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Au royaume des phosphates

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  • Au royaume des phosphates

    Socle de l’avenir économique du Maroc, mesure de son poids diplomatique, le précieux minerai est une ressource hautement stratégique sur laquelle veillent jalousement les autorités.

    C’est une poudre blanche, épaisse comme de la lessive. Longtemps, elle n’a servi qu’à fabriquer des engrais et s’est échangée à un prix dérisoire (35 dollars la tonne). La plupart des Marocains ignorent tout de ses usages. Pourtant, avec un pic à 400 dollars la tonne en 2008 et une demande mondiale qui croît au rythme de l’économie chinoise, le phosphate est au Maroc ce que le pétrole est à l’Arabie saoudite : le socle de son avenir économique, la mesure de son poids diplomatique et, comme souvent pour les ressources stratégiques, le nerf de la guerre.

    Car au royaume chérifien, phosphate rime souvent avec Sahara, puisqu’une partie des 5 700 millions de tonnes que recèle le pays se trouvent dans les provinces du Sud. Découvertes en 1945 par le géologue espagnol Don Manuel Alia, les mines sahariennes, situées à Boucraa, à 100 km au sud de Laayoune, seront exploitées à partir de 1972. En 1975, Fosbucraa, la société espagnole constituée en 1968 pour la mise en valeur du minerai, aurait extrait près de 2 millions de tonnes. « C’est parce que la région était réputée très riche en phosphates que la décolonisation de l’Espagne a mis autant de temps », explique Abdelmalek Alaoui, associé-gérant du cabinet de consultants Global Intelligence Partners. Côté Polisario, la seule présence du minerai suffit à alimenter les fantasmes d’indépendance économique et politique. Au point d’organiser des opérations de sabotage contre les infrastructures minières de la région. Principale source de revenus pour le royaume, les phosphates sont-ils une bénédiction, ou le nerf d’une guerre qui n’en finit pas ? État des lieux.

    Premier exportateur mondial

    Au début de décembre, une étude américaine s’alarmait de la toute-puissance du Maroc sur le marché stratégique des phosphates. Alors que les réserves sont partout en déclin, le royaume disposera, à l’horizon 2020, de 80 % des réserves mondiales. Troisième producteur (derrière la Chine et les États-Unis) avec 24 millions de tonnes par an, le Maroc est le premier exportateur mondial de ce minerai, qui sert principalement à la fabrication de fertilisants, de détergents ou de batteries lithium-ion, utilisées dans les véhicules électriques ou les téléphones portables.

    Créé en 1920 par le maréchal Lyautey, treize ans après la découverte des premiers gisements, l’Office chérifien des phosphates (OCP) a le monopole de l’extraction, de la valorisation et de la commercialisation. D’abord instrument de pillage au service de la puissance coloniale, l’Office est nationalisé en 1973 avant de devenir, en 1975, le groupe OCP. Fleuron de l’économie nationale, fort de ses 19 000 salariés, le groupe soutient plus que jamais la croissance du pays puisque son activité représente 2 à 3 points du PIB. Sans lui, le déficit de la balance commerciale se creuserait dangereusement. En 2009, l’OCP a enregistré un chiffre d’affaires de 20,7 milliards de dirhams (1,85 milliard d’euros), pour une production de 2 millions de tonnes, contre 1,4 et 1,7 million en 2007 et 2008. Le groupe a également gagné de nouvelles parts de marché (44 % en 2009, contre 38 % en 2008) et conforte sa position de leader mondial.

    Considéré sous Hassan II comme une des caisses noires du régime, l’OCP a fait peau neuve sous le règne de Mohammed VI et la direction de Mustapha Terrab, son patron depuis 2006. Plus transparent, il s’est mis en conformité avec les normes internationales et ne cache plus ses ambitions. À l’horizon 2013-2015, la capacité d’extraction minière devrait passer de 30 à 50 millions de tonnes par an, et quatre nouvelles usines devraient ouvrir à Jorf Lasfar (au sud d’El-Jadida). Une stratégie très agressive qui nécessitera plus de 4 milliards de dollars d’investissements d’ici à 2012. Objectifs : rester compétitif et asseoir son leadership sur le marché mondial.

    Utilisés par toutes les grandes agricultures, notamment aux États-Unis ou au Brésil, les fertilisants sont devenus un enjeu stratégique. En raison de l’augmentation des besoins alimentaires liée à la croissance démographique, la demande en phosphates devrait progresser de 2 % à 3 % par an. Dès lors, la moindre rumeur de pénurie fait exploser les cours, comme cela a été le cas en 2008. Contrairement au pétrole, que l’on sait remplacer par d’autres énergies, le phosphate ne possède pas de substitut connu.

