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Le Portugal entraîne l’Espagne et l’Italie dans ses tourments

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  • Le Portugal entraîne l’Espagne et l’Italie dans ses tourments

    Philippe Gumy
    Pressé par la France et l’Allemagne de demander une aide financière, selon le «Spiegel», Lisbonne doit lancer un emprunt clé mercredi. La défiance s’étend malgré le soutien de la BCE

    Paris, Berlin et Bruxelles le nient haut et fort: non, le Portugal ne fait actuellement l’objet d’aucune pression en vue de demander un soutien financier européen. «Il n’y a pas de discussion dans ce sens et elles ne sont pas envisagées à ce stade», a martelé lundi le porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn. La thèse développée dans le magazine allemand Der Spiegel publiée lundi selon laquelle la France et l’Allemagne seraient en passe de contraindre Lisbonne à suivre les exemples irlandais et grec, dans le but d’éviter une contagion à l’Espagne, serait donc infondée. Le journal cite pourtant «des experts gouvernementaux», dont les affirmations ont été corroborées par une source officielle interrogée par Reuters.

    Démenti de façade ou non, toute la zone euro a les yeux rivés sur l’émission d’un emprunt portugais qui doit avoir lieu ce mercredi. Lisbonne doit lever entre 750 millions et 1,25 milliard d’euros (entre 940 millions et 1,57 milliard de francs) – une somme au demeurant assez symbolique – en deux lignes d’obligations, l’une à trois et l’autre à dix ans. Toute la question est de savoir si les investisseurs répondront présent. Et surtout à quel taux.

    L’épreuve du feu

    Pas plus tard que la semaine dernière, le Portugal a dû consentir à servir 3,68% pour un emprunt de 500 millions d’euros à six mois. Soit davantage que ce qu’exige le marché pour un emprunt allemand… à 30 ans (3,37% lundi après-midi). L’échéance de mercredi sera donc cruciale.

    Cruciale, mais pas insurmontable, estime Daniel Varela, spécialiste obligataire à la Banque Piguet. «Le Portugal verra certainement ses taux se tendre encore, mais il parviendra à lever des fonds, car la Banque centrale européenne (BCE) est très active pour soutenir les souscriptions d’emprunts des petits pays périphériques de la zone euro», explique-t-il. Des traders cités par Bloomberg confirmaient d’ailleurs lundi que l’institut présidé par Jean-Claude Trichet avait acheté le jour même des obligations portugaises. «Lisbonne ne devrait donc pas avoir besoin d’aide à court terme», estime Daniel Varela.
    Les problèmes portugais ne peuvent toutefois pas être circonscrits à ce seul pays et contaminent désormais l’Espagne et l’Italie, qui doivent également lever des capitaux cette semaine. Lundi, alors que le rendement des obligations du Portugal à 10 ans repassait légèrement sous la barre de 7%, grâce aux interventions de la BCE, celui des emprunts de même échéance émis par Madrid et Rome se tendait. A un plus haut historique pour le premier et de deux ans pour le second. Résultat, le prix à payer pour ces émissions obligataires risque de compromettre leurs efforts visant à redresser leurs budgets. Une situation qui tend à appuyer le scénario d’un sauvetage rapide du Portugal.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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