales substantielles. Quelques
    jours de protestation contre la réforme des retraites et le mot d’ordre est
    de retourner au travail la conscience en paix! Si ce sont là des luttes
    nécessaires sur le front économique, elles ne sont pas suffisantes et toujours
    à reprendre. On les menait déjà dans les années soixante tout comme le Front
    Populaire dans les années trente.

    Quand des proportions importantes (70 %, dit-on, en France) de l’opinion
    déclare qu’elle n’a plus confiance dans les politiciens et qu’elle
    considère le capitalisme comme inhumain et néfaste pour le genre humain, il y
    a péril en la demeure car ces données indiquent un rehaussement du niveau de
    conscience politique.

    Que faire? Nous pourrions commencer par comprendre les mécanismes de la
    présente crise économique et financière qui jette tant de travailleurs et de
    travailleuses au chômage et dans la misère. Quelques données à ce propos. En
    2009, aux USA, chaque jour 12 866 procédures de saisies immobilières
    (majoritairement des résidences familiales) ont été enclenchées, soit des
    millions de ménages qui ont été jetés sur le pavé au cours de cette année
    (2). En 2009, au moins 30 millions d’emplois ont été détruits à travers le
    monde du fait de la crise financière. Le taux réel de chômage est
    présentement de 10 % aux États-Unis, au Canada et en Europe. Le commerce
    mondial a plongé de 12,2% en 2009, une chute sans précédent depuis la Seconde
    guerre mondiale.


    Par
    Robert Bibeau

    Source : alterinfo.org
    La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
    De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
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    Merci.
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