    Le précieux minerai est d’autant plus prisé qu’il pourrait devenir une source d’énergie. Depuis que l’on sait extraire de l’uranium à partir de dérivés du phosphate, le royaume suscite l’intérêt des puissances occidentales. En 2007, à l’occasion du voyage au Maroc du président français, Nicolas Sarkozy, Anne Lauvergeon, présidente d’Areva, et Mustapha Terrab ont signé un protocole d’accord pour développer la coopération et la recherche dans le domaine de l’uranium naturel. Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), les ressources en uranium à partir des sous-produits des seuls gisements de phosphate du Maroc avoisineraient 6 millions de tonnes.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Au cœur de la diplomatie

    Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que le phosphate se retrouve au cœur de la diplomatie marocaine. « Le fait que Mustapha Terrab ait été en première ligne pour accueillir Ban Ki-moon lors du dernier World Policy Confe*rence, à Marrakech, n’est pas anodin », explique un expert. Conférence durant laquelle le président du Togo (autre terre de phosphates), Faure Gnassingbé, a appelé l’OCP à travailler main dans la main avec son pays. « Du fait de la fermeture de la frontière avec l’Algérie, le Maroc a développé sa stratégie énergétique vers le sud. S’il s’alliait avec un pays comme le Togo, ça en ferait une vraie puissance sur le plan régional », ajoute l’expert. Le phosphate est par ailleurs une arme de négociation pour le Maroc, qui n’hésite pas à utiliser sa situation de quasi-monopole pour négocier leur soutien aux pays demandeurs, en particulier dans le dossier du Sahara.

    Pourtant, selon l’OCP, seulement 2 % du phosphate marocain est extrait à Boucraa, dont la mine ne représente que 6 % des ventes. La capacité de production annuelle est de 3 millions de tonnes, soit moins de 0,3 % des réserves prouvées de Boucraa. « La mine est davantage exploitée pour des raisons sociales et politiques que pour son utilité économique. Son rendement est structurellement déficitaire, mais on préfère l’exploiter à perte plutôt que de supprimer des emplois dans cette région très sensible », souligne l’économiste Fouad Abdelmoumni. À en croire d’autres analystes, le phosphate sahraoui serait, au contraire, d’une qualité exceptionnelle et le coût d’extraction très faible, car les couches de minerai affleurent quasiment à la surface du sol. « La question du phosphate au Sahara reste très opaque, et peu d’informations sont vérifiables », estime Abdelmoumni.

    Très mal connues, les potentialités minières de la région alimentent toutes les rumeurs. Dans leur dernier rapport, les experts du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) français parlent de « trésors cachés du Sahara occidental », en référence à certaines « occurrences d’uranium dans la région de Tichla et dans la zone de Tifariti ». Pour démêler le vrai du faux, Mustapha Terrab a récemment commandé une étude, mais n’a pas voulu la rendre publique. Et pour cause.

    Guerre économique

    Le pouvoir grandissant de l’OCP, accusé de jouer sur les prix du minerai, n’est pas du goût de ses concurrents, qui pourraient utiliser ces informations sensibles pour le déstabiliser. « Nous sommes en train de glisser d’une guerre politique à une guerre économique. Ça va être un axe déterminant dans les prochaines années. Nos détracteurs seront prêts à tout… au nom de la compétitivité », explique Abdelmalek Alaoui. Déjà des associations pro-Polisario ont mesuré leur pouvoir de nuisance en menant un lobbying forcené. De son côté, l’OCP joue la transparence et se dit disposé à fournir toutes les informations nécessaires à ses clients. « Ces attaques prouvent que nos entreprises sont en train de devenir des groupes mondiaux et cristallisent l’attention de nos adversaires », ajoute Alaoui. Mais la Norvège ou l’Australie ont cessé d’acheter du phosphate marocain. Le producteur d’engrais anglo-australien BHP Billiton a été l’objet d’intenses pressions de la part de l’association Western Sahara Resource Watch (WSRW) pour « mettre un terme à l’exportation du phosphate marocain ». Dans le Guardian, WSRW accuse le Maroc d’exploiter le minerai sans que les populations de la région en tirent profit.

    La question de l’emploi des Sahraouis dans les mines reste une préoccupation majeure pour les natifs de la région. « À l’époque où les Espagnols géraient les mines, ils employaient plus de mille Sahraouis, qui gagnaient 30 dirhams de l’heure et qui bénéficiaient d’une couverture sanitaire gratuite », regrette Mustapha, un habitant de Laayoune dont les enfants travaillent dans le phosphate. Aujourd’hui, la mine emploie directement 1 700 personnes, dont près de la moitié serait des Sahraouis. « On voit beaucoup de retraités des phosphates manifester pour avoir une meilleure pension et pour que leurs enfants aient un emploi. Au Sahara, l’enjeu du phosphate, c’est avant tout la création d’emplois pour la population », ajoute Mustapha. « Les concurrents du Maroc attaquent l’OCP sur sa responsabilité sociale et éthique. De son côté, l’Office, qui est en train de devenir un poids lourd mondial, est désormais plus sensible à son image », conclut Abdelmalek Alaoui.

    Le directeur exécutif chargé du pôle mines, Ahmed Nabzar, l’a bien compris : « La stratégie de l’OCP doit permettre d’accroître la valeur ajoutée et la rentabilisation des phosphates et, surtout, accorder davantage d’intérêt à la gestion des ressources humaines. » Soucieux d’assurer la durabilité de son activité mais aussi d’attirer des investisseurs étrangers, l’OCP accorde de plus en plus d’importance à son environnement et au bien-être de ses employés.

    « Mine verte »

    Capitale mondiale des phosphates, Khouribga est une petite ville pauvre de 170 000 habitants sans hôtel, ni restaurant, ni boutique située au cœur du « triangle de la mort », cette région du Maroc grande pourvoyeuse de candidats à l’émigration clandestine. Ici, les familles vivent presque toutes de la mine, dans des conditions souvent difficiles. Dégâts environnementaux et sanitaires, bas salaires, l’OCP n’y jouit pas toujours d’une bonne réputation.

    Un projet baptisé la « Mine verte », soutenu directement par le roi Mohammed VI, devrait modifier radicalement le visage de la cité minière. La ville nouvelle, qui devrait coûter près de 700 millions d’euros, abritera un musée, des hôtels de luxe, un théâtre, une cité des sciences, un parc d’attractions, un lac artificiel, un téléphérique et même une piste de ski… Une mine abandonnée sera aménagée en jardin botanique, et des maisons seront construites pour les employés de l’OCP par les meilleurs architectes français et marocains. Entièrement écologique, la nouvelle Khou*ribga devrait avoir des allures de mini-Dubaï. « Bien sûr, il faut y voir un signal de la part de l’OCP et du Maroc en général, estime un expert en minerai. C’est une façon d’exprimer sa toute-puissance mais surtout de montrer à son opinion publique, comme au monde, que les fruits du phosphate sont redistribués et que l’on rend enfin aux Marocains ce que leur terre leur a donné. »
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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    • #3
      l'algerie peut devenir un grand du phosphate et produire 15/20 millions de tonnes sur 100 ans !!

      le phosphate est bien l'arme et la premiere ressource du maghreb.

      maroc tunisie algerie en possédent.

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      • #4
        La question de l’emploi des Sahraouis dans les mines reste une préoccupation majeure pour les natifs de la région. « À l’époque où les Espagnols géraient les mines, ils employaient plus de mille Sahraouis, qui gagnaient 30 dirhams de l’heure et qui bénéficiaient d’une couverture sanitaire gratuite », regrette Mustapha, un habitant de Laayoune dont les enfants travaillent dans le phosphate.
        est ce qu'on doit employer les sahraouis à l'OCP juste parce qu'ils sont sahraouis ou parce que qu'ils ont les capacités et la formation pour y travailler?
        pareil pour khouribga...

        ps: 30 dh/ heure en 1972...ma parole ces gens la touchaient 6000 dh par mois à l’époque...c'est exagéré quand même....

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        • #5
          La plupart des Marocains ignorent tout de ses usages.
          C'est pas sûre !!!

          En 2009, l’OCP a enregistré un chiffre d’affaires de 20,7 milliards de dirhams (1,85 milliard d’euros), pour une production de 2 millions de tonnes, contre 1,4 et 1,7 million en 2007 et 2008. Le groupe a également gagné de nouvelles parts de marché (44 % en 2009, contre 38 % en 2008) et conforte sa position de leader mondial.
          Les chiffres sont un peu bizarre !! non ?
          Dernière modification par Black, 11 janvier 2011, 14h25.

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          • #6
            l’Office est nationalisé en 1973
            FAUX

            Lyautey avait dès la création de l'OCP refusé que le privé y soit associé

            mais était une entreprise étatique jusqu'à nos jours

            Cela a d'ailleurs attiré moultes critiques à Lyautey
            .
            .
            ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
            Napoléon III

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            • #7
              est ce qu'on doit employer les sahraouis à l'OCP juste parce qu'ils sont sahraouis
              Le phosphate appartient aux sahraouis, les marocains ne sont que colonisateurs usurpateurs

              Le Maroc donne chaque année aux sahraouis que 2% des richesses de leurs terres

              ou parce que qu'ils ont les capacités et la formation pour y travailler?
              Tu parles comme un colonisteur ou un esclavagiste imbu de sa personne et qui pense que ses "colonisés" ou ses "esclaves" ne sont sans doute pas aptes à travailler comme les hommes dits "superieurs"!!

              marocain, tu n'es en rien superieur au sahraoui, tout ce que tu crois savoir faire.....les hommes "superieurs" te l'ont appris....(y'a aucun génie marocain).....et les sahraouis peuvent faire mille fois mieux ce que le marocain fait (selon les directives des "superieurs")
              Dernière modification par Yakouren, 11 janvier 2011, 17h25.

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              • #8
                Le phosphate appartient aux sahraouis, les marocains ne sont que colonisateurs usurpateurs

                Le Maroc donne chaque année aux sahraouis que 2% des richesses de leurs terres
                le sahara est marocain donc pour moi toute ta logique tombe l'eau....


                Tu parles comme un colonisteur ou un esclavagiste imbu de sa personne et qui pense que ses "colonisés" ou ses "esclaves" ne sont sans doute pas aptes à travailler comme les hommes dits "superieurs"!!
                même si c'est pas ce que j'ai dit, à toi je te dit , et alors? de quoi tu te mêles?

                viens les libérer ou les aider ou je ne sais quoi....mais t'es telement écrasé par la promotion lacoste qui te gouverne que tu ne trouve ou tu ne penses trouver la dignité que lorsque tu te prends pour un defenseur des autres or que tu n'arrives même pas à te defendre toi même et defendre les tiens contre ceux qui massacrent et volent ton pays....hypocrite va...

                marocain, tu n'es en rien superieur au sahraoui, tout ce que tu crois savoir faire.....les hommes "superieurs" te l'ont appris....(y'a aucun génie marocain).....et les sahraouis peuvent faire mille fois mieux ce que le marocain fait (selon les directives des "superieurs")
                mais c'est quoi cette khalouta et ce mélange de n'importe quoi....tu veux dire quoi au juste?

                pas la peine de me repondre des clonés de ton genre on en voit passer des milliers....tu finira comme les autres...

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                • #9
                  le sahara est marocain donc pour moi toute ta logique tombe l'eau....
                  le sahara n'est pas marocain...ça c'est ce que ta propagande que tu as bu au biberon, t'a appris à répeter.....les fiers et dignes sahraouis qui se battent pour leur libérté sont là pour te rappeler ton usurpation et ta forfaiture coloniale.

                  mais t'es telement écrasé par la promotion lacoste qui te gouverne que tu ne trouve ou tu ne penses trouver la dignité que lorsque tu te prends pour un defenseur des autres or que tu n'arrives même pas à te defendre toi même et defendre les tiens contre ceux qui massacrent et volent ton pays...

                  promotion lacoste!!!....on voit bien que tu es makhzeni rejeton de la propagande hideuse makhzenienne anti-algérienne.......tout ce qui siffle entre tes 2 oreillles t'a été dicté et commandé par tes maîtres.....marroki, toi tu es ecrasé par la vermine makhzenienne...tu n'es rien du tout.....juste un sujet qui appartient à ses maîtres.

                  Ton pays appartient à des voleurs, des barons de la drogue, et des suceurs de sang qui ont ta bénédiction de sujet consentant et servile.

                  ...hypocrite va...
                  Pauvre type.

                  Commentaire


                  • #10
                    Yakouren

                    le Sahara a était ,est et restera marocain

                    Commentaire


                    • #11
                      Wa sahra marocaine ostah rasek m3a lhite =)

                      Commentaire


                      • #12
                        Yakouren
                        Le sahara est marrocki wa stah rasak m3a lhayt une 2eme fois
                        La haine aveugle

                        Commentaire


                        • #13
                          Yakouren
                          Le sahara est marrocki wa stah rasak m3a lhayt une 3eme fois (il lui en faut d autre malheuresement rasso kasseh lol)

                          Commentaire


                          • #14
                            le sahara est marocain et stah rask m3a l7it une 4ème fois

                            Commentaire


                            • #15
                              vous vouler briser le mur ou quoi?
                              .
                              .
                              ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
                              Napoléon III

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